Avant Montpellier - HAC : méfiance et ambition

On en est sûr, vous avez encore l’image en tête… On parie même que cette euphorie nous ayant expédiés en une fraction de seconde tout en haut du Nirvana nous portera encore quelque temps… En inscrivant le but vainqueur face à Nantes, à la 88e, Timothée Pembélé a renversé les cœurs comme John Wayne déboite un saloon : avec violence… et sourire. Bouleversant notre intérieur et fixant ce désordre pour l’éternité.

Bien entendu, pour que l’image trouve une place de choix dans notre panthéon d’émotions, il faudra qu’elle reste associée à une série, une chaîne. De celles nous liant, par exemple, à un maintien… Oui, faire fructifier cette victoire sur la pelouse montpelliéraine est bel et bien l’objectif.

Derniers, avec 15 points, les hommes du MHSC semblent enlisés. Insistons sur « semblent » ! Parce que nous aborderons ce déplacement en emportant avec nous un bon bagage de méfiance. Même si les événements les plus récents peuvent paraître omineux pour l’équipe de Jean-Louis Gasset, avec entre autres ce match perdu sur tapis vert face à Saint-Etienne, l’effectif languedocien reste de qualité : Nordin (4 buts et 1 passe décisive), Savanier (2 et 5), Khazri, Sagnan, Chotard, Ferri, Delort… évidemment des noms qui font bien mieux que chuchoter à l’oreille des amateurs de football. D’où une colère que les supporters locaux manifestèrent de façon un peu trop virulente. Résultats : pas de chansons Paillade sur la butte du même nom jusqu’à la fin de saison, la tribune des ultras étant fermée. Cependant, et on se répète parce qu’il faut en être parfaitement conscient : même si ce n’est pas la saison de la Mosson, aborder ce déplacement la fleur au fusil constituerait une grave erreur.

Les Hacmen devront d’abord rester concentrés sur eux-mêmes et conserver l’état d’esprit affiché notamment face à Nantes, celui qui a fait basculer positivement la rencontre dans le money-time… comme ce fut également le cas à Lens, par exemple. Remontés à la place de barragiste depuis quatre journées (24 points, une longueur d’avance sur Saint-Etienne, premier relégable), grignotant sur leurs adversaires directs pour le maintien (deux points de retard sur Reims, trois sur Nantes et Angers), les Ciel&Marine poursuivent leur petit bonhomme de chemin sans subir une pression écrasante. Pourquoi ? Parce que personne ne les attend, personne ne mise sur eux. Réussir ce maintien serait donc d’abord une superbe satisfaction personnelle mais aussi un joli pied-de-nez. Pouvant compter de nouveau sur Gorgelin, Ballo-Touré, Zouaoui, toutefois peut-être pas sur Pembélé, touché à un genou, Didier Digard se réjouit que ses hommes aient pris enfin conscience de leurs qualités, tout en conservant assez de recul quant au – long – chemin restant à parcourir. La saison actuelle le prouve encore : le HAC détonne dans le paysage du football français. Et c’est une chance. Mieux vaut être une vraie rareté qu’une fausse commune.

O.D.