7 octobre 2013

Arnaud a passé le match avec... Benjamin Genton

Handicapé par une entorse à la cheville, Benjamin Genton a suivi le match face à Dijon derrière le banc havrais. Entre passion, crispation et confession, il s'est prêté avec gentillesse à notre nouvelle rubrique, en version longue.
Arnaud a passé le match avec... Benjamin Genton
Suivre un match du HAC avec Ben' Genton, c'est donner au mot « professionnalisme » une définition claire et limpide. Au mot « accessibilité », aussi. La langue bien pendue, jamais avare d'analyses, et premier supporter, l'ancien Lorientais vit ses matches à fond. Qu'il les joue ou non.

Sa première surprise, c'est de voir le Stade Océane aussi peu rempli : « je l'ai jamais vu aussi vide, appuie t-il. C'est un peu dommage. On ne peut pas en vouloir au KOP. Ces mecs-là sont géniaux. Ils font ce qu'ils peuvent et eux seront toujours là. Par contre, c'est étonnant de les voir moins nombreux que dans le parcage du Stade d'Ornano. » Le duel perdu d'entrée par Mahrez face au gardien dijonnais vient confirmer son constat de calme global : « on vient d'être témoin de ce que l'on dit depuis 10 minutes : c'est une énorme occasion, et il n'y a pas eu un bruit. » Lui s'était levé, a hurlé « Riyaaaaaaad » sur le coup de la déception, et a immédiatement reboosté l'attaquant « Ciel et Marine » à son replacement dans le couloir droit par des encouragements.

Sur un temps faible du match, il est temps d'aborder cette cheville affaiblie : « le lendemain du match à Caen, j'ai participé à un match amical avec la B. Et au bout de 20 minutes, en contrant une frappe puissante, je me blesse. » Le dépit saute aux yeux. « Sur un match pourri, un samedi midi, contre la réserve du Paris FC », glisse-t-il d'une grimace... Lui qui espérait être opérationnel pour la venue de Dijon se contentera d'une reprise en milieu de semaine. Suivre le match des gradins renforce sa frustration. « Il est terrible, ce sentiment d'impuissance ! Tu comprends vite ce que c'est que d'être coach... ».

33e minute, corner havrais : « Zargus, tu retires ta casquette, tu rentres, et tu vas mettre ta tête ». Zargo Touré, suspendu et assis à nos côtés, est hilare. Benjamin l'est moins quand la reprise de Le Bihan est sauvée sur la ligne dijonnaise. Les bras croisés, il évoque ensuite sa situation sportive. « Il faut être objectif, la charnière Zargo/Max est vraiment bonne. Je réussis à prendre un peu de recul, même si c'est frustrant de ne pas jouer. J'ai 33 ans et j'ai toujours envie de jouer ! Tu t'entraînes la semaine pour avoir cette adrénaline de la compétition. Là, je ne l'ai plus. En Coupe de la Ligue, contre Amiens, j'ai été titulaire pour la première fois depuis 8 mois. Maintenant, on est professionnel et je me dois de rester hyper investi. C'est dans mon caractère, aussi. Pour mes potes qui jouent, je dois être capable de leur proposer une opposition correcte à l'entraînement. Mais c'est vrai que j'ai moins le moral certains jours... » Alors pour remédier à ces baisses de régime, Benjamin prend ce qu'on lui donne. « J'ai la chance de pouvoir suivre des entraînements de qualité, et j'y prends beaucoup de plaisir. Et de toute façon, je fais tout pour être prêt quand le coach fera appel à moi. Il y a pire que ma situation, je ne vais pas me plaindre. »

L'idée d'un départ en juin dernier ne lui a même pas longtemps traversé l'esprit : « Le temps de jeu ne fait pas tout. Si c'était primordial, je serai parti en fin de contrat. Il y avait des pistes en Ligue 2, mais le coach a voulu que je reste. Il était hors de question que je parte pour partir, signer un contrat d'un an, et me faire chier toute la semaine... » Et en bon père de famille, il a pris la décision la plus raisonnable : « J'ai 3 enfants, et ils sont très bien dans leur école. Il aurait fallu déménager peut-être deux fois dans la même année... J'habite à Honfleur, ma femme s'y plaît, et nous sommes qu'à 1h40 de Paris, d'où je suis originaire. Je dois garder mon équilibre familial. Ce n'est pas comme si j'avais 20 piges et que je vivais seul ! » Les minutes s'égrainent et le score n'évolue pas. Entre deux encouragements, Benjamin se livre sur son avenir. « C'est vrai que ma carrière est derrière moi, sourit-il. On est plus près de la fin que du début. Je veux rester dans le milieu, j'aime trop ça et je ne me vois pas faire autre chose. Pourquoi pas entraîner ? J'ai déjà mes premiers diplômes et je vais passer le Brevet d'Etat. Je pourrais aussi intégrer une cellule de recrutement. » Son profil colle parfaitement aux deux premières reconversions évoquées. La troisième que je lui souffle aussi : pourquoi pas la télévision, comme son frère Florian, très pertinent sur la chaîne BeInSport ? Il sourit, encore et toujours. « Ça peut être une piste, ça me plairait. Maintenant, je suis encore attiré par le terrain... » Un terrain qu'il rejoint au coup de sifflet final pour saluer ses partenaires contraints au nul. Un terrain qu'il espère retrouver crampons au pied le plus tôt possible pour exercer un métier qu'il aime tant.

Arnaud Boubet

StrasbourgVSHAC
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17/05/2025
21:00 - Stade de la Meinau - dazn
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