Avant StCo Locminé - HAC: "Nous n’avons pas peur" (JP Lorgeoux/ Locminé)

Monsieur Lorgeoux, vous êtes le Secrétaire Général du club de St Colomban Locminé depuis 30 ans et vous êtes probablement l’un des mieux placés pour nous parler de votre club qui sera l’adversaire du HAC lors de ce 8ème tour de Coupe de France.
Notre club a vu le jour en 1908, c’était un club omnisport qui est devenu depuis le milieu des années 70 un club de foot uniquement. Nous avons connu le championnat CFA2 en 2000 et avons depuis alterné les montées et les descentes. Depuis cette époque, nous avons joué 14 saisons en CFA2. Notre club, qui se veut formateur de jeunes, compte cette saison 310 licenciés.

Comment se passe la saison, St Colomban Locminé est 8ème de son championnat DH (3V – 4N – 3D), est-ce un classement conforme à vos objectifs ?
Honnêtement, je dirai non sur le plan du classement, sur le plan du jeu en revanche nous sommes dans ce qui était prévu. Notre objectif se situe plutôt à la 5ème ou 6ème place en vue de la refonte des championnats. Nous avons misé sur 65 points à la fin de la saison, soit 2,5 points par match en moyenne, or là nous ne sommes qu’à 2,35 points par match pour être précis, c’est en dessous de la moyenne que nous avons fixée. Nous payons un peu notre manque de réalisme. C’est vrai qu’il nous manque quelques points pour tenir nos objectifs.

Pour en venir à la Coupe de France, vous êtes sortis vainqueurs de Vitré (CFA) au tour précédent, une formation qui évolue deux étages au-dessus de vous. Ce fut difficile mais c’est passé aux tirs au but ?
Nous savions qu’en recevant Vitré qui est une équipe qui tourne bien en CFA, en étant patients, si nous pouvions les faire douter, alors il y aurait une chance. Vitré a ouvert la marque dans les prolongations, à ce moment-là je voyais mal comment nous allions nous en sortir, mais nous avons réussi à égaliser et pour la troisième fois cette saison nous nous qualifions à l’issue d’une séance de tirs au but. Cela devient un peu notre spécialité !

Vous voici opposés au HAC pour ce 8ème tour, un club pro, mais lors de ces deux dernières décennies ce sera la 7ème fois que cela arrive, dont un match face au PSG en 2012. Finalement, vous êtes presque rodés à cet exercice ?
Oui en effet, mais cette année, il y a une particularité, c’est la 100ème édition de la Coupe de France, alors recevoir le doyen des clubs français à cette occasion, c’est une belle histoire. On sait là encore que si nous parvenons à faire reculer l’échéance, le terrain deviendra de plus en plus compliqué et que les pros n’aiment en général pas jouer sur ce type de terrain compliqué et ainsi de suite. Alors, nous n’avons pas peur.

Autour de vous, on parle encore de cet épisode face au PSG, il y a cette envie de revivre ce genre d’évènement en 1/32ème ?
Bien sûr, tous les ans à chaque tour de Coupe de France, tout le monde nous parle de cela. Aujourd’hui, il ne reste qu’un joueur qui a vécu cet épisode face au PSG, mais vraiment tout le monde en parle. Ce midi encore, les gens me demandaient si ça peut le faire face au HAC, je leur réponds que bien sûr, ça va le faire. Il faut être optimiste !

Quel fut votre réaction au tirage au sort lorsque le nom du HAC est sorti, plutôt positive visiblement ?
Très positive même, je l’avais annoncé avant le tirage car quand j’ai vu la poule avec Châteauroux, Brest, que nous avons déjà joué deux fois, Laval, que nous avons aussi déjà joué, j’avais dit que ce serait sympa de tomber contre Le Havre surtout dans cette année du centenaire. Je pense que pour Locminé et dans ce contexte, recevoir le HAC c’est une belle histoire, j’en suis très fier, le Président également.

Ce match, vous l’attendez avec impatience, comme le préparez ?
On essaie de trouver un juste milieu pour ne pas mettre les joueurs en surpression. Le coach essaie de les préparer le mieux possible, mais dans la préparation nous ne changeons pas grand-chose. Nous essayons d’être proches des joueurs et d‘éliminer toute forme de pression. C’est leur match, c’est leur cadeau. Chez nous, la Coupe de France, c’est pour les joueurs, nous n’avons qu’une seule exigence : ne pas se faire éliminer par une équipe hiérarchiquement inférieure.

Le HAC marque un peu le pas depuis deux semaines, cela vous inspire plutôt de la confiance ou au contraire de la méfiance ?
C’est plutôt le contraire, de la méfiance car quand une équipe hiérarchiquement supérieure se déplace chez nous et qu’elle a été un peu secouée, on se doute qu’elle vient sans droit à l’erreur avec l’ambition de se relancer, contrairement à une équipe qui viendrait avec une bonne dynamique. Nous savons que le HAC vient ici pour nous battre. Les coaches sauront faire passer le message. Mais nous savons aussi après avoir regardé les stats que le HAC est une équipe qui a trébuché deux fois ces dernières années face à une DH.

Justement, Pierre Talmont votre entraîneur souligne lui aussi le manque de performance du HAC dans cette compétition ces dernières saisons (deux éliminations face à des DH, St Amand en 2013 et St Omer en 2015) et évoque le fait que le HAC « n’est peut-être pas une équipe de coupe depuis quelque temps ». Vous y voyez là aussi des raisons d’espérer ?
Oui c’est tout à fait le type de petits points positifs dont nous avons besoin pour gonfler le moral de nos joueurs, on va leur dire que d’autres ont réussi à le faire par le passé, alors pourquoi pas nous !

Propos recueillis par Emmanuel Lelaidier