Nouveau stade : Le Havre parmi les bâtisseurs du football de demain

En adoptant (à l’unanimité de tous les élus moins une voix), le 10 juillet dernier, une délibération déclarant « d’intérêt communautaire » la construction d’un nouveau stade, le conseil de la CODAH a conçu l’enfant dont la naissance, espérée depuis longtemps, est désormais programmée au terme d’une période de gestation estimée à un peu plus de trois ans.

Pour sa part, cela fait près de sept ans que le H.A.C., dressant le constat de ses manques dans un football professionnel sans cesse plus concurrentiel, œuvre pour que la ville, mais au-delà, toute la communauté havraise et haut normande, se dote d’un vrai beau stade, accueillant et sûr.

De son inauguration en 1932 à aujourd’hui, l’antre gravillaise a, certes,  changé d’aspect, mais elle demeure une enceinte du début du 20ème siècle quand on s’engage vers la deuxième moitié de la décennie première des temps modernes. 

Quand le journal « L’Equipe » titrait, le 4 mai dernier à sa « une » : « S.O.S. STADES DE FRANCE » et développait sur deux pleines pages le constat de l’obsolescence des stades de l’hexagone, le H.A.C. développait depuis plusieurs années les arguments retrouvés alors dans le journal national du sport.

Quant la Bundesliga accueille 40 000 spectateurs de moyenne et la Premier League quasiment autant, la Ligue 1, avec pourtant un honorable taux de remplissage de ses gradins de 74 %, plafonne à presque deux fois moins. Pire, ou au moins aussi grave, le spectacle donné dans un stade moderne, équipé, plein à ras bord, est très différent, et autrement plus attrayant, notamment pour les TV, que celui qui se déroule devant banquettes en plastique, grillages et tribunes disparates.

Faites se dérouler les matches de Ligue 1 à L’Emirates de Londres ou à l’Allianz Arena de Munich, et personne ne doutera plus de la qualité sportive de notre championnat phare.

Les Etats-Unis, où naissent les tendances, ont anticipé, depuis des années, en développant des activités sportives dans des grands stades modernes où l’on se rend en famille, pas seulement pour le match du jour, mais pour passer une bonne journée.

L’enjeu est là, celui de l’avenir du sport de haut niveau, parce que le public d’aujourd’hui et moins encore celui de demain, n’accepte plus de faire des kilomètres à pieds sous la pluie pour accéder au stade, n’est plus prêt de s’asseoir sur d’improbables coques inconfortables, ne veut plus des sandwiches façon caoutchouc mousse, ni des toilettes – gourbis.

C’est dans ce contexte, et pour l’anticiper que le H.A.C. s’est résolument positionné pour la construction d’un nouveau stade et y travaille d’arrache-pied. Avec 62 % de taux d’occupation quand la moyenne de Ligue 2 était de 45 % la saison dernière, le H.A.C. montre toute sa potentialité.

Le H.A.C. est donc un club a réel potentiel qui ne demande qu’a être développé et qui ne pourra l’être qu’avec le nouveau stade, un stade pour tous, comme il le revendique depuis le premier jour : pour les plus modestes car plus la capacité est importante, plus les tarifs peuvent être modulés, pour les familles parce que mieux la sécurité est assurée, plus les famille se rendent au stade, pour les supporters parce qu’ils pourront disposer de leurs propres lieux de vie et d’expression, pour les opérations sociales comme pour les partenaires.

Ces derniers constituent un enjeu majeur pour mener le H.A.C. vers le développement sportif au moyen du développement économique. Les loges, espaces et salons commercialisés aux partenaires forment le cœur principal de l’économie des grands clubs. Seul le nouveau stade de l’agglomération havraise permettra cette projection avec et parmi les meilleurs.

Lors du quatrième trimestre de 2007, la Codah lancera les appels d’offres qui déboucheront sur le choix de l’architecte puis sur celui de l’exploitant. Pendant ce temps les études complémentaires seront conduites sur le site retenu de la gare de triage de Soquence. Ville, Codah, SNCF, RFF vont poursuivre la mise au point de la cession des hectares nécessaires, la répartition des charges et responsabilités entre les uns et les autres. Les urbanistes vont travailler aux accès au site, lequel, idéalement placé, pourra être atteint dès l’entrée de ville.

Le Havre rejoindra alors la cohorte de bâtisseurs qui feront le football français de demain suivant en cela, l’analyse de tous les économistes tel Vincent Chaudel, éminent spécialiste qui déclarait récemment :
« Le principal levier du développement du football professionnel, c’est le stade. Tout commence là. Du monde au stade, ce sont à la fois des recettes de billetterie, de la consommation sur place, de la vente de produits dérivés, et, plus encore, un effet d’attraction sur de nouveaux publics qui veulent être de la fête, sans parler de l’intérêt des sponsors. A titre de comparaison, les taux de fréquentation approchent 95 % en Angleterre. En France, on tourne autour de 75 %. C’est dire la marge de progression… »