Avant HAC - Rennes : le premier jour du reste de notre vie

Nos Hacmen sont revenus de Montpellier avec l’étoffe du Hérault… Un kit complet ! Trois points, un clean-sheet, et, pour la première fois depuis cinq mois, une sortie non seulement de la zone rouge mais aussi de la zone orange. De l’air avalé à grandes goulées ! Eh oui, à l'issue de la 28e journée, le HAC occupait la 15e place (27 points), possédant une longueur d’avance sur le nouveau barragiste, Reims, quatre sur le premier relégable, Saint-Etienne. Et s’il faut regarder un peu au-dessus, nous voilà à égalité avec Angers, 14e, et à trois points du 13e, Nantes. Un soulagement à l’âme ? Certainement ! Mais pas une fin en soi…

Oui, ne soyons pas hypocrites, nous aimerions que le championnat s’arrête dès maintenant ! Un bon Covid, et hop ! C’est arrivé à d’autres, n’est-ce pas… Cependant, cela ne semble pas dans les plans de qui que ce soit, et nous sommes partis pour disputer encore six journées. Alors, vous voulez un truisme ? Eh bien, tout peut encore arriver ! Comme cela s'est passé hier soir à Lens en match avancé de la 29e journée avec la victoire rémoise (0-2). La différence étant que, désormais, le HAC possède à nouveau son destin entre les mains de son gardien et les pieds de ses joueurs de champ. Et ça, c’est une sacrée nuance…

Voilà que pour « inaugurer » leurs nouveaux habits de potentiels non-relégables, les Ciel&Marine accueillent le Stade Rennais. Un coup d’œil au classement ? Figurez-vous que notre adversaire du dimanche n’est pas si loin : 12e, à cinq points devant. De quoi paraphraser M. Cyclopède et son « étonnant, non ? ». Effectivement, étonnant… Etonnant au regard des ambitions bretonnes de début de saison (l’Europe). Etonnant au regard des moyens affectés à cet égard, avec un budget quatre fois supérieur à celui du HAC. Bref, les Rouge et Noir ont construit quelques châteaux qui se sont réduits en sable et aimeraient que leurs faiblesses s’arrêtent. Pour aller plus loin que leurs montagnes de douleur, ils ont ainsi embauché un coach prometteur, Habib Beye - qui a succédé fin janvier à Jorge Sampaoli, lequel avait remplacé Julien Stéphan début novembre -, chargé de booster un effectif de haute qualité. Car les Bretons comptent de grands joueurs, malgré des résultats irréguliers. Rien que dans les buts ! Aucun Havrais ne dira le contraire, puisque Brice Samba et Steve Mandanda, respectivement n° 1 et 2 du poste, ont été tous deux formés à la Cavée ! Outre ces considérations justes mais non tout à fait dénuées d’un certain chauvinisme légitime, soulignons la présence de l’international Espoirs Arnaud Kalimuendo (meilleur buteur, 13 buts), de Lorenz Assignon (2 buts, 4 passes décisives), de l’ex-Lensois Seko Fofana, du solide international belge Adrien Truffert, ou de la révélation défensive Jérémie Jacquet. Si les Bretons passent le Couesnon (vous savez, celui qui, par sa folie, a mis le Mont-Saint-Michel en Normandie, chose absolument incontestable), et même la Seine pour arriver jusqu’à nous, ce n’est pas pour enfiler des perles : battus à domicile par Auxerre (0-1) la semaine passée, ils ne peuvent se permettre deux grosses contre-performances consécutives…

Tout cela, le HAC le sait. Mais heureusement, le foot est comme le cœur : il n’y connaît rien en logique. Et le cœur, l’équipe havraise en a un gros comme ça ! Cultivant le côté insatiable de son caractère, elle a su soulever des montagnes, grappiller les points, et même faire exploser de joie il y a deux semaines une enceinte longtemps sevrée de succès. Ayant enchaîné deux victoires pour la première fois depuis septembre, Didier Digard et ses troupes visent une série inédite depuis 2003 en Ligue 1 : la passe de trois ! Pour cela, ils comptent aussi sur le soutien indéfectible des tribunes havraises. Et ils l’auront, ce cri du chœur, il résonnera jusqu’à Caucri, jusqu’à Massillon, jusqu’aux Tréfileries… Ce dimanche, c’est tout Le Havre qui sera en ordre de maintien. Rendez-vous 17 h 15 au Stade Océane.

O.D.