Les Havrais en rêvaient, Le HAC l'a fait !

Alors vendredi soir chacun a savouré ces instants et ses images qui s'inscrivent parmi les grandes pages de l'histoire du club.
La soirée avait commencé sans stress particulier ni euphorie, le stade se remplissait doucement, presque tranquillement. On percevait simplement une impression particulière d'être à quelques minutes d'une soirée qui pouvait être exceptionnelle. Le Kop fêtait ses 18 ans d'existence par un lâcher de ballons, les Handballeuses du HAC étaient à l'honneur pour leur accession en 1ère division. Le speaker chauffait le stade, "Cavegol, ton histoire est dans nos coeurs" titrait une banderole, ambiance des grands soirs.

Mais moins de 10 mn après le coup d'envoi, coup de froid, Laval vient d'ouvrir le score. On se mets à douter, d'une fête qui n'en serait pas tout à fait une. Le sourire revient, dans les travées de la tribune de presse les infos circulent, CAEN mène 2 à 0 au Mans, inespéré à ce moment du match. L'égalisation de Laurent Ciechelski, le penalty de Jérémy Hénin permettaient aux 14000 spectateurs d'entamer la "Ola" synonyme de l'accession qui à cet instant était acquise.

Thomas Deniaud, qui a eu une difficile saison, marque le 3ème but, en forme de pied de nez à ses détracteurs. Au 4ème but, cette splendide volée d'Anthony Le Tallec dans la lucarne, ce fut le délire. "On est en D1 !" repris par tout un public qui depuis bien longtemps n'avait pas connu pareilles émotions. Des joueurs enfin libérés, des Lavallois qui n'y étaient plus. Comme on pouvait le penser, à quelques minutes du coup de sifflet libérateur, Alain Cavéglia sortait, embrassé par ses coéquipiers, sous une ovation bien méritée au regard de toute sa carrière. Le dénouement heureux était proche, déjà de nombreux jeunes s'apprêtaient à envahir le terrain face à un service d'ordre dont on savait qu'il ne pourrait contenir cette joie et cette envie de faire la fête. Il faut d'ailleurs souligner que cet envahissement s'est passé sans incident afin de ne pas gâcher cette fête.

Quelques instants après la fin du match et le temps pour le speaker de calmer les ardeurs, tous les noms des joueurs de ce groupe défilaient lors d'un spectacle pyrotechnique, une façon visuelle de sceller ce grand moment.

La suite, ce sont des images, des émotions que l'on grave dans sa mémoire, ce sera le traditionnel "j'y étais !" Ajaccio avait eu il y a quelques jours sa fête, ce soir c'était notre tour.
Les joueurs, entraîneurs, staff médical... montaient rejoindre le Président Louvel pour laisser à nouveau exploser leur joie, avec sur le terrain tout un public en liesse. On pouvait sabler le champagne, les beaux moments se succédaient, l'accolade d'un Président à Alain Cavéglia, à son Entraîneur avec un regard qui en disait long sur sa joie et le fait d'avoir, contre vents et marées, réussi. C'est cela la beauté du sport, dans le sens le plus noble, rassembler tout un public derrière son équipe, et qui vient (même s'il a été parfois critique durant la saison) salué le travail accompli. La plus belle des récompenses pour le club c'est cette reconnaissance.

La soirée fut longue, on parle aussi d'un bain forcé du Président, on a entendu longtemps les klaxons dans les rues du Havre. Pour la petite histoire, alors que dans les vestiaires et au dehors du stade s'élevaient chants et clameurs, Jean-François Domergue était sur le banc du Hac, répondant aux questions de Benoît Donckele. Image saisissante d'un calme à quelques mètres des clameurs, "la joie, ce soir, appartient aux joueurs" disait-il. "Je vis intensément ces moments, je les intériorise, même si ce soir je souris un peu plus. On avait un objectif avec le Président. C'est un boulot énorme que nous avons accompli depuis 15 mois. Je tiens à y associer tout le staff médical qui fait partie intégrante du groupe." Demain, c'est un autre chapitre qui s'ouvre pour le club doyen. D'autres perspectives, d'autres difficultés face à ce retour parmi l'élite, mais on l'espère avec plein de joie et de grand moments. La formule n'est pas nouvelle mais ces moments sont "à consommer sans modération".

Eric Demare