Marseille - HAC : 3 - 1 (ap). Ils méritaient tout sauf ça
Les « Ciel & Marine » chutent à l'issue de la prolongation au stade Vélodrome (3-1). Même s'ils sortent la tête haute, les hommes de Cédric Daury peuvent nourrir d'énormes regrets.


Sortir la tête haute, tel était l'objectif fixé par le staff havrais. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est atteint. Dignes, solidaires et tout simplement bons, les hommes de Cédric Daury auront rendu une copie extrêmement propre. A quelques lignes près, elle aurait été parfaite...
Premiers dangereux, premiers à marquer... La relance de Placide était suivie d'un « une-deux » grandeur nature entre Mendes et Mesloub. A la conclusion d'une course parfaite, la Cap-Verdien ouvrait le score et plongeait le stade Vélodrome dans la stupeur (0-1, 5e). Oui, l'actuel neuvième de Ligue 2 menait sur la pelouse de l'OM, invaincu depuis le 23 novembre. Mais le plus délicat commençait... Tenir cet avantage pendant tout un match était au moins aussi dur que de l'obtenir, et les « Ciel & Marine » s'en rendaient compte bien assez tôt.
Piqués dans leur orgueil, les Phocéens campaient dès lors dans la moitié de terrain havraise, et multipliaient les tentatives. Que ce soit face à Rémy (9e et 16e) et surtout Diarra (11e), Placide veillait. Dominé mais loin d'être étouffé, le HAC dégageait pourtant une sérénité bluffante. Avec un peu plus de réussite et d'efficacité, le break aurait même pu être fait avant la pause par Alo'o Efoulou, retenu par M'Bia au moment d'ajuster Mandanda (39e), puis sur une contre-attaque en supériorité numérique finalement conclue par une frappe écrasée de Mesloub (45e+1).

A défaut de s'envoler, le HAC tenait. Parfaitement équilibré, le collectif de Cédric Daury privait l'OM de solution. La générosité et l'intelligence de la paire François/Fontaine dans l'entrejeu n'y étaient pas étrangères. Pas moins que la rigueur défensive orchestrée par Louvion. On pensait que les Olympiens reviendraient affamés après le repos ? Ils le furent, mais peinaient à passer aux actes. Et les plus dangereux furent encore Normands. Mendes manquait le cadre d'un rien à l'affût d'un centre de Bonnet mal dégagé (48e), avant de trouver les gants de Mandanda d'une position excentrée (53e). Entre ces deux tentatives, Alo'o Efoulou n'ajustait pas son centre en retrait malgré une excellente position (49e). Peu après, c'est Bonnet qui faisait briller l'ancien gardien « Ciel & Marine ». Mais sur cette frappe tendue de 25 mètres, Mandanda régalait (63e).
Bien sûr, malgré ces alertes, la domination territoriale restait marseillaise. Et comme on pouvait s'en douter, la moindre erreur ou approximation défensive havraise serait très probablement décisive. Elle arrivait peu après l'heure de jeu, sur un centre venu de la droite des pieds d'Amalfitano. Trop court dans sa sortie, Placide voyait Brandao égaliser de la tête (1-1, 64e). Et la dernière demi-heure promettait alors d'être d'autant plus riche en vagues olympiennes...

Alors ? Il n'en fut rien, ou presque. Si, il y avait bien cette frappe non cadrée d'Amalfitano consécutive à la deuxième erreur havraise du match (81e). Mais les regrets à l'heure d'entamer la prolongation, c'est bien les « Ciel & Marine » qui tentaient de les chasser de leurs esprits. Mendes, lancé par Rivierez, n'avait pas remporté son deuxième duel face à Mandanda (77e). Sur le troisième, il préférait décaler Bonnet, seul face au but vide. Et aussi frustrant que cela puisse paraître, le cadre s'envolait (85e)...
Le début de la fin. Tout heureux du sursis, l'OM n'allait plus offrir de cartouche à son adversaire. Il entamait la prolongation avec cet avantage psychologique, donc, mais aussi physique. Il y a quatre jours, le HAC chutait à Bastia dans les dernières minutes (1-0). Dur pour la tête, mais aussi pour les jambes. Et cet épisode corse se faisait sentir au fil des minutes. Ainsi, Amalfitano fusillait Placide de 25 mètres, vent dans le dos. Flottante, sa frappe finissait sous la barre (2-1, 104e). Un coup de massue en plus... Toutefois, les « Ciel & Marine » restaient dignes jusqu'au bout du match, manquant même d'égaliser sur leur dernière occasion par Novillo (120e). Une fois encore, Mandanda jouait un mauvais tour à son club formateur en sortant le cuir de son cadre au pied du poteau. Sur le corner qui suivait, Placide le rejoignait dans sa surface de réparation. De la tête, le gardien havrais était proche de lui rendre la monnaie de sa pièce. Au lieu de ça, le contre était lancé. Quelques secondes plus tard, Rémy clouait le spectacle (3-1, 120e+1). Le HAC a mené, le HAC a résisté, mais le HAC a perdu. Il sort en tout cas avec les honneurs de cette Coupe de France. Rideau...
Arnaud Boubet
Fiche technique de la rencontre
Olympique de Marseille – HAC 3–1 a.p. (0-1 ; 1-1 ; 2-1)
Stade Vélodrome
Temps doux
Terrain en bon état
Buts : Brandao (64e), Amalfitano (104e) et Rémy (120e+1) pour Marseille. Mendes (5e) pour le HAC.
Avertissements : Omrani (101e) pour Marseille. Bonnet (44e) et Novillo (98e) pour le HAC.
Composition des équipes :
Olympique de Marseille : Mandanda – Azpilicueta, Fanni, M'Bia (puis N'Koulou à la 72e), Traoré – Amalfitano, Diarra, Lucho Gonzalez (puis Sabo à la 46e), Valbuena – Brandao (puis Omrani à la 101e), Rémy.
Entr. : Didier Deschamps.
HAC : Placide – Rivierez, Louvion, Genton, Mendy – Mesloub, François (cap), Fontaine, Bonnet (puis Novillo à la 98e) – Mendes (puis Julienne à la 101e), Alo'o Efoulou (puis Rivière à la 86e).
Entr. : Cédric Daury
Voir les réactions d'après-match