Avant HAC-Nice : ascenseur pour le renouveau

Avez-vous déjà expérimenté l’apesanteur ? Non, on ne vous demande pas d’écouter Calogero en boucle ! Simplement si vous connaissez cette sensation de négliger les obstacles quotidiens, de planer au-dessus des difficultés, de sourire dans les embouteillages, et même d’oublier votre soliflore désespérément vide un jour de Saint-Valentin. Eh bien, ce sentiment, nous, supporters du HAC, nous l’avons éprouvé cette semaine après un week-end époustouflant synonyme de deux moments historiques : pour les garçons, la victoire à Lille, chez l’un des plus gros clubs français, une première depuis 74 ans ; pour les filles, la qualification en demi-finale de Coupe de France en battant Toulouse. Comme nous évoquons les filles dans d’autres pages, concentrons-nous ici sur les garçons !

Oui, c’est un exploit qu’ont signé les hommes de Didier Digard, s’imposant 2 à 1 à la Decathlon-Arena-Pierre-Mauroy, sans trembler, concentrés, solidaires, tranchants. Un exploit nous ayant donc apporté sur un plateau d’argent un joli bonheur que nous avions perdu l’habitude de caresser, manquant de confiance, ne sachant plus comment l’accueillir entre nos mains hésitantes et maladroites. Un bonheur que nous avons rangé dans une armoire et à qui nous aimerions faire des petits…

Bien entendu, se lever de bonheur n’est pas simple ! Surtout quand les aigles attaquent… en tout cas envisagent d’attaquer le Stade Océane, souhaitant faire plus de dégâts que les goélands locaux. Même si Méfi, la pygargue mascotte de l’OGC Nice, ne sera pas du voyage, les Rouge et Noir débarquent avec des serres aiguisées leur ayant permis de s’emparer de la troisième place du championnat (37 points). Pistés par Monaco (37 points également) et le LOSC (35), ils veulent évidemment s’accrocher à ce podium acquis samedi dernier après un joli succès aux dépens des Lensois (2-0). Et comptent sur leurs hommes d’influence comme Guessand (9 buts, 4 passes décisives, le joueur de champ le plus utilisé par Franck Haise), Laborde (8 et 3), Diop (5 et 3), un trident particulièrement acéré, auquel on peut ajouter Cho (3 et 2). Enfin, comment ne pas évoquer l’infernal Dante, qui défie tous les gérontologues ? A 41 ans bien sonnés, il vient de signer la même semaine sa 300e sous le maillot de l’OGCN et une prolongation de contrat d’un an le menant jusqu’en 2026. La dernière, paraît-il… Vu la constitution et les performances du bonhomme, une « tournée d’adieux » un peu plus longue ne serait pas inenvisageable ! Moins exposé médiatiquement que ses rivaux du haut de tableau, le club azuréen n’en est pas moins qualitatif : joueuse, sachant maîtriser ses sujets (les matches face à l’OM et Lens, deux victoires 2 à 0, sont des références), l’équipe niçoise est taillée pour la route. Du vrai costaud, même privée de Boudaoui et Ndayishimiye, suspendus ce dimanche.

Du côté havrais, on se retrousse donc les manches pour affronter un adversaire de si haut calibre. La différence avec il y a quelques semaines ? La confiance ! Via ce succès sur la pelouse lilloise (première victoire depuis celle remportée à Nantes le 24 novembre), les Hacmen (17 points) ont validé leurs progrès des dernières journées. Eux qui ont refilé la lanterne rouge à Montpellier (15 points) ne sont désormais plus qu’à une longueur du barragiste, Saint-Etienne. On évoquera l’importance des recrues, évidemment, des joueurs arrivés avec faim, eux qui n’avaient que leur frein à ronger, jouant pas ou peu avec leurs clubs précédents… Faisant fi du contexte et de la spirale négative, ils ont aidé à inverser une tendance raide comme un piquet et distribué de la confiance par poignées à ceux qui doutaient. Retrouvant Antoine Joujou et Arouna Sangante, les Hacmen ont envie d’enchaîner devant leur public, un public qu’ils espèrent aussi déterminé qu’eux à se battre avec leurs armes, à ne rien s’interdire, comme l’affirmait Josué Casimir en conférence de presse vendredi. Répétés, les efforts continueront de payer, les points de s’additionner. Oui, il faudra donner beaucoup pour que rien n’arrête le voyage. Mais pour rester tout là-haut (là où c’est beau !), en Ligue 1, et avoir en mai prochain le cœur juste au bord des yeux, ça vaut le coup, non ?

O.D.