Yoann Salmier: "Avec l’envie et la détermination, on peut battre n’importe qui !"

Yoann, tu viens de fêter tes 100 matches en Ligue 1 ? Cela signifie quoi pour toi ?
C’est une barre symbolique ! Au vu du parcours, qui l’aurait cru ? (rires) Je suis venu tard au foot pro. Ça montre que par le travail, on arrive à faire de grandes choses.

Tu comptes aussi 117 matches de Ligue 2, 31 de National… ça fait une belle carrière !
Oui, au total, ça commence à augmenter… Pourvu que ça dure !

Si parmi tes matches, tu devais en retenir un, ce serait lequel ?
Oh, c’est compliqué ! Plusieurs, quand même… Déjà, tous les matches des montées avec mes différents clubs, que ce soit Strasbourg de National en Ligue 2, puis de Ligue 2 en Ligue 1, et Troyes aussi, avec une montée en Ligue 1. J’ai trop de souvenirs… Il y a trop de faits qui m’ont marqué. En termes de montées, je ne suis pas mal ! (rires)

A ton arrivée au HAC, tu avais déclaré que tu étais un « homme de missions ». Confirmes-tu que tu es en passe de réussir ta mission havraise ?
Le but, en arrivant, était d’aider à maintenir le club en Ligue 1, chose faite lors de la première saison. Comme j’ai signé deux ans, il faut aussi le faire pour cette deuxième saison ! On fera le bilan en fin de saison. Mais pour l’instant, c’est sur le bon chemin.

Justement, la saison passée, si tu devais en retenir quelque chose, ce serait quoi ?
Lorsque nous étions dans le dur en fin de saison, que nous étions dans une mauvaise période, que ça ne tournait pas en notre faveur. C’était aussi une période où je ne jouais pas, j’étais revenu de blessure. Par la suite, j’ai rejoué, et je trouve qu’il y a eu un élan en fin de saison et nous avons pu gratter des points pour nous maintenir.

Penses-tu que cette période un peu difficile à l’issue de laquelle vous vous en êtes sortis tout de même peut servir cette année ?
Ça va forcément servir. Une saison, c’est long, ce sont les montagnes russes ! Un jour, on est en haut, l’autre, en bas ! Mais je sais, avec l’expérience, que ça va tourner. Le but est d’être tout le temps prêt.

Toi qui as de l’expérience, quel regard portes-tu sur ce groupe relativement jeune ?
Oui, nous avons un groupe très jeune, pas trop expérimenté, mais qui travaille énormément. Avec ce travail, on arrive à combler certains manques.

Comment juges-tu le début de saison de l’équipe ?
Ce n’est pas mal. Mais on apprend toujours ! Le match qui arrive, contre Lille, va être un bon tournant pour nous. A Monaco, nous avons montré que nous ne craignons personne. Avec l’envie et la détermination, on peut battre n’importe qui.

Et ton propre début de saison ? Tu joues beaucoup…
Je me suis blessé en milieu de préparation, c’était donc un peu compliqué de retrouver le rythme. Mais j’ai fait une entrée à Saint-Etienne, et j’ai joué les trois matches face à Auxerre, Toulouse, et Monaco. Ça fait plaisir d’enchaîner, je sors de bonnes prestations, sauf, à mon goût, contre Monaco, où je n’étais pas satisfait. Je sais que je peux faire beaucoup plus.

Tu dégages beaucoup de sérénité, de solidité. On ne parle pas beaucoup de toi mais ta présence est rassurante…
La lumière, je la laisse aux autres, aux plus jeunes ! Je suis quelqu’un de tranquille, peut-être un homme de l’ombre, mais quand je suis sur le terrain, j’essaie d’apporter de la sérénité, du calme, et de la confiance.

Au bout d’un peu plus d’un an de présence au HAC, comment te sens-tu au club et dans la ville ?
Je suis bien intégré, j’ai été bien accueilli. Pareil dans la ville, même si je ne fais pas grand-chose, je suis plutôt casanier, même si, avec les enfants, nous allons faire de petits tours à la plage… quand il fait beau ! (rires) C’est une ville très sympa.

Et ton fils aîné joue au HAC…
Il aime bien ! Ça me fait plaisir de voir qu’il kiffe le foot, le HAC. Mes deux enfants aiment aussi que je les emmène au centre d’entraînement.

Dans la vie, as-tu des passions ?
J’essaie le piano depuis l’année dernière, avec des cours sur Youtube. Sinon, je joue à la Play, j’aime bien le padel. Et en ce moment, je lis « La Psychologie de l’argent ». Je regarde aussi quelques séries, du type « Power », des trucs de drogue, d’armes… (rires). En musique, j’écoute du rap français, du rap américain…

Tu es international guyanais. Quel est ton rapport à la Guyane ?
Mes deux parents sont guyanais. J’ai été sélectionné à l’époque par Jaïr Karam, que j’ai retrouvé ici, d’ailleurs ! (NDLR : Jaïr Karam est l’entraîneur de l’équipe réserve du HAC). J’y retourne de temps en temps.

Tu vas avoir 32 ans en novembre. Penses-tu à l’après-football ?
Oui, forcément, il faut le préparer, ça vient vite ! Avec deux associés, j’ai récemment ouvert un restaurant à Paris. En parallèle, j’ai commencé à préparer ma licence d’agent. Je pourrais donc rester dans le football. C’est quelque chose que j’aime bien, aider les jeunes joueurs, les conseiller… J’en ai déjà aidé en étant joueur…

Si tu n’avais pas été footballeur, qu’aurais-tu fait ?
Vraiment, je ne sais pas… Avant d’être footballeur, je faisais des études, sans être orienté vers une voie précise. J’ai eu un DUT Techniques de Commercialisation, puis j’ai cherché à faire une licence mais je n’ai pas trouvé d’alternance. Puis le foot est arrivé…

Si tu devais inviter à dîner trois personnalités, vivantes ou décédées, qui choisirais-tu ?
Nelson Mandela et Tupac… et ma femme ! (rires) A Nelson Mandela et Tupac, je leur demanderais leur vision du monde…

Il paraît qu’au centre d’entraînement de Soquence, un endroit particulier porte ton nom…
(Rires) C’est la pancarte installée en cuisine, « place Yoann Salmier » ! Parce que j’adore manger ! Et que je demande toujours les clés de la cuisine…

Propos recueillis par O.D.