Fernand Mayembo : "Notre force, c’est que personne ne triche"

Fernand, peu de monde s’attendait à voir le HAC sur le podium après douze journées de championnat. Comment le groupe vit-il cette situation?
C’est vrai qu’aujourd’hui, les gens sont assez surpris de voir le classement du HAC, mais je ne crois pas que cela soit un hasard. Je pense justement que l‘état d’esprit du groupe est excellent, tout le monde est assidu au travail et respecte les consignes, le coach et le staff dans son ensemble nous mettent en confiance. Donc pour moi, ce n’est pas une surprise, c’est tout simplement un groupe qui est récompensé de son travail.

Tu soulignes ce bon état d’esprit dans le groupe, qu’est-ce qui a changé par rapport aux saisons précédentes ?
Il y a de la concurrence dans l’équipe. Aujourd’hui je fais partie des anciens, mais je sais que si je ne suis pas bon, il y a quelqu’un d’autre pour me remplacer, et si ce quelqu’un d’autre n’est pas bon, il y aura encore une autre personne pour le remplacer. Mais tout cela se passe dans un bon état d’esprit, tout le monde s’encourage mutuellement et je pense que, dans un groupe qui a de l’ambition et qui veut aller loin, c’est un élément important. Il y a de la motivation et un esprit d’équipe, c’est ce qui fait la force de notre équipe.

Tu le dis toi-même : malgré ton jeune âge (25 ans), tu fais figure d’ancien dans ce groupe !
Oui, c’est vrai, mais saison après saison, je prends de l’expérience. Malgré cela, j’écoute ce que l’on me dit et je continue d’apprendre.

Il n’y a pas qu’au HAC que tu as endossé ce rôle de cadre : avec la sélection du Congo il y a deux semaines, tu avais pour la première fois le brassard de capitaine !
Je l’avais déjà eu en cours de jeu mais là, dès le coup d’envoi, c’est en effet la première fois. Aujourd’hui, je suis devenu le capitaine du Congo, on m’a confié cette responsabilité et j’en suis très fier. J’aime conseiller les autres lorsque je peux le faire, et j’espère que cela va continuer. Je ne suis pas un leader de vestiaire, par contre une fois sur les terrains, c’est très différent, j’aime bien parler et conseiller.

Revenons sur cette défense havraise qui est plutôt très solide : avec seulement sept buts encaissés en douze journées, c’est la deuxième meilleure du championnat, et elle compte aussi sept clean sheet. C’est forcément une grosse satisfaction pour le défenseur que tu es !
Nous avons une très bonne défense, mais il faut toujours rester vigilant. A tout moment, nous pouvons prendre des buts, nous l’avons vu samedi à Caen. Nous avons une vraie force, c’est que personne ne triche, tout le monde défend, y compris nos attaquants, Pape Ibnou, Khalid ou Jamal. Ce n’est pas que la défense, c’est tout le monde, c’est pour cela que nous avons cette solidité.

On sent aussi qu’il se passe quelque chose avec le public, on le voit sur les derniers matchs au Stade Océane, on l’a aussi constaté à Caen où les supporters havrais ont tout simplement été extraordinaires.
J’ai envie de dire « que peut-on demander de plus » ! Nous avons un public qui est très présent et le foot n’est plaisant qu’avec le public. Cela nous fait plaisir, je dirais même que c’est « kiffant » quand on voit comme ils nous ont poussés à Caen samedi ! On a juste envie qu’ils soient plus nombreux lorsque nous jouons au Stade Océane.

Propos recueillis par Emmanuel Lelaidier