Auxerre - HAC (1-2) : toujours avancer, ne jamais rien lâcher !

Vous connaissez « Coup de tête » ? Mais oui, « Coup de tête », le film de Jean-Jacques Annaud ! Avec le merveilleux Patrick Dewaere ! Eh bien, sur les lieux mêmes du tournage de ce chef d’œuvre, le HAC a donné du relief à ce titre : car c’est sur un sacré coup de tronche que les Ciel&Marine se sont imposés au stade de l’Abbé-Deschamps. Dans une réalisation à suspense ! A la Hitchcock ! Avec un superhéros digne de ce nom, sans la cape mais capi ! Une superproduction du genre de celles qui vous font prendre un ascenseur émotionnel pour grimper au septième ciel. Oui, ce dimanche à Auxerre, la réalité a dépassé la fiction.

Dans un stade auxerrois à guichets fermés (dont un parcage havrais garni de couleurs et de décibels à haute fidélité), les locaux tiraient les premiers, par Joly (13e) et Sinayoko (15e). Mais peu à peu, les Ciel&Marine prenaient la mesure d’adversaires déjà maintenus mais loin, très loin d’être en claquettes. Sous l’impulsion d’un Kechta très véloce, Hassan (14e), encore Hassan et Soumaré (24e), Kechta lui-même par un centre-tir rasant la barre (25e) portaient peu à peu le danger. Puis s’approchaient du centre de la cible, d’abord par Hassan et Soumaré, encore, qui butaient sur Léon (35e), une frappe de Kechta (44e), et surtout une frappe d’Ayew : tout juste entré en jeu à la place de Hassan, blessé, le Ghanéen voyait lui aussi Léon se mettre sur sa route (45e + 3). A la pause, rien n’était encore joué mais le camp havrais pouvait se montrer optimiste.

D’ailleurs, dès le coup de sifflet de M. Pignard, le HAC reprenait sa domination, enchaînant les coups de pied arrêtés, sur lesquels ni Youté (52e), ni Ayew (57e) ne parvenaient à conclure. Et malheureusement, comme c’est souvent le cas, à force de manquer les occasions, celles-ci, vexées, se vengent et s’offrent à d’autres sachant les saisir comme il faut. Ce que fit Sinayoko du pied droit (1-0, 63e). Notre impression ? Que la pluie bourguignonne tombée en début d’après-midi était de retour, s’abattant sur nos têtes, nous humectant les yeux et le cœur. Cette solitude au milieu du monde en liesse nous laissait une impression d’irréel… Non, ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas finir comme ça.

Et non, ça n’allait pas finir ainsi ! Ce HAC-là ne se rend pas comme ça, ni à l’évidence, ni à autre chose ! Alors, il repartait de plus belle, le couteau entre les dents et la baïonnette au canon. Avec Zouaoui, fraîchement entré, et son pied gauche dans le rôle de la baïonnette ! A nouveau des corners, frappés par l’ex-Martégal, et un but d’André Ayew… refusé pour une main (75e). Pas grave, on remet ça, on continue, on poursuit les efforts… ça va payer… et ça paie ! ça paie !!! Le corner, Zouaoui, la tête de Soumaré, et… le but contre son camp de Jubal (1-1, 79e) !

Une première récompense. Pas la suprême. La suprême, il fallait attendre encore un peu pour la décrocher. Encore un coup de pied arrêté, lointain, frappé par Zouaoui, pour Mwanga, le centre… et la tête d’Arouna Sangante ! Et l’irréel est soudain devenu palpable, le boulevard du crépuscule s’est transformé en aube triomphante, et le capitaine a emmené ses troupes vers la victoire et au pied d’un parcage havrais aussi ébouriffé qu’exalté ! On jouait la 93e minute… la 93e. 93, comme le numéro de l’étoffe de ce héros. Tous, oui, tous les supporters Ciel&Marine se souviendront de ce moment et éprouveront tout au long de leur vie le délice de cet instant, l’extase s’étant emparée de nous tous. Revisionnez ce but dans vingt ans, vous en aurez encore les poils qui se dressent, le cœur qui s’emballe, les sanglots montant dans la gorge, bref, tous les sens dessus dessous…

Alors, « congratulons, triomphons, partageons ! », comme le clamait Victor Hugo dans son « Nox ». Oui, savourons. Mais pas longtemps, car il faudra remettre ça, avec la même intensité, avec le même caractère, sur le terrain et en tribune, dans quelques jours. Le HAC est toujours barragiste, avec quatre longueurs d’avance sur Saint-Etienne, premier relégable, une de retard sur Nantes, premier non-relégable, deux sur Reims et Angers, 13e et 14e. La mission maintien continue dès samedi : ce sera face à l’OM, dès 21 h, au Stade Océane.

O.D.

AJ Auxerre – HAC : 1-2 (0-0)
32e journée de Ligue 1 McDonald’s
Dimanche 4 mai 2025
Stade de l’Abbé-Deschamps

17194 spectateurs
Arbitre : M. Pignard

Buts : pour Auxerre : Sinayoko (63e) ; pour le HAC : Jubal (79e, csc), Sangante (90e + 3)
Avertissements : à Auxerre : Akpa (27e), Hoever (75e) ; au HAC : Casimir (84e)

AUXERRE : Léon – Joly (Hoever, 73e), Akpa (Bair, 89e), Jubal (cap), Diomandé, Oppegard (Mensah, 81e) – Dioussé (Matondo, 73e), Massengo – Onaiwu (Ayé, 73e), Sinayoko, Perrin.
Non entrés : De Percin, Osho, Cissé, Maddy
Ent. : Christophe Pelissier

HAC : Gorgelin – Nego, Youte, Sangante (cap), Ballo-Touré (Pembélé, 70e) – Kechta (Zouaoui, 70e), Mwanga, Touré (Ndiaye, 90e) – Casimir (Diawara, 90e), Hassan Kouka (Ayew, 43e), Soumaré.
Non entrés : Guri, Zagadou, Kuziaev, Mendes Vaz
Ent. : Didier Digard

Nice 1 - 0 Reims
Strasbourg 2 - 1 Paris SG
Toulouse 2 - 1 Rennes
Saint-Etienne 1 - 3 Monaco
Nantes 0 - 1 Angers
Auxerre 1 - 2 HAC
Brest 1 - 0 Montpellier
Lyon 1 - 2 Lens
Lille 1 - 1 Marseille