24 février 2024
Yassine Kechta : "La Ligue 1 ? Un rêve de gosse !"
Il fête ses 22 ans ce dimanche ! Au HAC depuis près de huit années, notre milieu de terrain espère célébrer dignement son anniversaire face à Reims…

Cela fait six mois que tu joues en Ligue 1. Ce championnat est-il comme tu l’imaginais ?
C’est un beau championnat ! Le niveau est assez élevé, il y a beaucoup de joueurs de talent, c’est un plaisir d’y jouer ! C’est même un rêve de gosse !
As-tu toujours voulu être footballeur ?
Oui, depuis tout petit ! Je jouais au foot dans le quartier, à l’école, partout… Plus tu grandis, plus tu vois que ça peut se faire… En club, j’ai commencé à six ans, à Gennevilliers, mais je jouais à la maison avec mes deux grands frères, on cassait des trucs… (rires) Jouer avec des grands comme mes frères m’a d’ailleurs permis de gagner un petit peu de temps. J’ai aussi une petite sœur, je jouais un peu avec elle, mais elle n’est pas en club.
Quatre enfants qui jouaient au foot, ça devait remuer à la maison !
Oui, c’était comme ça quand on était petits ! Mais on avait la chance aussi d’avoir un jardin. On restait longtemps dehors… C’était à Gennevilliers, c’était une belle enfance. Quand on passe son temps à jouer au foot, ça ne peut qu’être beau !
Et l’école ?
Ça allait… J’étais dans un collège foot-études, à Colombes, je jouais alors au Racing, puis au Paris FC. Quand je suis arrivé au HAC, le club m’a beaucoup aidé dans le domaine scolaire. Mais dès que j’ai eu mon bac ES, j’ai arrêté l’école. Pour un footballeur, ça va ! (rires) Je n’avais pas spécialement envie de continuer. Quand tu goûtes au foot professionnel, tu ne veux qu’une chose, continuer là-dedans, te donner à fond pour le foot.
Tu es donc repéré par le HAC…
Oui, par Momo El Kharraze. Il m’a demandé de faire un test pendant la prépa en U15. Je suis venu une semaine, ça s’est bien passé… sauf le jour où Michaël Bunel, le responsable de la préformation, est venu me voir jouer ! Je ne sais pas si c’était la pression, parce que j’étais petit, vraiment, je ne faisais pas attention à ça. A la fin de la semaine, il y avait des doutes, on m’a demandé de rester une semaine supplémentaire, et j’avais disputé la Vinci Cup. Nous avions réalisé un bon tournoi, nous étions allés en finale. Le HAC m’a finalement proposé de signer !
Qu’ont dit tes parents ?
J’aurais pu rester encore une année au Paris FC. Mais mes parents ont vu l’opportunité que ça représentait pour moi, ils ont pensé que c’était le bon moment, et qu’il y avait au Havre plus de stabilité, notamment au niveau de l’école.
Quand tu arrives à la Cavée, comment ça se passe pour toi ?
J’arrive en U15, il y avait une très bonne ambiance au centre, à la préformation aussi. Nous avions une belle génération 2002, j’ai été vite intégré, au collège aussi, à Claude-Bernard. En championnat, nous avions effectué une super saison avec Alex Raulin en coach. Nous avions mis plus de 200 buts, nous n’avions pas perdu un match, nous étions allés à Clairefontaine… Rapidement, nous nous sommes entraînés avec les U17 de Michaël Lebaillif et Momo Chacha. C’est cette année-là que j’ai fait mon premier match en U17 Nationaux. Après, ça s’est enchaîné.
Et tu es vite sélectionné en équipe de France U16…
C’était une présélection. Mais après, le Maroc m’a directement appelé pour la sélection, la France ne l’avait pas fait, et j’ai participé au tournoi du Val-de-Marne. Tout le monde n’a pas la chance de participer à un grand tournoi comme celui-là !
Le Maroc tient une grande place dans ta vie ?
Mes deux parents sont marocains. C’est une fierté. Quand tu grandis, tu regardes les matches, toute ta famille regarde… C’est beaucoup d’émotion de jouer pour le Maroc.
Et tu portes le brassard de la sélection marocaine U23.
C’est un plaisir. Et une grosse responsabilité. Il faut tout donner !
As-tu un souvenir de la Cavée en particulier ?
En revenant sur l’école… Jean-François Lemarchand, responsable pédagogique du centre, était vraiment derrière nous ! Au lycée, nous avions souvent des profs en grève, et nous avions beau le dire à Jean-François, il ne nous croyait pas. Un jour, nous devions commencer à 8 h, et nous avions ensuite entraînement à 10 h. Mais nous savions que le prof faisait grève, que ce n’était pas la peine d’aller au lycée. Comme ce n’était pas officiel, Jean-François nous a réveillés quand même, nous a obligés à y aller… La classe était fermée, pas de prof, évidemment, et nous étions énervés ! Et il nous a dit : « Au moins, vous avez la fierté d’être venus ! » C’était pour notre bien…
Avant de t’imposer en Ligue 1, tu as donc disputé une saison de Ligue 2, dans laquelle tu t’es aussi imposé rapidement. Ça va vite, non ?
Oui, ça va vite… Mais je me suis préparé à ça ! J’ai essayé d’apprendre un maximum chaque jour, de prendre de l’expérience, pour m’adapter le plus rapidement possible. Parce que maintenant, le foot, c’est ça ! Il faut s’adapter vite ! Ici, nous avons d’ailleurs différentes manières de travailler, c’est bien.
Quand tu as failli quitter le club en juin 2022, as-tu eu peur pour ton avenir ?
Oui, je me suis posé des questions. Mais je me suis dit que j’allais trouver une porte de sortie, c’était ce que j’étais en train de faire. J’avais l’idée de passer par un autre chemin, le foot est aussi comme ça ! Bon, ça a fini par marcher ici, tant mieux !
Toi qui es là depuis longtemps, tu as dû voir le Stade Océane vide… Ça te fait quoi de le voir désormais plein ?
C’est un bel engouement ! C’est du plaisir, quand tu entends les supporters crier, ils t’apportent de la force, ils te poussent à te donner à fond. C’est beau, c’est incroyable !
Tu ressens que les gens t’aiment ?
Oui ! Quand tu arrives au stade, qu’on crie ton nom, c’est un plaisir !
Tes parents sont fiers ?
Oui ! Ils viennent souvent. Ils essaient d’être là à chaque match à domicile, ou alors c’est un de mes frères.
Le HAC est un peu moins bien en ce moment. Qu’en penses-tu ?
Dans une saison, il y a des hauts et des bas. Quand ça va moins bien, il faut être ensemble, rester solides, essayer d’aller rechercher des victoires, de ne pas prendre de buts…
A Reims, nous allons retrouver Amir Richardson !
Oui, il est de la même génération que moi, mais il est arrivé plus tard. C’est un bon pote ! Mais il n’y aura pas de copains sur le terrain, on va tout faire pour les battre. Avec une revanche sur l’aller. On avait perdu 1 à 0, il y avait la place, pourtant. Mais la Ligue 1, c’est ça. Ça se joue sur rien. Il nous faut apprendre ça : dans le match, mieux gérer les moments où on est moins bien, être plus solides.
Que fais-tu en dehors du foot ?
Quand je rentre chez moi, je joue à la Play ! Souvent avec Arouna, à Fifa, parfois GTA. On n’a pas énormément de temps non plus, on est souvent à Soquence ! Et à la maison, il faut que je me fasse à manger, que je fasse le ménage, c’est compliqué ! (rires) Je ne regarde pas trop de séries, c’est trop long, plutôt des films à suspense, des thrillers.
Tu regardes d’autres sports ?
Un peu de boxe, l’UFC. Mais c’est vraiment le foot, pour moi.
Tu as des idoles dans le foot ?
Özil, par exemple. J’aime bien aussi Odegaard, les joueurs qui sont passés par Arsenal. J’aime bien Arsenal.
Si tu devais inviter à manger quelqu’un de connu, tu inviterais qui ?
Une légende du sport… Un joueur comme Messi. Pour lui poser plein de questions ! Je lui demanderais son secret, pour savoir comment il a fait !
Dimanche, c’est ton anniversaire…
J’espère qu’il y aura un beau cadeau… La victoire, les trois points ! Un but avec, ce serait parfait !
Propos recueillis par Olivia Detivelle
C’est un beau championnat ! Le niveau est assez élevé, il y a beaucoup de joueurs de talent, c’est un plaisir d’y jouer ! C’est même un rêve de gosse !
As-tu toujours voulu être footballeur ?
Oui, depuis tout petit ! Je jouais au foot dans le quartier, à l’école, partout… Plus tu grandis, plus tu vois que ça peut se faire… En club, j’ai commencé à six ans, à Gennevilliers, mais je jouais à la maison avec mes deux grands frères, on cassait des trucs… (rires) Jouer avec des grands comme mes frères m’a d’ailleurs permis de gagner un petit peu de temps. J’ai aussi une petite sœur, je jouais un peu avec elle, mais elle n’est pas en club.
Quatre enfants qui jouaient au foot, ça devait remuer à la maison !
Oui, c’était comme ça quand on était petits ! Mais on avait la chance aussi d’avoir un jardin. On restait longtemps dehors… C’était à Gennevilliers, c’était une belle enfance. Quand on passe son temps à jouer au foot, ça ne peut qu’être beau !
Et l’école ?
Ça allait… J’étais dans un collège foot-études, à Colombes, je jouais alors au Racing, puis au Paris FC. Quand je suis arrivé au HAC, le club m’a beaucoup aidé dans le domaine scolaire. Mais dès que j’ai eu mon bac ES, j’ai arrêté l’école. Pour un footballeur, ça va ! (rires) Je n’avais pas spécialement envie de continuer. Quand tu goûtes au foot professionnel, tu ne veux qu’une chose, continuer là-dedans, te donner à fond pour le foot.
Tu es donc repéré par le HAC…
Oui, par Momo El Kharraze. Il m’a demandé de faire un test pendant la prépa en U15. Je suis venu une semaine, ça s’est bien passé… sauf le jour où Michaël Bunel, le responsable de la préformation, est venu me voir jouer ! Je ne sais pas si c’était la pression, parce que j’étais petit, vraiment, je ne faisais pas attention à ça. A la fin de la semaine, il y avait des doutes, on m’a demandé de rester une semaine supplémentaire, et j’avais disputé la Vinci Cup. Nous avions réalisé un bon tournoi, nous étions allés en finale. Le HAC m’a finalement proposé de signer !
Qu’ont dit tes parents ?
J’aurais pu rester encore une année au Paris FC. Mais mes parents ont vu l’opportunité que ça représentait pour moi, ils ont pensé que c’était le bon moment, et qu’il y avait au Havre plus de stabilité, notamment au niveau de l’école.
Quand tu arrives à la Cavée, comment ça se passe pour toi ?
J’arrive en U15, il y avait une très bonne ambiance au centre, à la préformation aussi. Nous avions une belle génération 2002, j’ai été vite intégré, au collège aussi, à Claude-Bernard. En championnat, nous avions effectué une super saison avec Alex Raulin en coach. Nous avions mis plus de 200 buts, nous n’avions pas perdu un match, nous étions allés à Clairefontaine… Rapidement, nous nous sommes entraînés avec les U17 de Michaël Lebaillif et Momo Chacha. C’est cette année-là que j’ai fait mon premier match en U17 Nationaux. Après, ça s’est enchaîné.
Et tu es vite sélectionné en équipe de France U16…
C’était une présélection. Mais après, le Maroc m’a directement appelé pour la sélection, la France ne l’avait pas fait, et j’ai participé au tournoi du Val-de-Marne. Tout le monde n’a pas la chance de participer à un grand tournoi comme celui-là !
Le Maroc tient une grande place dans ta vie ?
Mes deux parents sont marocains. C’est une fierté. Quand tu grandis, tu regardes les matches, toute ta famille regarde… C’est beaucoup d’émotion de jouer pour le Maroc.
Et tu portes le brassard de la sélection marocaine U23.
C’est un plaisir. Et une grosse responsabilité. Il faut tout donner !
As-tu un souvenir de la Cavée en particulier ?
En revenant sur l’école… Jean-François Lemarchand, responsable pédagogique du centre, était vraiment derrière nous ! Au lycée, nous avions souvent des profs en grève, et nous avions beau le dire à Jean-François, il ne nous croyait pas. Un jour, nous devions commencer à 8 h, et nous avions ensuite entraînement à 10 h. Mais nous savions que le prof faisait grève, que ce n’était pas la peine d’aller au lycée. Comme ce n’était pas officiel, Jean-François nous a réveillés quand même, nous a obligés à y aller… La classe était fermée, pas de prof, évidemment, et nous étions énervés ! Et il nous a dit : « Au moins, vous avez la fierté d’être venus ! » C’était pour notre bien…
Avant de t’imposer en Ligue 1, tu as donc disputé une saison de Ligue 2, dans laquelle tu t’es aussi imposé rapidement. Ça va vite, non ?
Oui, ça va vite… Mais je me suis préparé à ça ! J’ai essayé d’apprendre un maximum chaque jour, de prendre de l’expérience, pour m’adapter le plus rapidement possible. Parce que maintenant, le foot, c’est ça ! Il faut s’adapter vite ! Ici, nous avons d’ailleurs différentes manières de travailler, c’est bien.
Quand tu as failli quitter le club en juin 2022, as-tu eu peur pour ton avenir ?
Oui, je me suis posé des questions. Mais je me suis dit que j’allais trouver une porte de sortie, c’était ce que j’étais en train de faire. J’avais l’idée de passer par un autre chemin, le foot est aussi comme ça ! Bon, ça a fini par marcher ici, tant mieux !
Toi qui es là depuis longtemps, tu as dû voir le Stade Océane vide… Ça te fait quoi de le voir désormais plein ?
C’est un bel engouement ! C’est du plaisir, quand tu entends les supporters crier, ils t’apportent de la force, ils te poussent à te donner à fond. C’est beau, c’est incroyable !
Tu ressens que les gens t’aiment ?
Oui ! Quand tu arrives au stade, qu’on crie ton nom, c’est un plaisir !
Tes parents sont fiers ?
Oui ! Ils viennent souvent. Ils essaient d’être là à chaque match à domicile, ou alors c’est un de mes frères.
Le HAC est un peu moins bien en ce moment. Qu’en penses-tu ?
Dans une saison, il y a des hauts et des bas. Quand ça va moins bien, il faut être ensemble, rester solides, essayer d’aller rechercher des victoires, de ne pas prendre de buts…
A Reims, nous allons retrouver Amir Richardson !
Oui, il est de la même génération que moi, mais il est arrivé plus tard. C’est un bon pote ! Mais il n’y aura pas de copains sur le terrain, on va tout faire pour les battre. Avec une revanche sur l’aller. On avait perdu 1 à 0, il y avait la place, pourtant. Mais la Ligue 1, c’est ça. Ça se joue sur rien. Il nous faut apprendre ça : dans le match, mieux gérer les moments où on est moins bien, être plus solides.
Que fais-tu en dehors du foot ?
Quand je rentre chez moi, je joue à la Play ! Souvent avec Arouna, à Fifa, parfois GTA. On n’a pas énormément de temps non plus, on est souvent à Soquence ! Et à la maison, il faut que je me fasse à manger, que je fasse le ménage, c’est compliqué ! (rires) Je ne regarde pas trop de séries, c’est trop long, plutôt des films à suspense, des thrillers.
Tu regardes d’autres sports ?
Un peu de boxe, l’UFC. Mais c’est vraiment le foot, pour moi.
Tu as des idoles dans le foot ?
Özil, par exemple. J’aime bien aussi Odegaard, les joueurs qui sont passés par Arsenal. J’aime bien Arsenal.
Si tu devais inviter à manger quelqu’un de connu, tu inviterais qui ?
Une légende du sport… Un joueur comme Messi. Pour lui poser plein de questions ! Je lui demanderais son secret, pour savoir comment il a fait !
Dimanche, c’est ton anniversaire…
J’espère qu’il y aura un beau cadeau… La victoire, les trois points ! Un but avec, ce serait parfait !
Propos recueillis par Olivia Detivelle
32ème journée
04/05/2025 Auxerre - HAC
33ème journée
10/05/2025 HAC - Marseille
34ème journée
18/05/2025 Strasbourg - HAC