3 novembre 2024
Antoine Joujou : "J’avais vraiment ce double projet"
Antoine Joujou, de formation scientifique, aurait pu devenir ingénieur. Pour le moment, le jeune attaquant (21 ans) issu de la Cavée lance sa carrière pro…

Antoine, tu avais été blessé à la cheville lors de l’opposition amicale face à Dunkerque il y a deux semaines. Comment vas-tu ?
Ça va mieux, j’ai repris l’entraînement collectif cette semaine, et je pense que pour ce week-end, ça va aller.
Comment vis-tu la période actuelle de l’équipe ?
C’est une période compliquée. On veut se maintenir en Ligue 1, alors enchaîner six défaites, ça fait mal au moral. On sait qu’on doit continuer à s’accrocher, à se battre, qu’on aura encore certainement des moments difficiles, mais ce week-end, c’est le moment de se relancer et de gagner.
En plus à domicile !
Ça doit être dur pour nos supporters aussi de nous voir galérer comme ça, mais on sait qu’ils seront toujours derrière nous, et on compte encore sur eux ce week-end.
Raconte-nous ton parcours depuis tout petit !
J’ai commencé le foot vers 10 ans. J’ai fait pas mal de clubs étant jeune, d’abord le club de mon village, ensuite je suis parti dans un club un peu plus huppé, à Moissy-Cramayel, dans le 77, où j’avais un peu plus de visibilité. Ensuite, je suis allé dans le 91, puis j’ai rejoint un internat à Brétigny-sur-Orge. J’étais encore au lycée, en 1ère, et grâce à la visibilité de ce club, de l’internat, au fait de pouvoir m’entraîner tous les jours, d’être vraiment dans ce milieu sportif, j’ai pu signer au HAC et arriver ici lors de ma dernière année de lycée.
Tu te repères au lycée ! Tu as fait des études…
J’ai passé un bac S, et j’ai enchaîné sur une licence de maths que je n’ai pas pu finir parce que j’ai signé professionnel. C’est vrai que l’école a toujours eu une importance pour ma famille et moi. J’avais vraiment ce double projet. Mais dès que j’ai signé professionnel, j’ai choisi le foot.
Tu te destinais à quoi avec une licence de maths ?
Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire, mais j’étais plutôt scientifique. Sur Parcoursup, l’INSA de Rouen m’avait accepté. Comme j’ai signé professionnel, je n’ai pas pu m’y rendre.
Ça t’aide en tant que footballeur d’avoir mené des études ?
Sur le terrain et à l’entraînement, ça ne fait pas de différences. Dans la vie de tous les jours, peut-être aussi un peu en tant que footballeur, ça aide à être stable dans sa tête, réfléchi, et à mieux aborder la nutrition, l’hydratation, le sommeil, à savoir comment ça marche, donc ça aide un petit peu sur cet aspect-là.
Les études, c’était vraiment un projet à toi ou bien la famille poussait ?
La famille m’a beaucoup poussé. Au bout d’un moment, j’ai compris que l’école était très importante, mais c’est grâce à ma famille que j’en suis arrivé là.
As-tu eu l’occasion de donner des conseils à des plus jeunes que toi sur l’importance des études à côté d’une formation de footballeur ?
Je n’ai pas encore vraiment eu cette opportunité, je suis encore assez jeune. Cela ne fait même pas deux ans que je suis pro, je n’ai pas encore eu la chance même dans mon entourage de pouvoir conseiller.
As-tu l’intention, après ta carrière, de reprendre tes études ?
C’est encore un peu loin ! Cela dépendra de ma carrière, de là où je vais la finir, de mes besoins sur le moment. En tout cas, je sais que j’ai ça de côté et que ce ne sera pas un problème de reprendre là où je me suis arrêté. Ça me rassure.
Comment faisais-tu pour mener tout de front ?
C’était dur ! C’est pour cela que, quand j’étais en première, j’ai souhaité rejoindre un internat pour adapter les entraînements et les heures à l’école. Même au Havre, où j’ai fait mon année de terminale, on a vraiment adapté mes cours et un prof me faisait rattraper ceux que je manquais. Cela m’a vraiment beaucoup aidé, m’a permis d’avoir mon bac.
Le système n’est pas vraiment adapté à la poursuite des études quand on est sportif de haut niveau…
Je peux comprendre les sportifs ayant des difficultés. Moi, mes parents m’ont beaucoup aidé. Je connais beaucoup de personnes qui ont eu plus de mal. Dans un avenir proche, on pourrait espérer que les sportifs français aient plus de cours adaptés, qu’on les aide plus par rapport à leurs études pour vraiment mener ce double projet.
Tu apparais pour la première fois dans le groupe pro en décembre 2022, lors d’un match amical à Lens, tu signes pro quelques mois après. C’est assez rapide ! Parce qu’à part les habitués de la Cavée et des matches de jeunes, les gens ne te connaissaient pas.
Au début, c’était comme un rêve, je voulais vraiment signer professionnel. J’ai eu la chance aussi d’avoir l’arrivée de Mathieu Bodmer. Il m’a vraiment beaucoup poussé, aidé, il m’a donné ma chance, et je l’ai saisie. C’est vrai que c’est allé assez vite pour moi.
Et tu joues la Coupe du monde U20 au printemps 2023 avec l’équipe de France… quand la saison de Ligue 2 allait se conclure ! Cela t’a dérangé d’être parti à ce moment-là ?
Je regardais tous les matches sur mon téléphone, j’étais en Argentine. J’avais un peu la goutte de sueur ! Je supportais l’équipe à fond. Mais j’ai eu la chance de revenir pour le dernier match de championnat et j’ai donc pu fêter la montée avec tout le monde. Tout est bien qui finit bien !
Ta carrière s’est encore accélérée ces derniers temps : le club de Parme t'a sollicité…
Après le maintien au printemps dernier, je suis parti avec l’équipe de France faire le tournoi de Toulon. Parme me suivait déjà, mais c’est vraiment ce tournoi avec l’équipe de France qui m’a permis d’avoir une offre. Moi, j’avais vraiment le souhait de continuer au HAC, c’est pour cela que j’ai demandé à être prêté un an, pour finir ma formation, être le plus prêt possible, mais aussi aider le club avant de partir.
As-tu été surpris qu’on vienne te chercher ?
Pas forcément. Dans le foot, tout va très vite. Sur les terrains, on est énormément scruté. C’est sûr qu’un jeune qui commence à jouer en professionnels aura très rapidement beaucoup de sollicitations. Donc, je ne suis pas forcément surpris mais assez content de susciter l’intérêt.
Tu apprends l’italien ?
Oui, j’ai commencé les cours. J’ai une saison pour apprendre, mais ça va, ce n’est pas super dur.
Quelle trace veux-tu laisser au HAC avant de partir ?
Pas forcément la trace la plus exceptionnelle possible, mais une trace qui me représente, c’est-à-dire un jeune de la Cavée qui a suivi sa formation et qui est arrivé jusqu’à l’équipe professionnelle, qui a pu également poursuivre ses études en même temps. Comme ça, les jeunes de la Cavée pourront s’identifier à moi. Voilà, c’est laisser une trace qui me ressemble le plus possible.
Sur le terrain, dans quel domaine penses-tu devoir progresser ?
Il y a toujours beaucoup de domaines où l’on peut progresser. Si je devais en ressortir quelques uns, je dirais le domaine aérien, parce que je suis quand même assez grand, donc profiter un peu plus de ma taille. Et dans l’énergie que je peux renvoyer. Parce qu’on me dit souvent que je suis nonchalant, donc renvoyer un peu plus d’énergie pour stimuler un peu plus mes coéquipiers, renvoyer une meilleure image.
En dehors du foot, que fais-tu ?
Le foot me prend quand même pas mal de temps dans une journée ! J’ai une vie assez lambda, d’un jeune de 21 ans. En ce moment, j’ai des cours d’italien. Sinon, je joue un petit peu à la console… Comme je suis un petit peu loin de ma famille, j’essaie de souvent l’appeler, de rester en contact le plus possible. De temps en temps, je sors à la plage, pour me vider la tête. Rien d’exceptionnel !
As-tu des idoles dans le foot ?
Des modèles, des joueurs qui ont réussi, que j’essaie de regarder un petit peu. Cristiano Ronaldo, je pense que c’est l’idole quasiment de tout le monde, par son travail. En joueur français, il y a Kylian Mbappé, qui montre le bon exemple sur le terrain, je trouve.
Si tu devais inviter trois personnes à dîner, qui choisirais-tu ?
Ce n’est pas facile ! Cristiano Ronaldo, pour parler de foot ! Kylian Mbappé, pour savoir comment il aborde les matches. Et Lionel Messi. Très très foot !
Propos recueillis par Olivia Detivelle
Ça va mieux, j’ai repris l’entraînement collectif cette semaine, et je pense que pour ce week-end, ça va aller.
Comment vis-tu la période actuelle de l’équipe ?
C’est une période compliquée. On veut se maintenir en Ligue 1, alors enchaîner six défaites, ça fait mal au moral. On sait qu’on doit continuer à s’accrocher, à se battre, qu’on aura encore certainement des moments difficiles, mais ce week-end, c’est le moment de se relancer et de gagner.
En plus à domicile !
Ça doit être dur pour nos supporters aussi de nous voir galérer comme ça, mais on sait qu’ils seront toujours derrière nous, et on compte encore sur eux ce week-end.
Raconte-nous ton parcours depuis tout petit !
J’ai commencé le foot vers 10 ans. J’ai fait pas mal de clubs étant jeune, d’abord le club de mon village, ensuite je suis parti dans un club un peu plus huppé, à Moissy-Cramayel, dans le 77, où j’avais un peu plus de visibilité. Ensuite, je suis allé dans le 91, puis j’ai rejoint un internat à Brétigny-sur-Orge. J’étais encore au lycée, en 1ère, et grâce à la visibilité de ce club, de l’internat, au fait de pouvoir m’entraîner tous les jours, d’être vraiment dans ce milieu sportif, j’ai pu signer au HAC et arriver ici lors de ma dernière année de lycée.
Tu te repères au lycée ! Tu as fait des études…
J’ai passé un bac S, et j’ai enchaîné sur une licence de maths que je n’ai pas pu finir parce que j’ai signé professionnel. C’est vrai que l’école a toujours eu une importance pour ma famille et moi. J’avais vraiment ce double projet. Mais dès que j’ai signé professionnel, j’ai choisi le foot.
Tu te destinais à quoi avec une licence de maths ?
Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire, mais j’étais plutôt scientifique. Sur Parcoursup, l’INSA de Rouen m’avait accepté. Comme j’ai signé professionnel, je n’ai pas pu m’y rendre.
Ça t’aide en tant que footballeur d’avoir mené des études ?
Sur le terrain et à l’entraînement, ça ne fait pas de différences. Dans la vie de tous les jours, peut-être aussi un peu en tant que footballeur, ça aide à être stable dans sa tête, réfléchi, et à mieux aborder la nutrition, l’hydratation, le sommeil, à savoir comment ça marche, donc ça aide un petit peu sur cet aspect-là.
Les études, c’était vraiment un projet à toi ou bien la famille poussait ?
La famille m’a beaucoup poussé. Au bout d’un moment, j’ai compris que l’école était très importante, mais c’est grâce à ma famille que j’en suis arrivé là.
As-tu eu l’occasion de donner des conseils à des plus jeunes que toi sur l’importance des études à côté d’une formation de footballeur ?
Je n’ai pas encore vraiment eu cette opportunité, je suis encore assez jeune. Cela ne fait même pas deux ans que je suis pro, je n’ai pas encore eu la chance même dans mon entourage de pouvoir conseiller.
As-tu l’intention, après ta carrière, de reprendre tes études ?
C’est encore un peu loin ! Cela dépendra de ma carrière, de là où je vais la finir, de mes besoins sur le moment. En tout cas, je sais que j’ai ça de côté et que ce ne sera pas un problème de reprendre là où je me suis arrêté. Ça me rassure.
Comment faisais-tu pour mener tout de front ?
C’était dur ! C’est pour cela que, quand j’étais en première, j’ai souhaité rejoindre un internat pour adapter les entraînements et les heures à l’école. Même au Havre, où j’ai fait mon année de terminale, on a vraiment adapté mes cours et un prof me faisait rattraper ceux que je manquais. Cela m’a vraiment beaucoup aidé, m’a permis d’avoir mon bac.
Le système n’est pas vraiment adapté à la poursuite des études quand on est sportif de haut niveau…
Je peux comprendre les sportifs ayant des difficultés. Moi, mes parents m’ont beaucoup aidé. Je connais beaucoup de personnes qui ont eu plus de mal. Dans un avenir proche, on pourrait espérer que les sportifs français aient plus de cours adaptés, qu’on les aide plus par rapport à leurs études pour vraiment mener ce double projet.
Tu apparais pour la première fois dans le groupe pro en décembre 2022, lors d’un match amical à Lens, tu signes pro quelques mois après. C’est assez rapide ! Parce qu’à part les habitués de la Cavée et des matches de jeunes, les gens ne te connaissaient pas.
Au début, c’était comme un rêve, je voulais vraiment signer professionnel. J’ai eu la chance aussi d’avoir l’arrivée de Mathieu Bodmer. Il m’a vraiment beaucoup poussé, aidé, il m’a donné ma chance, et je l’ai saisie. C’est vrai que c’est allé assez vite pour moi.
Et tu joues la Coupe du monde U20 au printemps 2023 avec l’équipe de France… quand la saison de Ligue 2 allait se conclure ! Cela t’a dérangé d’être parti à ce moment-là ?
Je regardais tous les matches sur mon téléphone, j’étais en Argentine. J’avais un peu la goutte de sueur ! Je supportais l’équipe à fond. Mais j’ai eu la chance de revenir pour le dernier match de championnat et j’ai donc pu fêter la montée avec tout le monde. Tout est bien qui finit bien !
Ta carrière s’est encore accélérée ces derniers temps : le club de Parme t'a sollicité…
Après le maintien au printemps dernier, je suis parti avec l’équipe de France faire le tournoi de Toulon. Parme me suivait déjà, mais c’est vraiment ce tournoi avec l’équipe de France qui m’a permis d’avoir une offre. Moi, j’avais vraiment le souhait de continuer au HAC, c’est pour cela que j’ai demandé à être prêté un an, pour finir ma formation, être le plus prêt possible, mais aussi aider le club avant de partir.
As-tu été surpris qu’on vienne te chercher ?
Pas forcément. Dans le foot, tout va très vite. Sur les terrains, on est énormément scruté. C’est sûr qu’un jeune qui commence à jouer en professionnels aura très rapidement beaucoup de sollicitations. Donc, je ne suis pas forcément surpris mais assez content de susciter l’intérêt.
Tu apprends l’italien ?
Oui, j’ai commencé les cours. J’ai une saison pour apprendre, mais ça va, ce n’est pas super dur.
Quelle trace veux-tu laisser au HAC avant de partir ?
Pas forcément la trace la plus exceptionnelle possible, mais une trace qui me représente, c’est-à-dire un jeune de la Cavée qui a suivi sa formation et qui est arrivé jusqu’à l’équipe professionnelle, qui a pu également poursuivre ses études en même temps. Comme ça, les jeunes de la Cavée pourront s’identifier à moi. Voilà, c’est laisser une trace qui me ressemble le plus possible.
Sur le terrain, dans quel domaine penses-tu devoir progresser ?
Il y a toujours beaucoup de domaines où l’on peut progresser. Si je devais en ressortir quelques uns, je dirais le domaine aérien, parce que je suis quand même assez grand, donc profiter un peu plus de ma taille. Et dans l’énergie que je peux renvoyer. Parce qu’on me dit souvent que je suis nonchalant, donc renvoyer un peu plus d’énergie pour stimuler un peu plus mes coéquipiers, renvoyer une meilleure image.
En dehors du foot, que fais-tu ?
Le foot me prend quand même pas mal de temps dans une journée ! J’ai une vie assez lambda, d’un jeune de 21 ans. En ce moment, j’ai des cours d’italien. Sinon, je joue un petit peu à la console… Comme je suis un petit peu loin de ma famille, j’essaie de souvent l’appeler, de rester en contact le plus possible. De temps en temps, je sors à la plage, pour me vider la tête. Rien d’exceptionnel !
As-tu des idoles dans le foot ?
Des modèles, des joueurs qui ont réussi, que j’essaie de regarder un petit peu. Cristiano Ronaldo, je pense que c’est l’idole quasiment de tout le monde, par son travail. En joueur français, il y a Kylian Mbappé, qui montre le bon exemple sur le terrain, je trouve.
Si tu devais inviter trois personnes à dîner, qui choisirais-tu ?
Ce n’est pas facile ! Cristiano Ronaldo, pour parler de foot ! Kylian Mbappé, pour savoir comment il aborde les matches. Et Lionel Messi. Très très foot !
Propos recueillis par Olivia Detivelle
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