Johann Louvel nouveau directeur technique du Centre de formation

Johann, vous avez été nommé Directeur technique de la formation, comment cela s’est-il concrétisé ?
Johann Louvel : « Fred Lipka étant sur le départ, le Directoire m’a demandé de présenter un projet qui a été voté à l’unanimité. J’ai donc été intronisé par le directoire. Ensuite, j’ai présenté mon projet au Conseil d’Administration de l’Association à titre consultatif. »

Quelles sont les grandes lignes de ce projet ?
J. L : « Tout d’abord je vais créer un groupe commun CFA, 19 ans puisque force est de constater que mon groupe CFA était très jeune la saison dernière et qu’il le sera d’autant plus cette année. J’ai proposé également un décloisonnement dans le travail des éducateurs. Chacun d’entre eux la responsabilité de sa catégorie d’âge, mais devra travailler en fonction de ses compétences spécifiques sur l’ensemble de la formation. Travail athlétique, spécifique attaquant ..., cela leur permet de travailler sur l’ensemble des jeunes, donc de mieux les connaître. »

D’autres nouveautés ?
J.L : « Nous allons mettre en place un suivi plus approfondi sur l’aspect mental dans le cadre d’un travail de sophrologie. Nous allons davantage cadrer les jeunes dans leur hygiène de vie hors du centre notamment lorsqu’ils ont leur propre appartement. Un éducateur viendra les aider dans ce domaine. »

La formation existe depuis tellement longtemps au havre qu’il n’était certainement pas question de remettre le savoir faire havrais en chamboulant tout ?
J. L : « tout à fait ! Je ne suis pas là pour tout révolutionner mais il faut admettre que nous devons faire aussi bien voire mieux avec des moyens financiers en baisse. Il faut donc une organisation qui coute moins chère mais qui soit efficace. »

Les moyens ont baissé au niveau de la formation ?
J. L : « Puisqu’il y a une baisse générale, il est normal que les moyens soient également en baisse au niveau de la formation. »

Va-t-il y avoir des changements au niveau de l’organigramme de la formation ?
J.L : « Sur le plan de l’internat, il va y avoir une nouvelle organisation avec un référent en préformation et un autre en formation pour l’internat et la scolarité. En ce qui concerne le sportif, Abasse Ba va nous rejoindre avec la CFA sur les compétitions.  Nordine Raho va travailler sur les attaquants avec Christophe Revault. Il est important d’avoir l’apport de joueurs issus du haut niveau comme Christophe et Abasse.  Ils ont un aura au près es jeunes ainsi qu’une expérience  et une connaissance du football à apporter aux jeunes. »

Gardez-vous une équipes en tant qu’entraîneur ?
J.L : « Je garde la CFA en championnat et Bruno Rohart prendra les 19 ans le week-end. »

Quels sont vos objectifs pour la saison prochaine ?
J.L : « Maintenir la CFA et permettre au plus grand nombre de jeunes à jouer dans ce championnat CFA et leur apporter de l’expérience pour qu’ils intègrent un jour l’équipe « Première ».

Votre collaboration  avec Cédric Daury était déjà étroite, je suppose qu’elle va encore se renforcer ?
J. L : « Bien-sûr ! Tous les principes de jeu mis en place le sont en étroite collaboration avec le secteur professionnel. Nous sommes totalement en phase dans les orientations que nous voulons prendre sur le plan sportif. »

C’est un beau plan de carrière pour vous ?
J.L : « Oui, mais vous savez, s’il s’était agi de prendre pour prendre, je n’aurais vu d’intérêt de le faire. C’est davantage le fait d’avoir une conception de la formation et de tout mettre en œuvre pour parvenir à mes fins. C’est ce challenge qui m’intéresse. »

Le fait d’être le fils du Président n’est-il pas un problème lorsque l’on a une telle promotion ?
J. L : « Je vais vous dire franchement que je vis avec ça depuis quatorze ans. Alors, si je m’appelais Durand ou Dupont, qu’aurait-on à me reprocher aujourd’hui dans mon travail ? Après treize ans de formation et deux ans au sein du staff de l’équipe professionnelle, si je ne m’appelais pas Louvel, ne serait-il pas normal que l’on me propose le poste d’autant que je suis le seul dans le club à avoir le certificat de formateur.

La formation a certainement bien changé depuis vos débuts ?
J.L : « Elle s’est structurée de manière importante. Lorsque j’étais jeune éducateur au Centre nous lavions le linge, nous dormions sur place, bref, nous faisions tout. Aujourd’hui, tel n’est plus le cas, mais il y a une chose qui aujourd’hui fait beaucoup de mal à la formation, il s’agit de l’arrêt Bosman. Avant, nous pouvions travailler sur le long terme en inculquant des valeurs aux jeunes. Aujourd’hui, nous sommes dans une formation « Micro onde » ou nous maitrisons moins certains paramètres, faute de temps. »

Pascal Leclerc