12 juillet 2019

Coupe de France 1959 : la deuxième manche sera la bonne !

Coupe de France 1959 : la deuxième manche sera la bonne !
Deux semaines. Il a fallu attendre deux longues semaines afin que le HAC et le FC Sochaux se retrouvent à Colombes pour rejouer cette finale de Coupe de France. Entre temps, toutefois, le HAC n’a pas chômé, disputant quelques matches de championnat, soignant autant que possible les nombreux blessés. D’ailleurs, si Di Loreto a foulé à nouveau les pelouses depuis cette première finale dont il avait été privé pour cause de blessure, l’espoir a été de courte durée : « Tête d’or » doit encore déclarer forfait. Au contraire de Valentin Navarro, tout juste remis d’une double fracture tibia-péroné et que Lucien Jasseron a choisi d’aligner à la place du glorieux Jean Saunier.

En ce 18 mai, lundi de Pentecôte, on annonce 7000 Havrais à Colombes. Et, comme deux semaines auparavant, c’est un défilé incessant le long de la RN13bis et de la RN14 (rappelons-le, il n’y a ni autoroute ni même de pont de Tancarville, ouvert quelques semaines plus tard !). Si le stade de la banlieue parisienne est moins garni que lors de la première édition, 36000 spectateurs y ont tout de même trouvé place, parmi lesquels beaucoup ont pris fait et cause pour le HAC puisque ce sont les Ciel et Marine qui l’emportent à l’applaudimètre lors de l’annonce de la composition des équipes ! Et, sous les yeux de Maurice Herzog, le célèbre alpiniste, désormais Haut-commissaire à la Jeunesse et aux Sports, représentant le Général de Gaulle, le coup d’envoi est donné par M. Groppi. D’entrée, et malgré les « Allez le HAC ! », c’est le Sochalien Brodd qui se met en évidence par une frappe heurtant le poteau de Villenave (2e). Emmené par un N’Doumbé pourtant handicapé par une blessure à la cheville, le HAC fait mieux que résister à des Sochaliens bénéficiant lors de cette première période d’un fort vent soufflant dans leur dos. Et, à la 20e minute, suite à une touche de N’Doumbé, Meyer surgit dans la surface, plus rapide que tout le monde, glisse le ballon dans les filets ! Les Ciel et Marine, comme lors de la première finale, ouvrent la marque ! Les encouragements havrais résonnent dans Colombes et Strappe et ses coéquipiers, plutôt dominés jusqu’à l’ouverture du score, se créent désormais les meilleures occasions. Lagadec, sur la gauche, passe à Bouchache. Celui-ci décale Navarro, lequel lance N’Doumbé qui, dans un angle impossible et de l’extérieur du pied droit, trompe Wendé, le portier sochalien ! 2 à 0 pour le HAC à la 31e, c’est de la folie dans les travées ! Et cette folie va enfin se transformer en liesse générale quand Bouchache remonte le terrain balle au pied et ouvre formidablement à droite pour Navarro dont le petit piqué du pied droit permet aux Havrais d’inscrire le troisième but (87e) ! Le revenant Navarro, dernier héros de cet après-midi, qui scelle le sort de Franc-Comtois couvrant la tête de leur mascotte (un lion monté sur roulettes) pour ne pas qu’elle voie cette fin de match. Lorsque M. Groppi siffle la fin de la partie, c’est l’explosion de joie ! Sur le terrain, dans les tribunes de Colombes, tous se congratulent, des supporters ciel et marine envahissent la pelouse, portent les joueurs sur leurs épaules pour un tour d’honneur enfiévré tandis que le capitaine André Strappe va chercher le trophée ! Il s’agit d’un exploit sans précédent : pour la première fois dans l’histoire, une équipe de Deuxième Division remporte la Coupe de France !
Une fois de retour au vestiaire, Di Loreto, présent pour soutenir ses coéquipiers, récupère les médailles des vainqueurs. Bien sûr, il n’y en a que onze… Strappe dit alors à son ami : « Distribue-les, et tu gardes la mienne pour toi, j’en ai déjà tant ! » Strappe, spécialiste de la Coupe, déjà vainqueur de deux éditions, et l’un des grands bonshommes de cette finale, malgré un genou déficient. Après les chants, les embrassades, la lecture du télégramme de félicitation signé René Coty, le Havrais, ancien président de la République, il est temps de rallier Le Havre ! Sur le quai de la gare Saint-Lazare, Pierre Crinière, le secrétaire général du club, présente la magnifique coupe aux supporters avant qu’elle ne prenne le chemin de sa nouvelle maison. Et, comme deux semaines auparavant, les Ciel et Marine vont rendre visite à Harfleur à leur président, André Robert, toujours en convalescence et ému aux larmes, avant de se retrouver vers minuit à la gare du Havre… au milieu d’une marée humaine festoyant bruyamment jusque tard dans la nuit ! Supporters montés sur les toits des voitures, accrochés aux poteaux, actionnant les klaxons, hurlant à s’en rompre les cordes vocales… De leur car, les joueurs volent littéralement jusqu’au Buffet de la gare, portés par des fans surexcités… Au point que le journal « L’Equipe » titre dans son édition du mercredi 20 mai : « Le Havre a ressemblé à une ville sud-américaine », soulignant la passion habitant la cité entière.

Mais ce n’est pas tout… Le mardi, les héros se rendent chez le Président Coty, dans son bel appartement surplombant la ville… Ayant une phrase agréable pour chacun, le Président a ces mots : « Pour la première fois, je regrette de ne plus être président de la République, je me demande même si j’aurais pu être impartial. » Avant d’être coupé par la sirène du paquebot « Liberté », en provenance de New-York, entrant à ce moment dans le port ! Et, le mercredi, place à un nouveau bain de foule ! Juchés sur un char (enfin, un camion !) les vainqueurs de la Coupe se rendent de la gare à la mairie, devant une foule en délire de 25000 personnes, et présentent depuis le balcon, en compagnie du maire du Havre, Monsieur Monguillon, le superbe trophée. Quant au jeudi, il est formidablement occupé : les Ciel et Marine retrouvent les joutes d’un championnat dont ils sont leaders et la Cavée-Verte, sous le regard de Dame Coupe, perchée sur le monument dédié aux glorieux anciens. Dans ce match en retard, avec le même onze qu’à Colombes, les Hacmen disposent 3 à 1 du Stade Français, deuxième au classement, devant un public aux anges qui fêtera quelques jours plus tard un autre trophée : celui de champion de France de Deuxième Division.

O.D.


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