Interview de René Charrier, vice-pdt de l'UNFP

En raison de la trêve internationale, le championnat de Ligue 2 fait relâche ce week-end. Afin de conserver le rythme de la compétition, le HAC va vendredi à 17h00 à la Cavée Verte, une sélection de l’UNFP. C’est l’occasion pour en savoir plus sur ce qu’est l’UNFP, le syndicat des joueurs professionnels.

Pour cela nous avons rencontré René Charrier, Vice-Président, Directeur Général de l’UNFP. Cet ancien gardien de but de L’Olympique de Marseille de 1974 à 1977 et de 1978 à 1980, fort de 478 matches en 1ère Division est à l’origine de ces stages qui permettent aux joueurs sans club de continuer à s’entraîner dans les conditions qu’ils connaissent en club.

Vous êtes l’une des personnes qui sont à l’origine des stages UNFP ?
En effet, nous avons créé ces stages en 1990, c’est donc, malheureusement ais-je envie de dire, la 21ème édition de ces stages. Nous avons créé ces stages à la fin des années 80, quand le chômage dans le football a commencé à être présent. À ce moment, se posait déjà le problème pour certains joueurs de retrouver des clubs, de pouvoir s’entraîner dans de bonnes conditions. Ces stages ont donc été mis en place pour aider les joueurs en difficulté, leur permettre de s’entraîner dans des conditions professionnelles. Au début ces stages duraient quinze jours, puis sont passés à 3 semaines, aujourd’hui ces stages s’échelonnent sur 2 mois. Pendant ces stages, nous leur apportons des conditions d’entraînement identiques à celles qu’ils auraient en club, nous leur apportons aussi une aide psychologique. Tout est mis en place afin que les joueurs soient dans les meilleures conditions pour les matches qu'ils disputent. Aujourd’hui, les joueurs sont de plus en plus amenés à faire des essais dans des clubs, ils ont toute la souplesse de quitter les stages pour effectuer ces essais et le cas échéant d’y revenir.

Quels sont les joueurs qui participent à ces stages ?
Ces stages sont sur la base du volontariat, les joueurs qui s’inscrivent doivent être adhérents à l’UNFP. L’UNFP prend l’intégralité des coûts de ces stages à sa charge. On ne peut malheureusement pas prendre tout le monde en même temps, nous devons donc effectuer un « turn-over ». Cet été, ce sont près de 70 joueurs qui sont passés par nos stages.

Vendredi, l’UNFP va rencontrer le HAC, 16 joueurs sont retenus pour ce match, sur quels critères l’ont-ils été ?
On propose les rencontres aux joueurs malheureusement disponibles puisque cela veut dire qu’ils n’ont pas encore retrouvé de club et là encore c’est sur la base du volontariat. À partir du mois de septembre, il n’y a plus de longs stages, ce sont des stages de quelques jours au coup par coup en fonction des rencontres que l’on a de programmés. Pour cette semaine, on joue le HAC vendredi, on jouera ensuite contre Alfortville qui est exempt en National. Il y aura peut-être aussi un match contre Créteil. 

Connaissez-vous la proportion de joueurs qui retrouvent un club après être passé par un stage UNFP ?
Pour cette année, c’est encore trop tôt pour faire un bilan, les joueurs, puisqu’ils sont chômeurs, sont encore libres de signer dans les clubs sans pour autant être considérés comme "joker". Mais sur les dernières années, en moyenne nous  sommes à environ 50% des joueurs qui retrouvent un contrat de travail pro ou fédéral après être passé par l’un de nos stages.

Des cellules de recrutements des clubs vous suivent sur tous les matches ?
Bien sûr, c’est le but. Nous informons en amont les clubs de la Ligue 1 au CFA de notre programme. Les clubs qui nous suivent sont essentiellement de Ligue 2, de National et de CFA.

Le football est à son tour touché par la crise économique. L’UNFP a-t-elle constaté cela par rapport aux saisons précédentes  ?
Comme je vous le disais précédemment, il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais effectivement dans les repères que nous avons entre les stages qui commencent fin juin et ceux qui viennent de se terminer le 31 août, on sent effectivement les effets de la crise et la difficulté que rencontrent les clubs de Ligue 2, de National et peut-être plus encore de CFA. Quand nous ferons le bilan, je ne serais pas étonné de voir le nombre de propositions de contrats aux joueurs sans club stagner, voir diminuer.

Propos recueillis par Emmanuel Lelaidier

Samuel Allegro, Hassoun Camara, Malick Faye, Benoît Haaby, Cédric Liabeuf, Paul Maisonneuve, Florent Marty, Pierre Mercier, Armand N'jama Iroume, Guillaume Norbert, Chiva Star Nzigou, Christophe Ott, Didier Paass, Guillaume Quellier, Adama Soumaré, Mustapha Traoré, Eddy Viator, Quentin Westberg.

Les entraîneurs : Thierry Laurey, Jean-Christophe Debu

Directeur de stage : Guillaume Stephan