Yohann Thuram : « Je joue les matches pour les gagner »

Yohann, le HAC est revenu avec un match nul d’Orléans, le voyez-vous comme un bon point ou avez-vous des regrets ?
Cela dépend sous quel angle on doit regarder la chose : quand on fait un match nul à l’extérieur, cela peut être bien, toutefois, dans nos objectifs, ça ne l’est pas forcément. On reste quand même sur quelques matches sans perdre, cependant, avec des matches nuls, tu n’avances pas beaucoup. Donc, c’est une bonne chose, parce que l’on ne perd pas, mais, malheureusement, on n’a pas réussi à tenir le résultat. Le regret est plus là ! C’est pour cela que, dès vendredi, il va falloir casser ça et prendre les trois points. Avec les objectifs que l’on a, il faut engranger des points, tout simplement.

Comment analysez-vous cette série de matches nuls ?Cela prouve que l’on a encore du boulot, on le sait, mais ça ne tient à rien. Ce sont de petits détails et parfois, ces petits détails, on les paie cash. Mais je pense que l’on a grandi par rapport à ça et, maintenant, on a tous à cœur de renouer avec la victoire dès ce soir contre Nancy.

Neuf matches d’invincibilité, ça ne paie pas forcément sur le plan comptable, car il y a six matches nuls dans cette série, mais cela reste forcément un petit élément de satisfaction ?
Les statistiques sont là, c’est toujours bon à jouer, ce genre de stats. Mais comme je l’ai dit, le plus important, c’est de prendre les points match par match dès Nancy. Il va falloir que l’on apporte ce supplément, être plus tranchants défensivement et offensivement. Les trois points vont naturellement suivre. Cette série d’invincibilité n’est pas anecdotique, toutefois, personnellement, je n’en tiens pas forcément compte. Je joue les matches pour les gagner. C’est vrai que, quand tu fais une série où tu ne perds pas, ça te conforte dans l’idée que ce que tu fais est plutôt bien, même si on peut toujours mieux faire et, dans notre cas, mieux faire, c’est prendre les trois points.

Ce soir, le HAC accueille Nancy, la lanterne rouge. Avant tout, n’êtes vous pas surpris de ce classement, d’autant plus que cette équipe avait déjà frôlé la relégation l'année passée et que cette saison semble encore plus délicate pour eux ?
C’est vrai que, dans l’histoire du football, Nancy est un monument. Maintenant, je ne regarde pas trop leur classement, parce que ce serait une erreur, je pense. C’est un adversaire qui a des qualités et, ce qui est sûr, c’est qu’ils ne vont pas nous laisser le match.

En effet, cette rencontre devrait être compliquée dans le sens où Nancy ne devrait pas venir au stade Océane pour ouvrir le jeu. Comment se préparer à ce match, car, lorsque l’on reçoit la lanterne rouge et que l’on joue une montée, le public attend forcément une victoire ?
Cela va être un match compliqué, mais, comme on est à la maison, il va falloir que l’on prenne le jeu à notre compte et les choses en main. On est chez nous, il faut qu’on emballe le match, qu’on arrive à se créer beaucoup d’occasions, rester solides derrière et faire sauter le verrou. C’est clair que, contre une équipe comme celle-là, ça ne va pas être évident et il faudra peut-être être patients.

Le public, lui, va peut-être se montrer impatient ?
L’impatience du public peut se comprendre, c’est complètement normal. Il n’a pas tout à fait la même vision que nous, et à nous, joueurs et staff, de ne pas tomber dans ce truc-là. On a déjà été confrontés à ce genre de situations et, la pire des choses, c’est de se dire qu’ils sont derniers et qu’on va les battre absolument. Non, il faut construire ce match-là, se créer beaucoup d’occasions si nous voulons le remporter. On veut prendre les trois points, mettre des buts et rester costauds défensivement.


D’autant plus que les deux matches qui suivent s’annoncent très relevés : le HAC ira ensuite à Troyes avant de recevoir le leader Metz dans un peu plus de quinze jours.
Tout à fait, mais je ne me projette pas déjà vers ces deux matches, je suis focalisé sur le match contre Nancy, parce qu’il est aussi important, qu'il peut justement nous mettre dans de bonnes dispositions, de bonnes conditions pour aborder ces deux autres rencontres. C’est cet élan-là qui va nous emmener là où on veut aller.

Propos recueillis Emmanuel Lelaidier