Avant HAC - Caen : Une histoire à poursuivre

Il est des jours où on est rattrapé par l’émotion, peut-être même par le temps qui passe, qui esquinte ou sublime, qui magnifie ou déprécie. Aujourd’hui, avec ces 150 ans du HAC Football, nous sommes bien dans ce genre d’événement détonateur ! Certains revivront leur jeunesse, au siècle dernier, admirant sur les écrans quelques buts du passé… Mieux : en croisant leurs idoles d’alors, qu’elles se prénomment Serge, Abdel ou Patrick ! Ce sera alors l’occasion d’échanger, de se rappeler, de se laisser envahir par la magie d’un souvenir. Et la magie est aussi que de plus jeunes ressentiront la même chose en applaudissant Jean-Michel, Alexis, ou Amadou ! Pour tous, cet après-midi sera une magnifique boîte ciel et marine remplie de madeleines de Proust. Le genre de boîte inoxydable, celle dans laquelle on range des photos, des écrits, qu’on garde au fond d’un placard et qu’on rouvre parfois presque par mégarde. Et c’est alors l’instant de se remémorer, de revivre, mais aussi de transmettre, de partager.

Car cette journée n’est pas qu’un instant de nostalgie, camarade ! A travers la célébration de ceux qui ont écrit l’histoire, c’est aussi et surtout l’occasion de transmettre la culture HAC. Celle qui, depuis 150 ans, se raconte de génération en génération, celle qui fait que l’on a l’impression d’avoir vécu la finale de la Coupe de France 1959 ou le HAC-Mulhouse de 1985 et les émotions qui leur sont rattachées, les frissons, les larmes, les embrassades, même en étant né bien longtemps après. Un événement comme celui de samedi se veut évidemment fédérateur, avec non seulement des invités de marque mais aussi beaucoup de monde. Cependant, il doit être appuyé par un match à la hauteur.

Car on n’oublie pas qu’il y a de l’enjeu sportif, au-delà de la fête et de la suprématie régionale honorifique. Après deux défaites consécutives, devant Nîmes et à Dijon, les Ciel&Marine (6e, 41 points) se doivent de redresser la tête, d’autant plus au Stade Océane et face à des Caennais 10e au classement (36 points), capables de gros coups comme le 4-1 face à Toulouse, sans pour autant les confirmer. Attention toutefois aux attaquants malherbistes que sont Alexandre Mendy (14 buts) et Nuno Da Costa (8 buts), ou encore à Lepenant, Deminguet ou autre Jeannot, quelques individualités à surveiller de près. Côté havrais, il manquera Victor Lekhal, expulsé mardi à Dijon, toujours Fernand Mayembo, et probablement Jean-Pascal Fontaine. Peut-être pourrons-nous compter sur la présence des latéraux Ismaël Boura et Thierno Baldé. Une chose est cependant certaine : quels que soient les Hacmen alignés, ils devront avoir à cœur de faire honneur, devant un nombreux public, tout d’abord à leur propre saison et au fait qu’elle ne soit pas encore terminée, mais aussi au maillot, au blason, et à une histoire longue de 150 ans dont ils font partie. A eux de continuer d’écrire de belles pages.

O.D.