4 jours avec… Hassane Alla / Chap.2 : en route vers le grand stade

Cinq saisons qu’Hassane est au HAC. Eh oui, que le temps passe vite ! On se souvient tous de ses débuts en Ciel et Marine : prometteur sur un plan technique, mais perdu au sein de schémas tactiques dans lesquels il n’était pas habitué à évoluer au Maroc : « Ce n’est pas dans notre culture footballistique de demander à un milieu de terrain offensif de défendre ! » dit-il en rigolant. Alors il lui a fallu une saison pour apprendre les fondamentaux du football européen, mais, à force de travail et de persévérance, il a progressé jusqu’à obtenir une place de titulaire avant de devenir l’élément moteur qu’il était juste avant sa blessure et qu’il est redevenu cette saison avec en prime le brassard de capitaine.

Quand on connaît le personnage et la lucidité avec laquelle il mène sa barque, on n’avait pas lieu d’être inquiet pour lui. Mais c’est un lieu commun de dire qu’il faut aussi être bien dans sa vie pour réussir dans son métier de footballeur. Alors en débarquant au Havre à 25 ans, loin de son pays, de sa culture, de ses amis, et surtout de ses parents, les choses auraient pu se compliquer pour Hassane. Mais, là encore, l’homme n’a pas d’œillères. Sans être un « fêtard » que l’on va retrouver dans tous les coins branchés de la ville, il est ouvert à la culture européenne sans renier ses origines, bien au contraire. Il pourrait être l’exemple de l’intégration réussie.

Aujourd’hui, Hassane est heureux. Il aime son métier, il aime son club et il aime Le Havre, mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain : «  J’ai connu des hauts et des bas, et, lorsqu’on est loin de chez soi et que l’on a des soucis, qu’il s’agisse de blessures, de contre-performances individuelles ou collectives, on se retrouve sans personne à qui se raccrocher, seul face à ses difficultés et c’est beaucoup plus difficile à digérer. » Dans un premier temps, c’est l’amour de son métier qui le booste et lui permet de passer les caps difficiles.

Mais au fil du temps, Hassane s’est fait des amis au Havre, dans le football, certes, mais aussi en dehors : « On va au resto, on va au cinéma, bref on ne parle pas de football. Franchement,  ça fait du bien de sortir de temps en temps du milieu. » Notre rendez-vous pour l’interview a lieu aux Docks  Vauban, un endroit qu’il apprécie : « Regarde comme cela a changé. Quand je suis arrivé, il n’y avait rien ici. J’allais toujours à Coty. Aujourd’hui, on peut changer d’endroit et trouver des choses sympas à faire, même aller à la plage. Bon il faut se dépêcher, car le beau temps ne va pas durer » (rires !). Un brin moqueur notre ami Hassane sur le climat normand !

Lorsqu’un gamin vient le voir pour faire une photo, c’est forcément : oui ! Un mot sympa, le petit sur les genoux du capitaine du HAC, et un papa ravi d’appuyer sur le déclencheur de son appareil photo. On le reconnaît dans la rue, alors forcément on veut savoir s’il n’a pas envie de marquer l’histoire du HAC comme l’ont fait d’autres grands noms du football havrais : « On a forcément envie de laisser son empreinte, mais, pour moi, l’essentiel est d’essayer d’être toujours performant au service du collectif pour permettre au HAC de retrouver la Ligue 1. »

Sachant qu’une carrière de footballeur n’est jamais prédéfinie, terminer sa carrière au HAC, Hassane n’y pense pas, ou plutôt ne le sait pas à l’avance : «  Je veux déjà atteindre l’objectif qui est de jouer en Ligue 1 dans ce Grand Stade, car, rien que de regarder les photos, ce serait pour moi un honneur de rentrer dans ce stade qui nous donne une projection dans les deux ans très positive et très motivante pour tous les joueurs. J’ai envie de connaître ce stade plein comme à Lyon ou à Marseille. »

Pascal Leclerc

Demain : Hassane répond aux internautes