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Petit lexique du foot
Euro 2008: parlez-vous football ?
"Jouer avec un peigne dans la poche", "frôler la correctionnelle", "porter des gants en peau de pêche"… Depuis une semaine, l’euro 2008 de football déchaîne les passions et délie les langues. L’occasion, au bistrot du coin ou dans les commentaires cathodiques, d’entendre une poignée d’expressions appartenant à un lexique inimitable. Florilège…
Le sport a ses rites. Et aussi son vocabulaire. Après une semaine de compétition, on ignore encore quelle équipe "trônera sur le toit de l’Europe" (victoire finale, synonyme de joie nationale) et lesquelles, prématurément, "rentreront à la maison" (élimination précoce, mouchoirs pour tout le monde). On sait par contre que le "parler foot", dopé aux métaphores plus ou moins fines et aux trouvailles (parfois) surréalistes, se porte bien. Voici vingt-quatre expressions 100% foot qui, comme on dit, ne s’inventent pas. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à nous les faire partager.
"Une équipe coupée en deux"
Les attaquants attaquent, les défenseurs défendent. Après tout, chacun son métier. Oui mais non! Le foot est un sport collectif et "le bloc-équipe" se doit de fonctionner de façon cohérente. Avancer ensemble. Reculer itou. Sinon? Sinon, "l’équipe est coupée en deux". Ce qui n’est pas très efficace. Ni très joli à voir.
"Jouer avec le peigne dans la poche"
Quand un footballeur privilégie le beau geste au détriment de l’efficacité, bref "quand il se regarde jouer", on dit de lui qu’il "joue avec le peigne dans la poche". Trop d’ego, mon ami!
"Frôler la correctionnelle"
Des actions dangereuses dans la surface de réparation. Des attaques permanentes de l’équipe adverse. Pour le moment, OK, le score est nul et vierge, mais, pas de doute, l’équipe que l’on supporte, à force d’être assaillie, plie. En d’autres termes, elle "frôle la correctionnelle".
"Cirer le banc de touche"
Un joueur est cantonné au rôle de remplaçant. Il ne rentre (presque) jamais sur le terrain en cours de match. On dit de lui qu’il "cire le banc de touche". En quelque sorte, il est payé beaucoup pour travailler beaucoup moins.
"Une défense en béton"
Une équipe attaque de tous les côtés, par les ailes et par le centre. Elle multiplie les prouesses. Mais rien n’y fait, rien ne passe, et le ballon se refuse obstinément à faire trembler les filets. Aucun doute, en face d’elle, il y a une "défense en béton". Ou, variante, "le mur de l’Atlantique".
"Un but casquette"
Un but ridicule. Un but qui n’aurait pas dû être. Le gardien est peut-être incompétent. Ou bien il pensait à autre chose. Ou bien il est ivre mort. En tout cas une chose est sûre, il a pris un "but casquette".
"Porter des gants en peau de pêche"
La maladresse du gardien de but, encore… S’il a pris un "but casquette", c’est peut-être à cause de sa maladresse et de son inaptitude à bloquer le ballon dans ses petits bras et ses petites mains. Si l’on est cruel, on dira alors de lui qu’"il porte des gants en peau de pêche". Bref, que la chose ronde lui glisse entre les doigts.
"Dans la niche!"
A contrario, un gardien sachant enrouler le ballon dans ses bras et ne pas le relâcher gagnera la confiance de tous ses défenseurs. Le ballon, dans ce cas, reste bien au chaud, "dans la niche".
"Un but venu d’ailleurs"
Cette fois, le goal n’y est pour rien. Coup-franc direct des quarante mètres, retourné acrobatique, action surréelle. Certains buts relèvent de l’exception, ce sont "les buts venus d’ailleurs".
"Retirer la toile d’araignée"
Un but en pleine lucarne. À l’intersection d’un des deux poteaux et de la barre transversale. Oui, juste-là, à cet endroit précis. Le buteur, fou de joie, a fait preuve d’une telle précision qu’il a "retiré la toile d’araignée".
"Commettre un attentat"
Un joueur se rend coupable d’une faute grave sur un adversaire. Visiblement il a l’intention de nuire et de faire mal. Il commet donc "un attentat" ou, variante, "un assassinat". Ou, encore, version polie, il "n’a pas fait le voyage pour rien".
"En prendre plein la valise"
Votre équipe favorite a perdu. Circonstance aggravante la défaite s’apparente à une "déculottée". 4-0. 5-0. Bref, c’est la cata. Votre équipe en "a pris plein la valise".
"Ne pas partir en vacances ensemble"
Un attaquant et un défenseur se cherchent des noises durant 90 minutes. Coups bas, agressions plus ou moins caractérisées, noms d’oiseaux, éventuellement gifle. Aucun doute, ces deux-là "ne partiront pas en vacances ensemble".
"Avaler la trompette"
Rien ne sert de courir, il faut savoir tenir. Malgré l’entraînement intensif et les "miracles" de la médecine, il arrive (de plus en plus rarement, il est vrai) qu’un joueur, durant un match, accuse une sérieuse défaillance. De lui, on dit qu’il a "avalé la trompette".
"Le musée des douleurs"
Un frôlement et c’est la chute. Une pichenette et c’est l’effondrement. Si un joueur fait du chiqué, on peut aussi dire qu’il nous invite au "musée des douleurs".
"La tour de contrôle"
Un défenseur, en général très grand et très costaud, domine ses adversaires attaquants et fait admirer son jeu de tête souverain. C’est "la tour de contrôle".
"Un champ de patates"
Pluies diluviennes, orage intempestif, sécheresse coupable… le terrain, malgré les efforts des jardiniers, ne ressemble plus à rien, sinon, à "un champ de patates".
"Un match à sens unique."
Une équipe domine outrageusement. L’autre semble roupiller. C’est un "match à sens unique".
"Jouer à l’envers"
Votre équipe favorite a beau connaître les règles du jeu (c’est bien le moins), elle semble éprouver un malin plaisir à pencher du côté de son propre but. En attendant qu’elle se ressaisisse, elle "joue à l’envers".
"Un boulet de canon"
Une frappe tellement puissante qu’elle pourrait tuer. Oui, c’est un "boulet de canon".
"Faire du petit-bois"
Quand un défenseur s’acharne sur les tibias d’un attaquant, il "fait du petit-bois".
"Vendanger"
Pauvre avant-centre! Son boulot est de marquer des buts et ses coéquipiers s’acharnent à lui adresser des passes millimétrées. Hélas, sa maladresse ruine les efforts collectifs. Il "vendange". Il "vendange grave", même.
"Un caviar"
Quand un milieu de terrain inventif distille une passe ultra-précise à l’un de ses attaquants, il offre "un caviar". Qu’il convient donc de ne pas "vendanger". Car oui, dans le vocabulaire du foot, on peut "vendanger un caviar".
"Elle est dedans, c’est pareil!"
Le meilleur pour la fin… Une action de grande classe semble devoir s’achever par un but. Le ballon, hélas, frôle le poteau du mauvais côté. Le commentateur sportif, amateur ou professionnel, féminise alors l’objet du désir et s’exclame: "Si elle (sous entendu, la balle) est dedans (sous entendu, dans le but), c’est pareil!" Sauf que non. Un but est un but. Et si le ballon sort, incontestablement, il n’y a pas but. Proposons donc l’adoption immédiate du: "Si elle est dedans, c’est pas pareil!"
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ce sont 2 belles équipes et les retrouver en finale confirmeraient leurs belles prestations du 1er tour.
