[CFA] Johann Louvel : « Nous progressons car nous ne sommes jamais sorti de notre ligne de conduite »
A dix matches de la fin du championnat de CFA, c’est l’occasion de faire un tour d’horizon avec Johann Louvel sur la forme actuel de son groupe et sur les objectifs de fins de saison…
Johann Louvel : « On sort d’un bon match contre Bastia où en étant réduit à dix, les garçons ont su à la fois mené le jeu mais aussi faire preuve de maitrise. Ils se sont créés de nombreuses occasions. C’est un gros point de satisfaction car face à une équipe qui a montré des qualités d’une formation de Nationale, c’est très positif. Notre difficultés sur les quatre matches qui viennent de se passer vient de notre défaillance sur nos dernières minutes de jeu qui constituait notre point fort dans la première partie de saison et cela jusqu’au mois de février. Voilà un point à travailler tout particulièrement pour la fin de saison. »

Quel est l’objectif collectif pour cette fin de saison ?
J.L : « Ce serait très bien de rester dans la première partie de tableau. Ce serait une belle satisfaction car il ne faut pas oublier que nous avons cette saison l’effectif le plus jeune que le club ait eu en CFA. Il est important de le signaler car on n’est pas à jouer le maintien dans les dernières journées. Aujourd’hui, il est quasi acquis et c’est une bonne nouvelle par rapport à ce que l’on pouvait craindre en début de saison. »
Vous craigniez un aitre scénario avec un effectif si jeune en début de saison ?
J.L : « Nous sommes restés sur notre ligne directrice. Nous avons constaté en début de saison que l’on pouvait être un peu « short » , qu’il fallait apprendre rapidement, nous nous sommes concentrés sur la production de jeu et j’ai envie de dire que tout s’est naturellement enclenché. »
Est-ce certains jeunes ont franchi de gros palier sur un plan individuel ?
J.L : « Si les résultats collectifs sont arrivée c’est forcément parce que individuellement, ils ont su progresser et se mettre à niveau. »
Penses-tu que certains sont prêts à franchir le cap qui les mènerait vers le groupe professionnel d’ici la fin de saison ou pour la saison prochaine ?
J.L : « Je sui en collaboration étroite avec Cédric et très régulièrement, des jeunes vont s’entraîner avec les pros, maintenant, il leur reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour pouvoir prétendre jouer en pro et s’y imposer, mais c’est l’objectif de cette fin de saison de les préparer à affronter ce niveau. »

On sent que cette saison la réserve du HAC est tourné vers ses jeunes du Centre et moins vers les pros, n’est-ce pas le sens premier d’un club axé sur la formation ?
J.L : « Oui, bien-sûr ! Nous sommes un club formateur et il est important de permettre, justement, à nos jeunes de s’exprimer en équipe réserve. Cela s’est de façon intéressante et très intelligente cette année. mais il faut trouver le bon équilibre car si l’on mettait que des jeunes, à un moment donné, cela pourrait être difficile. Certains clubs comme Rennes par exemple se rendent comptent aujourd’hui qu’ils ont peut-être été trop loin. Chaque joueur professionnel qui est venu avec nous le week-end a joué à la fois son rôle dans le jeu mais aussi son rôle cadre et c’est très important pour notre formation. »
Est-ce que cet apport de joueurs pro permet aux jeunes de mieux progresser ?
J.L : « Bien sûr ! Ils progressent dans jeu mais aussi sur le mental et sur l état d’esprit car le joueur pro a pour eux valeur d’exemple. »
Comment collaborez-vous concrètement avec Cédric Daury ?
J.L : « Nous avons établi que le ou les jeunes les plus performants du mois s’entraînent une semaine avec le groupe professionnel. C’est intéressant pour les jeunes concernés mais cela permet aussi à Cédric de voir évoluer sur toute une semaine d’entraînement. Il y a des garçons qui sont montés très régulièrement comme Khifoueti, Marhez et aujourd’hui Thomas Martin. »
On sait que tous jeunes de la CFA ne resteront pas au HAC, Comment gère t-on cette période ?
J.L : « C’est toujours une période difficile et un peu délicate pour les clubs professionnel et surtout pour les jeunes dans le sens où nous arrivons sur des fins de contrat avec des jeunes qui sont soit en attente de quelque chose ou d’autres qui peuvent repartir sur un autre projet. Juridiquement, lorsqu’un jeune arrive en fin de contrat, le club a jusqu’au 30 avril pour lui donner sa position. Moi, je suis assez d’avis pour les jeunes sur lesquels nous ne misons pas pour l’avenir de les avertir assez tôt. Tous ceux qui sont en fin de contrat, je les ai déjà vus pour leur donner une orientation et ensuite on leur donnera une position définitive. »

Est-ce que vous les aider à franchir psychologiquement la déception de ne pas être gardé ?
J.L : « Bien-sûr ! C’est vrai que ce n’est pas toujours facile à vivre. Je dirai qu’il y a deux catégories. Il a les garçons qui pensent que malgré notre position, ils ont les moyens et le potentiel de signer professionnel ailleurs et je dirai qu’en tant que formateur, nous ne détenons pas la vérité. Un jeune qui ne réussit pas chez nous, peut très bien réussir dans un autre contexte. C’est la raison pour laquelle ils vont faire des essais dans un autre club. Il y a les garçons qui sont très objectifs sur leur niveau et qui recherche davantage un club amateur pour rester dans le football même à un niveau moindre. Nous, à notre niveau, lorsque nous pouvons aider un jeune à rebondir grâce à nos contacts, on le fait car l’objectif, c’est aussi que chaque jeune puisse réussir sa carrière à quelque niveau que ce soit. »
Même pour vous, qui les connaissez depuis longtemps, cela doit être douloureux de les voir partir ?
J.L : « C’est à la fois une page qui se tourne, mais cela fait parti d’un cheminement. Lorsque l’on ne passe pas professionnel, ce n’est pas la vie qui s’arrête pour autant. Il est important, quelque soit son orientation que chacun s’y retrouve et tire de ses années de formation les bénéfices des valeurs apprises et qui lui serviront pour l’avenir. C’et le carma de chacun de réussir sa vie au plus haut niveau du football ou à un niveau moindre. Ce n’est pas pour cela que leur vie sera moins bien. J’ai autant de plaisir aujourd’hui à revoir un jeune qui joue en CFA 2 ou un autre qui joue en Ligue 1. Je constate à chaque fois que chacun a en lui des souvenirs et tiré des points positifs de leur passage au HAC pour leur vie actuelle. C’est bien ça le plus important.
Propos recueillis par Pascal Leclerc