Avant PSG - HAC : réparer les vivants

Avouons-le, nous avons tous pensé la même chose mardi soir en regardant le quart de finale retour de Ligue des Champions : que le PSG se qualifie, OK, très bien, mais qu’il dépense quelque énergie dans cette deuxième période difficile, face à des Villans pas vilains, cela ne nous a pas déplu ! Oh, bien entendu, on le sait, les Parisiens ne sont pas en rupture de banc ! Quand Barcola sort, Doué rentre ! Ce fut d’ailleurs mardi l’unique changement effectué par Luis Enrique : Lee, Ramos, et autres Zaïre-Emery seront ainsi tout frais pour nous affronter. Si tant est que le coach espagnol fasse tourner…

Ce Paris-là est impressionnant. Pourtant, celui de s’imposer grâce au collectif était loin d’être gagné. Huit mois après l’ouverture du championnat, au Stade Océane (victoire des Parisiens 4 à 1, avec trois buts inscrits dans les six dernières minutes), le PSG version 2024-2025 a déjà le titre en poche depuis deux semaines, compte actuellement 21 points d’avance – et un match en retard - sur son dauphin, Monaco, s’est donc assis dans le carré VIP européen, et pratique un football enthousiaste où personne ne rechigne aux efforts et ne tire la couverture à lui. Une métamorphose totale, comme celle de Dembélé, diablement efficace : avec 21 réalisations, l’Ebroïcien est tout simplement le meilleur buteur de l’élite. D’autres chiffres ? Alors citons les 9 assists de Barcola… co meilleur passeur de L1, ayant par ailleurs envoyé 13 fois le ballon au fond des filets. Au passage, l’attaque francilienne a déjà fait parler la poudre à 80 reprises, la défense n’a cédé que 26 fois, et, en 28 rencontres, Marquinhos et les siens l’ont emporté 23 fois, ne concédant que 5 nuls. Oui, fine déduction : le club de la capitale est invaincu sur le plan national cette saison, par ailleurs qualifié pour la finale de la Coupe de France. Un ogre ? Absolument. Qui a encore beaucoup d’appétit sur tous les plans.

Face à ce décompte de faits, nous voilà donc, Petit Poucet débarquant dans le jardin du monstre… Avec notre terrible cortège de 62 buts encaissés, les joues encore piquantes de la claque subie face au Stade Rennais dimanche dernier. Barragistes, comptant trois points d’avance sur l’ASSE, premier relégable, deux de retard sur le Stade de Reims, 15e, les Hacmen ne se trouvent évidemment pas dans la plus confortable des positions avant d’affronter le leader. Mais pas dans la pire non plus. Si le match face à Rennes est venu ternir quelque peu leur avancée, eux qui agitaient encore la lanterne rouge début février, nul ne peut nier les progrès accomplis. La pierre faisant partie du chemin, on dira que les Bretons nous ont glissé un sacré menhir sous les chaussures… Non, on ne s’y attendait pas, mais puisque c’est arrivé, il faut bien faire avec.

Alors, le HAC va repartir de l’avant. Mettre l’intensité nécessaire, rester concentré. Dans ce Parc des Princes où la tribune Auteuil sera fermée, nos Ciel&Marine entreront certes sans Yanis Zouaoui (touché au mollet et malade), probablement sans Arouna Sangante (pubis), mais avec son peuple, les mille places allouées aux supporters havrais ayant rapidement trouvé preneur. Un peuple qui ne lâche rien, prêt à pousser une équipe décidée à retrouver la dignité égarée la semaine passée. Dans le sport, il y a toujours ce qu’on appelle sa « glorieuse incertitude ». Nous y ajoutons une certitude : quoi qu’il arrive, le HAC est toujours vivant.

O.D.