29 novembre 2025

Rassoul Ndiaye : "Dans le foot, c’est beaucoup de confiance"

Rappelé récemment en sélection sénégalaise, titulaire à 10 reprises en 13 journées, co-meilleur buteur du HAC avec 3 buts, Rassoul Ndiaye, 23 ans, prend de l’ampleur au sein des Ciel&Marine…
Rassoul Ndiaye : "Dans le foot, c’est beaucoup de confiance"
Rassoul, ce retour en sélection du Sénégal, comment l’as-tu appris ? On a vu que ça avait fait la fête dans le vestiaire à cette annonce !
Je l’ai appris un peu avant parce que j’avais regardé la conférence de presse du coach. J’étais très, très content. C’est le fruit d’un travail au quotidien…

T’avait-on dit que ton nom était pressenti ? Avait-il été évoqué lors des rassemblements précédents ?
Oui, j’avais eu des échos de journalistes, de joueurs, comme quoi j’étais dans les petits papiers de la sélection, mais au final, je n’avais pas été retenu. C’est vrai que j’avais beaucoup entendu mon nom pour les deux derniers matches de qualification pour la Coupe du Monde, mais finalement non. Je m’étais dit que ce n’était pas grave, il y avait encore des échéances. Et ça s’est concrétisé lors de la dernière sélection. J’espère que ça va continuer !

Comment ça s'est passé là-bas? Vous avez d’abord joué le Brésil à l’Emirates, à Londres.
Oui, une grosse équipe! Malheureusement, on a perdu mais je pense qu’on a appris de nos erreurs, et on a rejoué je crois quatre jours après contre le Kenya, en Turquie, à Antalya, et là on a rectifié le tir, on s'est fait plaisir, et franchement ça s'est bien passé (NDLR : victoire sénégalaise 8 à 0). Je suis rentré à la mi-temps donc j'étais très content.

Ça t’a fait quoi de retrouver la sélection? On a vu qu'il y avait eu un bizutage…
(rires) Ça fait toujours plaisir de côtoyer des joueurs comme ça. Parce qu’on sait qu'il y a de gros joueurs maintenant en équipe nationale. En plus, il y a une nouvelle génération donc ça fait plaisir d'être intégré dedans. Je pense qu’à l'avenir il y a de belles choses à faire avec cette sélection. J'espère être dans la continuité de l'effectif, et on sait qu'il y a une grosse échéance en janvier.

La famille doit être fière !
Très fière ! Mon père, comme il a suivi la sélection toute sa vie, ma mère aussi, les petits frères et sœurs. Tout le monde était fier. J'ai reçu beaucoup de messages, je les en remercie, d’ailleurs. C'est aussi grâce à ça que j'essaie de toujours faire plus pour faire plaisir aux gens qui me suivent.

"Je suis dans le bon effectif pour faire parler mes qualités !"

Justement, faire plus ! On voit ta progression depuis le début de saison : après 13 journées, tu as été 10 fois titulaire, entré en jeu les 3 autres fois, tu as marqué 3 buts. La saison dernière, tu avais signé 11 titularisations en tout. A quoi attribues-tu cette progression?
Au travail, déjà, en premier, au travail quotidien, à ma forme physique. Et aussi dans la tête. Je dirai même qu’à 80 %, c'est de la confiance, parce que dans le foot, j'y crois vraiment, c'est beaucoup de confiance. Dès qu'elle est là, on tente des choses qu’on n’imaginerait même pas si on n'était pas en confiance. Donc, je pense que c'est mental, et aussi physique. Après, les coéquipiers m’aident beaucoup pour être performant, on a une bonne ambiance collective et je pense que ça se ressent sur le terrain. Même là, on a perdu contre le PSG, mais tout le monde a dit qu'on avait bien représenté le club et nos ambitions. Je suis dans le bon effectif pour faire parler mes qualités !

Tu as dit précédemment qu'on pouvait toujours faire mieux et que tu regrettais un peu que ça ait pris du temps, toi qui es arrivé il y a deux ans. Concrètement, qu’as-tu mis en place ?
J'ai un préparateur physique, en plus d'ici. Il me fait des séances sur l’explosivité, sur plein de choses, plein d'aspects du jeu. Je pense que ça fait quand même beaucoup. Et puis, j'ai la confiance des joueurs aussi, ils me mettent dans de bonnes conditions. Et il y a aussi la manière dont on joue. C'est une manière très, très offensive, et moi j'aime ça. La manière dont le coach veut qu'on joue est très plaisante. Si on est dans cette position aujourd'hui, c'est qu’on a progressé dans ce domaine-là : on n’aborde plus les matches de la même manière, on est plus confiants, et on sait très bien ce qu’on a à faire sur le terrain.

Le poste que tu occupes actuellement, en pointe haute du milieu, semble te convenir parfaitement.
Oui, ça me convient. J'aime bien tout faire sur le terrain, donc que ce soit de 6 à 10 au milieu de terrain, ça me plaît. En plus je suis proche du but, donc je peux avoir des occasions. Mais franchement, que je joue 8 ou 10, ça ne me dérange pas. Tant que c'est au milieu terrain, ça ne me dérange pas. C'est un peu hybride des fois, je peux me retrouver en 8, Yassine en 10, ça se déforme. Il faut juste sentir le foot. C’est très plaisant !

Justement, on a l'impression que cette équipe est très intelligente, qu’elle sait s’adapter, qu’elle répond parfaitement à ce que demande Didier Digard. C'est ce que tu ressens aussi ?
Oui, par exemple, Yassine a joué 9 contre Paris, il a eu ses occasions, alors que, de base, ce n’est pas un attaquant de pointe, mais dans l’idée, dans notre physionomie de jeu, tout le monde doit être prêt à jouer un rôle hybride. Même à changer de dispositif dans le match. Et je pense que ça, on l'a bien acquis cette année et ça nous donne parfois des opportunités, parce que les équipes mettent du temps à réagir à nos changements tactiques. C'est surtout à l'entraînement que l’on travaille ça, on travaille plusieurs systèmes, plusieurs positionnements sur différents joueurs. Donc, c’est normal qu’en match, ça marche !

Il faut quand même savoir l'appliquer ! En termes de confiance, penses-tu que l'année dernière, avec ce maintien complètement fou acquis à la dernière seconde, joue justement sur cette saison actuelle ? Ça vous a fait grandir et ça vous a fait prendre confiance aussi !
Je pense que ça nous a fait grandir dans le sens où, maintenant, les matchs qu'on ne peut pas gagner, à domicile surtout, on ne les perd pas, parce qu'on sait que les matches nuls nous aident à rester dans le coup. L’année dernière, si je me rappelle bien, toute la première partie de saison, on n’a fait aucun match nul : c'était soit défaite soit victoire, et ça, ce n'est pas possible. Là, on a fait plusieurs matchs nuls, contre Lorient, contre Metz, notamment, concurrents directs. Ce sont des matchs qu'il ne faut pas perdre, donc je pense que dans cette approche-là du match, on a progressé : si on ne peut pas gagner, il ne faut pas perdre. C'est un point de gagné et ça compte beaucoup. Si on regarde le classement l'année dernière, à la fin, c'est un point ou des différences des buts… Donc voilà, je pense que des saisons comme l'année dernière, on ne peut qu’apprendre.

Revenons à toi. Est-ce que tu sens que le regard des gens, des médias sur toi a changé ?
Forcément, je suis plus sollicité. Mais j'essaie de pas trop y penser parce que on sait comment c’est, ça peut vite basculer ! Donc j’essaie de ne pas trop m'y attacher, de faire abstraction de ça, de rester bien focus sur ce que je dois faire. Si les performances sont là, ça viendra tout seul, on parlera de moi. Après, au niveau de la manière dont les médias me regardent, je ne sais pas si ça a changé, mais en tout cas, forcément, ils sont plus attentionnés quand tu joues plus, quand tu es plus décisif. Mais moi, ça ne me dérange pas en tout cas.

Et ton rôle au sein du groupe? Est-ce que tu sens qu'il prend de l'importance sur le terrain, dans le vestiaire ?
Même quand je ne jouais pas trop l'année dernière, en deuxième partie de saison, j'ai toujours eu la joie de vivre. Tout le monde peut en être témoin, je n’ai jamais boudé ou quoi que ce soit. Comme il y a un bon groupe, ça m'aide beaucoup aussi. C'est toujours mieux quand il y a des bons gars.

Mais te sens-tu encore plus investi ? C’est ta troisième saison ici…
J'ai encore plus d'affinités avec tout le monde, donc maintenant je peux parler normalement avec un peu tout le monde. Je pense que c'est un rôle qu'il faut avoir parce que le jeune que j'étais il y a trois ans, maintenant, ce sont les autres. On sait dans quelle position ils sont, on sait qu'il faut leur parler. Et les anciens aussi peuvent très bien me parler, à moi. La parole, j’essaie de la prendre quand il le faut. Et c'est quelque chose qu'il faut que je fasse encore plus, même, je pense.

"Acquérir notre objectif plus rapidement"

C'est quoi ton objectif à court terme? Avec le HAC, avec le Sénégal, qu'est-ce que tu espères là ?
Avec le HAC, j’aimerais acquérir notre objectif plus rapidement et plus facilement. C'est vraiment un souhait que j'ai d'avoir une fin de saison plaisante, parce que quoi qu'on en dise, c'est dur de jouer le maintien. Pas que pour nous, mais pour tout le monde, pour les employés, les supporters… J'espère qu’en fin de saison on sera plus tranquilles que l'année dernière. Au niveau collectif, j'espère faire une très, très bonne deuxième partie de saison et essayer de faire mieux que l'année dernière, que ce match en toute fin de championnat. Et sinon, avec le Sénégal, on sait qu'il y a des échéances, donc des expériences à vivre. Bien sûr que j'aimerais y aller, voilà, ça dure un mois, il faut le faire à fond, on a quelque chose à jouer, forcément. A court terme, je vais penser à la CAN, et bien sûr, après, en juin, à la Coupe du Monde. Tous les joueurs qui peuvent y participer y pensent !

C'est un rêve, la CAN, la Coupe du Monde ?
Clairement ! Parce qu'on regarde ces compétitions quand on est petit, et là, on y est ! Vraiment, c’est un rêve, qu’on pourra raconter à nos enfants, quand on aura fini ! Franchement, il n’y a pas d'autres mots, c'est quelque chose dont on a tous rêvé. J'espère en faire partie.

Tu as souvenir de la CAN remportée par le Sénégal, justement, en février 2022 !
Bien sûr ! J’avais un coéquipier, de Sochaux, Joseph Lopy, qui y était, mon cousin aussi, Moustapha Name. C'est incroyable, quand il revient avec la médaille et la coupe ! Ce sont des souvenirs incroyables, donc j'espère en faire partie.

Quant à la Coupe du Monde, tu étais trop petit quand le Sénégal a battu la France en 2002 !
Mais voilà, ce sont des choses qui restent, on nous les raconte encore maintenant ! En faire partie, ça doit être encore mieux !

Vous en parlez avec Mory Diaw ? Vous évoquez ces échéances ?
La Coupe du Monde, non, mais la CAN souvent, quand même. Parce que, forcément, ça se rapproche. Et on en parle même avec les autres, Lionel Mpasi, qui va la faire aussi avec la RDC, avec Ally Samatta… C’est quelque chose que les gens attendent. Ça donne aussi de la visibilité au HAC en Afrique.

Tu donnes l’image de quelqu’un de cool, de tranquille dans la vie. Sur le terrain, c’est différent !
(rires) Oui, sur le terrain, c’est différent. Comme on peut le voir, je parle beaucoup avec les arbitres, j’essaie, pas d’être méchant mais toujours dur avec les adversaires. C’est comme ça, c’est le football, c’est soit tu perds, soit tu gagnes. C’est aussi protéger mon équipe de la défaite. Je donne tout pour mon équipe !

Mais tu as su te canaliser parce que la première saison, tu avais pris deux cartons rouges.
Oui, c’était de la maladresse. J’ai su aborder les matches de la meilleure manière et corriger cette maladresse, parce que je ne l’avais pas avant ! C’est arrivé comme ça, d’un coup, deux fois. A un moment, on se dit qu’il faut peut-être changer quelque chose !

Tu as pratiqué le karaté à un très bon niveau quand tu étais plus jeune. Est-ce que ça t’aide aujourd’hui ?
C’est plus le côté sport individuel qui m’a donné ce mental de toujours gagner. Il n’y a que toi, tu ne peux pas te cacher ! Tu dois te montrer. Donc oui, je pense que c’est plus dans la personnalité, dans le mental que ça m’aide aujourd’hui.

A te voir sur le terrain, à t’entendre, on t’imagine bien un jour capitaine…
Je l’ai été au centre de formation, pas en pros. C’est possible que je sois amené à l’être dans le futur, je ne pense pas ici, il y a Arou, et d’autres personnes aussi. C’est quelque chose dont je n’ai pas forcément peur mais que je ne demanderai pas, parce que ça doit venir naturellement.

Propos recueillis par Olivia Detivelle
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