30 novembre 2024

Abdoulaye Touré : "Rendre la pareille au club !"

Au HAC depuis un peu plus d’un an, Abdoulaye Touré s’est imposé comme un leader. Il revient avec nous sur ses performances et celles de l’équipe…
Abdoulaye Touré : "Rendre la pareille au club !"
Abdoulaye, quand tu as appris que tu étais suspendu pour le match à Nantes, comment as-tu réagi ?
Très mal ! C’était forcément une date que j’avais cochée dès le début de saison, parce que c’est toujours spécial de retourner à la maison. Ça m’avait fait quelque chose l’an dernier, et je ne sais pas pourquoi, je me disais que, cette année, ça allait être vraiment spécial. Je l’avais senti : on a gagné ! Mais malheureusement, je n’ai pas pu participer.

Etais-tu quand même à Nantes ?
Non, je n’ai finalement pas pu, mais j’ai évidemment regardé le match. J’ai ressenti beaucoup de joie après la victoire, c’est un concurrent dans la course au maintien. Et ça fait toujours plaisir de battre une ancienne équipe. Je ne suis pas forcément parti par la grande porte et c’est un peu une vengeance.

Cette victoire a fait beaucoup de bien ! Le HAC quitte même la zone rouge.
Forcément ! Le bémol est que le championnat est assez serré, ce qui veut dire qu’avec une seule victoire, on se donne un peu d’air, la preuve, même si, au niveau comptable, rien n’est encore défini. Mais ça fait un grand bien et avec cette victoire, nous attaquons mieux le match contre Angers.

Comment analyses-tu ce premier tiers de la saison ?
Il y a un peu de déception, parce que les résultats n’ont pas été positifs, bien que j’aie senti une envie du collectif d’aller de l’avant, de donner le maximum. Sur les matches précédents, à part Toulouse et Lille je pense, nous avons essayé de tout donner, nous avons montré de belles choses, même si les résultats n’ont pas suivi. Je pense que c’est de bon augure pour la suite.

Vous avez déjà remporté quatre victoires, contre des concurrents directs… Si on se projette, et même si le football n’est pas une réalité mathématique, ça peut faire finalement plus de succès que l’année passée.
L’année dernière, ce qui nous a aidés, c’est que, quand nous n’arrivions pas à gagner, nous ne perdions pas. Cette saison, nous sommes la seule équipe à ne pas avoir fait de match nul. Un nul aussi peut compter ! Quand on n’arrive pas à gagner, il faudrait essayer de ne pas encaisser de but pour au moins prendre un point.

On a eu l’impression à un moment que le HAC était moins solide que l’année dernière. As-tu eu ce même ressenti ?
C’est dans un coin de notre tête ! L’année dernière, quand on n’arrivait pas à gagner, on restait solides pour garder la cage inviolée. Cette saison, nous encaissons tout de même beaucoup de buts. Pourtant, ce sont quasiment les mêmes joueurs, la même équipe. C’est une question de confiance, de solidarité. Au fur et à mesure des matches, on va rectifier le tir.

Que penses-tu de tes performances personnelles dans ce premier tiers de saison ? Vice-capitaine, meilleur buteur, élu deux fois joueur du mois par les supporters…
Je me sens bien. Je pensais revenir des JO avec un peu de fatigue, mais j’arrive à enchaîner les matches. Jusqu’à présent, cela me réussit bien, j’ai fait de bonnes performances. Mais ç’aurait été encore mieux si les résultats avaient été positifs. Je vais essayer de continuer à donner le meilleur de moi-même pour, avec le collectif, inverser la tendance.

C’est une fierté, ce brassard de capitaine que tu portes en l’absence d’Arouna Sangante ?
C’est une suite logique. Depuis mon arrivée, j’ai reçu beaucoup d’amour, si je puis dire, de la part du club. On m’a mis à une place que je n’ai pas volée. Je suis allé la chercher, j’ai montré que j’en étais capable de par mes performances sur le terrain mais aussi en dehors. Il y a beaucoup d’enthousiasme. J’ai été très bien accueilli ici et c’est tout à fait logique que j’essaie, de par mes performances, de rendre la pareille au club.

Et depuis un an, tu as intégré la sélection guinéenne, dont tu es devenu un titulaire indiscutable !
Oui, j’enchaîne les matches avec la sélection. C’est une très belle expérience, nouvelle pour moi, de pouvoir représenter son pays sur la scène africaine mais aussi internationale, parce que j’ai pu déjà participer en un an à deux compétitions : la CAN et les JO. C’est une grande fierté, c’est ce que j’étais venu chercher aussi. Malheureusement, on n’a pas réussi à se qualifier pour la prochaine CAN, mais il y a encore une belle échéance à aller chercher, qui est de se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde.

Comment gères-tu l’enchaînement des matches ? En fait, entre le championnat et les sélections, tu n’as jamais de repos !
Ça demande beaucoup d’efforts à l’organisme. Mais on ne va pas se plaindre ! A mon échelle, ce n’est pas grand-chose. Quand je vois des joueurs internationaux sollicités par leur sélection, mais qui par leur club aussi sont assez chargés, avec les compétitions européennes, nationales… On essaie de gérer au mieux, de beaucoup se reposer, de bien manger, bien dormir, et d’être le plus pro possible.

Est-ce un exemple que tu essaies de donner aux plus jeunes ?
J’essaie de par ma mentalité, de par mon aura aussi, de distiller de petits conseils, ou même de montrer l’exemple. C’est un peu comme ça que j’ai été éduqué : les aînés doivent montrer l’exemple aux plus jeunes, pour ne pas justement avoir de regrets ou entendre dire qu’on n’est pas des personnes fréquentables ! Jusque-là, ça m’a réussi, en espérant que ça continue…

Venons-en à Angers… Comment abordes-tu ce match ?
Déjà, en tant que Nantais, j’entendais que c’était un derby ! Forcément, c’est un match particulier, parce que, des Nantes – Angers, j’en ai joué pas mal dans ma vie ! Au-delà de ça, c’est aussi un concurrent direct. Avec la victoire à Nantes, c’est un peu plus facile d’aborder ce genre de match, même si on sait que c’est une belle équipe ! Elle a montré beaucoup de choses positives depuis le début de saison. Il ne faut pas se dire que ça va être un match facile, ils ont aussi leur carte à jouer, ils ne viennent pas ici pour rien.

Tes coéquipiers et toi compterez encore sur le public ! Comment le trouves-tu, ce public ?
Il m’impressionne de plus en plus ! Il y a plus de supporters cette année que de spectateurs, comparé à l’année dernière. C’est peut-être aussi dû à notre belle dernière saison. Ça appelle du monde, ça en appellera encore en continuant à mouiller le maillot et à montrer que ces supporters sont importants. C’est le douzième homme, c’est très encourageant pour nous, sur le terrain, on a besoin de ça même si parfois on peut avoir des coups de mou. En entendant les supporters nous encourager, ça donne une force supplémentaire. Si j’ai un message à leur faire passer, c’est qu’ils continuent à être derrière nous ! En tout cas, nous, on est avec eux, on ne va pas les lâcher ! On va essayer de leur rendre de la meilleure manière possible, je pense qu’ils le méritent.

Que dirais-tu aujourd’hui au petit garçon que tu étais quand tu habitais le quartier de Malakoff à Nantes ?
Que l’adulte qu’il a devant lui s’est assagi, est devenu une personne plus responsable, plus réfléchie, qu’il se prend moins la tête, qu’il a pris en maturité aussi bien dans la vie professionnelle que dans la vie courante. Et que s’il doit avoir un exemple, ce serait la personne adulte qu’il a en face de lui.

Propos recueillis par Olivia Detivelle

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