Ryan Mendes : « Comme dans un rêve »
Virevoltant attaquant venu du Cap-Vert, Ryan Mendes commence à se faire une place dans le groupe pro. "Tout va très vite dans le foot" parait-il, du moins c'est phrase que l'on entend bien souvent dans la bouche des footballeurs. Alors que devrait-on dire de Ryan Mendes, lui qui évoluait la saison dernière avec les 18 ans puis la réserve du HAC. La semaine passée, face à Châteauroux dans la même soirée il s'offre sa première titularisation et son premier but. Un but qui lui d’abord crédité mais qui sera finalement attribué au Castelroussin Lamine Koné contre son camp. Pas de quoi fâcher notre petit Capverdien !
Il y a un an et demi, je suis venu disputer un tournoi à Gonfreville avec mon équipe de Batuque (Cap-Vert). J’ai bien joué et en plus j’ai fini meilleur buteur du tournoi. C’est comme ça que j’ai été repéré par les recruteurs du HAC.

Tout est allé très vite ensuite ?
Oui, on m’a fait signer tout de suite ! Je suis ensuite reparti au Cap-Vert avec mon équipe puis je suis revenu quelques semaines plus tard pour reprendre l’entraînement avec l’équipe réserve du HAC le 14 juillet 2008
Et avant cela, connaissais-tu le HAC ?
Non, je ne connaissais pas du tout le HAC. Mais quand on vient du Cap-Vert avec les équipes de jeunes, c’est avec l’espoir de pouvoir se montrer et l’ambition de rester en Europe pour y jouer. Le HAC a été le premier club à me faire une proposition. Je me suis quand même renseigné auprès d’un ami qui connaissait le foot français, il m’a dit qu’avec le HAC il n’y avait pas de problème, alors j’ai tout de suite accepté.
Avant de rejoindre Le Havre, quelle était ta vie au Cap Vert ?
J’habitais avec ma mère et ma petite sœur sur l’une des îles du Cap-Vert, l’île de São Vicente.
Quand tu as annoncé à ta famille que tu allais jouer en France, quelle ont été les réactions ?
J’en ai parlé avec ma mère. Elle sait ce que j’aime et ce que je veux faire de ma vie. Elle a été très contente pour moi, elle m’a toujours encouragé et soutenu dans ce sens.
Tu arrives dans un pays totalement différent du Cap-Vert, le climat, la culture, le mode de vie, ça fait beaucoup pour un jeune qui a seulement 18 ans à ce moment là ?
Ca change, ça change beaucoup même! Mais l’Europe je connaissais déjà un peu car j’ai habité quelque temps en Espagne et au Portugal quand j’étais petit. Mais là c’est vrai qu’au début, cela a été un peu dur. En plus je ne parlais pas encore le français et je ne comprenait rien quand on me parlait. Il y avait aussi les premiers entraînements qui étaient très durs. Deux séances par jour, je ne connaissais pas ça et physiquement aussi les débuts ont été difficiles. Mais après 3 mois au Havre ça allait bien mieux. Comme j’ai la possibilité de retourner deux fois par an au Cap-Vert ça va quand même.

C’est ça, avec les 18 ans je me suis senti bien dès le début et j’ai marqué quelques buts. Ensuite, quand j’ai commencé à jouer avec la CFA, j’ai senti que c’était plus dur, mais d’une manière générale je suis senti bien à tous les niveaux.
Tu t’es aussi illustré en Coupe Gambardella en inscrivant un doublé contre Rennes, favori de la compétition !?
Oui, c’est d’ailleurs mon meilleur souvenir de la saison dernière avec mon entrée en jeu contre Saint-Etienne à Dechaseaux. Mais face à Rennes, je voulais vraiment que nous allions jusqu’en finale pour joueur au Stade de France. Mais on a perdu en demi-finale, quelle déception. Je voulais vraiment cette finale.
Venons-en à cette saison, comment se passe cette première moitié de championnat ?
Cette saison a bien commencé pour moi, dès les matches amicaux. J’avais envie de prouver au coach que je méritais ma place dans le groupe. Ma première satisfaction était d’être dans le groupe pour le premier match de la saison à Tours en Coupe de la Ligue. Je suis rentré pour les 20 dernières minutes du match, malheureusement on s’est fait éliminer. Et puis il y a le championnat où je viens de jouer mon quatrième match. Cette première partie de saison se passe bien pour moi.
Cette saison tu fais partie de l’effectif pro avec lequel tu t’entraînes au quotidien, c’est encore un nouveau palier de franchi ?
Oui et ça se passe très bien. Nous les jeunes, on a été très bien accueilli dans ce groupe. On peut compter sur les « anciens » comme les « moins anciens », Christophe (Revault), Jamel (Aït Ben Idir), Nico (Gillet) ou Jérémy (Hénin), ils sont toujours disponibles pour nous aider à nous améliorer. Il y a une vraie solidarité, on se sent soutenu.

La semaine dernière tu as joué ton 4ème match de la saison, mais cette fois tu étais pour la première fois dans le 11 de départ. Comment as-tu vécu cela ?
J’ai appris le jeudi soir que je serais dans le groupe quand le coach m’a demandé si je me sentais capable de jouer à droite. Je lui ai dit que oui puisque c’est un poste que j’ai déjà occupé quand je jouais au Cap Vert. Et vendredi à la causerie, j’ai vu que j’allais débuter le match. Forcement ça m’a fait très plaisir.
Vois-tu cette première titularisation comme un signe fort du coach à ton égard ?
Le coach m’a fait confiance sur ce coup-là, maintenant c’est à moi de bien faire pour que cela se reproduise.
Première titularisation, mais aussi premier but, enfin presque…
Quand j’ai marqué, j’étais trop content, en plus c’est le but qui nous permet de mener au score. Je n’imaginais pas marquer pour ma première titularisation, c’est comme dans un rêve.
Et finalement ce but a été attribué à Lamine Koné contre son camp, c’est forcément une déception ?
C’est moi qui frappe, le ballon allait de toute manière au but. C’est vrai que le ballon est dévié, mais pour moi, ce n'est pas trop grave, ça reste mon but et puis de toute façon je compte bien en marquer d’autres (rire)
Propos recueillis pas Emmanuel Lelaidier