Lens - HAC (3-4) : la fureur de vivre !

Il est des moments où l’indicible prend le pas sur tout le reste, où l’émotion vous étreint et vous emporte dans un pays où la communication ne passe que par les yeux, les rictus, les bras… Où une main posée sur la vôtre peut – parfois - exprimer beaucoup plus qu’un long discours… Voilà un peu notre état d’esprit à la fin de ce match de folie, qui nous a tenus en haleine puis en liesse… Allez, on vous laisse avec cet indicible, cet ineffable, et on rentre fêter ça ! Nous, on a le cœur un peu trop emballé pour retranscrire posément l’histoire de ce samedi soir…

Bon, d’accord, on va faire un effort ! Et tenter de trier nos sentiments emmêlés par le scénario de ce match en montagnes russes nous ayant laissés dans un état proche de l’Ohio. La première sensation ? Digne d’un cartoon ! Oui, vous savez, quand Elmer le chasseur se prend un coup sur le carafon et voit voler des mésanges… Sauf que nous, ce ne sont pas de mignons petits oiseaux bleus qui nous tournaient autour… Plutôt des spectres, des vampires, ou autres saletés cauchemardesques… Oui, voilà notre vision quand M. Pignard siffla penalty pour une faute de Lloris une quarantaine de secondes après le coup d’envoi. Ah, on a connu meilleurs débuts, n’est-ce pas ? D’autant qu’El Aynaoui ne se priva pas de transformer la sentence (1-0, 2e). Balloté, malmené, dominé, le HAC souffrait, et quand Aguilar reprenait victorieusement un centre de Machado (2-0, 19e), nous, on reprenait un Doliprane.

Cependant, les Ciel&Marine, en blanc pour l’occasion (sauf Mathieu Gorgelin, lui vraiment en Ciel&Marine), n’étaient pas venus pour se dorer la pilule. Et ça tombait bien, parce que le temps ne s’y prêtait pas vraiment. En mode diesel, et particulièrement vexés, ils sortaient alors le grand numéro. Le 45 en l’occurrence, celui d’Issa Soumaré : d’une précision de neurochirurgien, d’une puissance de déménageur de piano, l’attaquant sénégalais réduisait le score (2-1, 28e). Mais ce n’était pas tout ! Cinq minutes plus tard, André Ayew, trouvé par Soumaré, faisait parler (fort) son jeu de tête pour l’égalisation havraise, dans une atmosphère à la gueule soudain moins enjouée… sauf évidemment dans le parcage visiteurs, aussi bondé qu’exultant (2-2, 33e). Comme la sérénité était partie en vacances, emmenant avec elle ses copines, la certitude et la monotonie, on eut une nouvelle frayeur à la 42e, quand Saïd crut redonner l’avantage aux Sang et Or mais, après intervention de la VAR, le but fut annulé pour hors-jeu ! Il aurait été dommage que tout fut à refaire…

Cependant, tout fut à refaire peu après la pause, avec une entame de deuxième mi-temps semblable à la première… c’est-à-dire catastrophique : un centre de Machado, une tête de Sotoca, et Lens menait à nouveau la danse (3-2, 48e). Zaroury ne cadrait pas (55e), Gorgelin veillait devant Thomasson (58e)… et la foudre s’abattait à nouveau sur Bollaert-Delelis ! Ayew centrait et Casimir se jetait, la rage au ventre, pour l’égalisation (3-3, 62e) ! Fabuleux scénario, match de folie, extrasystoles à gogo, claquage de cordes vocales… Bref, la matérialisation du « toujours avancer, ne jamais rien lâcher ». Au bout d’eux-mêmes, au bout de l’effort… Touré et Ayew, à l’aube du dernier quart d’heure, étaient suppléés par Ndiaye et Joujou, tout aussi fringants et batailleurs que les titulaires du jour, Gorgelin veillait (73e, 85e, 86e), s’aidant aussi de son poteau (88e)… Allez, on signait pour cette superbe opération, ce 3-3 après avoir été mené trois fois. Un point à Lens, pas mal, non ?

Pardon ? Vous avez cru que ces joueurs-là allaient laisser passer leur chance ? Vous rigolez ! On n’allait pas en rester là ! Un contre, et Casimir était victime d’une faute de Diouf dans la surface lensoise ! M. Pignard laissait jouer… le temps que la VAR l’alerte : penalty ! Hassan Kouka posait le ballon et, altier comme Ramsès II (ou Kheops, hein, vous choisirez le pharaon qui vous plaît), l’Egyptien inscrivait sans trembler le but havrais. Celui de la victoire. Celui de la sortie de la zone rouge. Le point final d’un match déjà gravé dans le marbre de nos mémoires. Des joueurs exemplaires, au mental d’acier, emmenés par un coach, Didier Digard, qui peut être fier de son équipe et du travail que, tous ensemble, avec le staff, avec les dirigeants, ils accomplissent.

Profitons de ces moments d’allégresse, de cette rencontre qui nous a propulsés au sein du football, de ce qu’il convoque, de ce qu’il diffuse. Un voyage au fin fond de l’âme, qui remue les tripes. Oui, profitons. Et mettons tout en œuvre pour avoir le même sourire au soir du 9 mars, après la réception de Saint-Etienne, à qui le HAC a aujourd’hui soufflé la place de barragiste. Il y a encore de belles émotions à aller chercher. Tous ensemble.

O.D.

RC Lens – HAC : 3-4 (2-2)
24e journée de Ligue 1 McDonald’s
Samedi 1er mars 2025
Stade Bollaert-Delelis

Arbitre : M. Pignard

Buts : pour Lens : El Aynaoui (2e, sp), Aguilar (19e), Sotoca (48e) ; pour le HAC : Soumaré (28e), Ayew (33e), Casimir (62e), Kouka (90e, sp)
Avertissements : à Lens : Aguilar (34e), Saïd (66e) ; au HAC : Touré (21e), Hassan Kouka (66e)

LENS : Ryan – Aguilar (Pouilly, 79e), Gradit, Sarr, Medina, Machado – Thomasson (Fofana, 90e + 2), El Aynaoui (Diouf, 71e), Zaroury (Fulgini, 71e) – Sotoca (cap), Saïd (Koyalipou, 79e).
Non entrés : Koffi, Bah, Ojediran, Mendy
Ent. : Will Still

HAC : Gorgelin – Nego, Youte, Lloris, Ballo-Touré – Casimir (Pembele, 90e + 4), Diawara, Touré (cap) (Ndiaye, 74e), Soumaré – Ayew (Joujou, 74e), Hassan Kouka.
Non entrés : Desmas, Bodmer, Zouaoui, Confais, Bouneb, Housni
Ent. : Didier Digard

Monaco 3 - 0 Reims
Saint-Etienne 1 - 3 Nice
Lens 3 - 4 HAC
Paris SG 4 - 1 Lille
Lyon - Brest (dim 15 h)
Angers - Toulouse (dim 17 h 15)
Auxerre - Strasbourg
Montpellier - Rennes
Marseille - Nantes (dim 20 h 45)