Avant Reims - HAC : prendre le bon virage

D’aucuns diront que la saison actuelle a un petit côté rimbaldien… Non pas que le monde du foot soit truffé de poètes sur le terrain et en tribunes, mais certains observateurs assimilent prosaïquement le championnat havrais à une saison… en enfer… Peut-être que pour eux, jadis, leur vie était un festin où s’ouvraient tous les c(h)oeurs et où tous les vins coulaient. Si c’est le cas, l’alcool a dû altérer leur jugement, ou bien ils suivent le HAC depuis trop peu de temps pour se faire une véritable idée de la représentation infernale.

L’enfer, c’est les autres. Les autres saisons. Certaines de Ligue 2 nous ayant fait frôler l’étage inférieur, pour n’évoquer que l’histoire récente. Pour le moment, les Ciel&Marine sont en Ligue 1, et il leur reste toute la phase retour pour combler l’écart de quatre points les séparant du barragiste, Saint-Etienne. D’ici le 18 mai et la fin du championnat, que d’événements, retournements, blessures, poteaux rentrants, barres sortantes, suspensions, interventions de la VAR, mains involontaires, tacles par derrière, sauvetages sur la ligne, hors-jeu de trois millimètres, interprétations arbitrales, passes ratées, volées réussies, etc., peuvent encore se produire chez les uns et chez les autres, que ce soit au Havre ou à Reims.

Reims, où les biscuits rosés croqués après la qualification face à Monaco devaient être un peu dur sous la dent, la dernière victoire champenoise remontant au 10 novembre dernier face… au HAC. Entre temps, trois nuls et trois défaites sont venus agacer terriblement des supporters rémois ne goûtant que très modérément la 12e place au classement (20 points), et jouer avec les nerfs de Luka Elsner. Alors, la Coupe de France, même au terme d’une séance de tirs au but, a probablement offert une respiration bienvenue au moment où, de plus, le défenseur et capitaine Agbadou a pris la route de Wolverhampton, vendu pour 20 millions… ce qui a permis au club du président Caillot de recruter dans la foulée un latéral japonais (Sekine), un défenseur central suédois (Jeng), et un milieu irlandais qui évoluait à Getafe, John Patrick, lequel, a priori contrairement aux deux autres, devrait croiser notre route ce dimanche. Une route dont il faudra surveiller la circulation sur les voies extérieures, très empruntées d’un côté par Ito (4 buts, 4 passes décisives), de l’autre par Nakamura (7 buts), deux Nippons pas mauvais du tout nous faisant régulièrement du mal, et face auxquels le boketto, cette façon toute japonaise d’observer, ne devra surtout pas être de mise…

Si l’influence de la civilisation japonaise semble souffler sur le Stade de Reims, peut-être le HAC pourra-t-il ce dimanche invoquer la mythologie et l’architecture égyptiennes, arguant que, du haut de ses 1,91 m, Ahmed Hassan Kouka vous contemple… A cette heure, on ne sait certes pas encore si le nouvel avant-centre havrais foulera la pelouse du stade Auguste-Delaune, mais son arrivée apporte en tout cas son lot d’espoirs et de satisfaction et redonne le sourire. Au rayon des absences, Abdoulaye Touré (fracture des côtes) et Elysée Logbo (opération de l’épaule) rejoignent une infirmerie où Daler Kuziaev se soigne toujours : s’il va mieux, le Russe devrait être trop juste pour le déplacement en Champagne, tout comme l’autre « petit » nouveau, l’imposant Mahamadou Diawara, prêté par Lyon.

Quels que soient les joueurs havrais alignés sur la pelouse rémoise, ils n’ont de toute manière pas d’autre solution que d’afficher une mentalité de guerriers, de vainqueurs. Car si rien n’est encore perdu, il va falloir gagner des points, des matches, un à un ou trois par trois, pour rester un candidat au maintien. Dans sa « Saison en enfer », Rimbaud cherchait le salut, à « retrouver le sentier de l’honneur ». Ce dimanche, le HAC devra en faire de même.

O.D.