Avec Daler Kuziaev, le HAC continue à bâtir

Une arrivée classe et souriante, quelques mots en français : Daler Kuziaev n’a pas raté ses premiers pas havrais. Mais ne maîtrisant évidemment pas encore la langue de Molière, c’est en anglais que le Russe s’est exprimé devant la presse, déclarant « joie et [sa fierté d’arriver dans le premier club français… J’ai remarqué qu’il y avait le mot pionnier sur le maillot ! »

Et l’œil aiguisé n’est pas l’unique atout de ce milieu de terrain … dont Mathieu Bodmer expliqua être fan : « C’est un 6, 8, 10, capable de jouer excentré droit, voire même latéral droit. Là où je le préfère, c’est 8, box-to-box, capable de se projeter dans la surface adverse, où on avait quelques lacunes la saison dernière, capable de finir des situations. » Des performances sportives de haut niveau, ayant mené ce jeune trentenaire (né en 1993) à une carrière… au Zénith ! Celui de Saint-Petersbourg plus précisément, où il accumula les titres de champion, les matches de Ligue des Champions et de Ligue Europa, ainsi que les sélections en équipe nationale, disputant au passage la Coupe du Monde 2018… Une carte de visite qui ne laisse personne indifférent… Et qui amena les journalistes présents ce matin à s’interroger : mais comment est-il possible de voir un tel joueur débarquer au HAC ?

Mathieu Bodmer lui-même se posa la question ! « Quand Momo (El Kharraze) m’a soumis l’idée, je pensais que c’était impossible ! » Et de fil en aiguille, de contacts en discussions, l’affaire prit forme. « Nous sommes tombés sur quelqu’un d’extraordinaire, très humble malgré tout son passé, avec des gens de parole, lui, son papa, ses conseillers. Ce n’est pas toujours le cas dans le foot ! » Bien entendu, pas question d’éluder la question financière. Jean-Michel Roussier la devança même : « C’est une bonne surprise de pouvoir présenter un tel joueur ici. Grâce au talent de l’organisation du recrutement chez nous, avec Mathieu, Momo, les garçons qui travaillent avec eux, le montant d’un transfert n’est finalement pas l’élément clé. C’est un élément qui peut compter, mais ce n’est pas toujours l’élément clé, la preuve ! » Même s’il y eut un effort financier réalisé sur le salaire, le joueur arrivant libre. « Bien entendu, et Vincent Volpe nous a permis de le faire. Mais Daler aussi a de son côté consenti un effort, il aurait pu avoir beaucoup mieux financièrement qu’ici. »

Daler Kuziaev a donc accordé toute sa confiance au HAC. « Il nous honore ! », renchérit Mathieu Bodmer. Les arguments ? « L’histoire du club, l’histoire de notre équipe, le projet de jeu, l’ambition du club… C’est quelqu’un de très ambitieux, qui a joué toute sa carrière pour gagner des titres. On a besoin de joueurs comme ça ! Il va élever le niveau de l’équipe pendant les matches, les entraînements, accompagner nos jeunes. Le projet sportif, c’est ce que Daler recherchait. » Ce que confirma le joueur : « Après six années fantastiques au Zenith, je recherchais un nouveau challenge dans un championnat européen. J’ai parlé avec le coach, j’aime sa façon de travailler, et le projet m’a plu. »

Arrivé au Havre depuis deux jours, Daler Kuziaev s’entraîne individuellement, attendant avec impatience d’intégrer les entraînements collectifs. Ce sera dès lundi, à Soquence, le long du boulevard… de Leningrad. Pas étonnant que Daler se sente déjà au HAC, selon ses propres mots, « comme dans une famille ».

O.D.