23 septembre 2023
Arouna Sangante : "Rendre sa confiance au club"
Plus jeune capitaine d’une équipe de Ligue 1, Arouna Sangante, du haut de ses 21 ans, évoque sa fierté de porter le brassard de son club formateur, mais aussi son parcours, ses débuts de rugbyman, et ses talents musicaux…

Arouna, qu’est-ce que ça fait d’entrer le premier sur le terrain de l’OL, devant 40000 personnes, dans une grosse ambiance… et sous les caméras d’un prime time ?
Ça donne envie de faire un gros match, au regard du stade, de l’ambiance, de l’équipe en face, une top équipe de Ligue 1, de la médiatisation ! Ça apporte une motivation supplémentaire.
Es-tu conscient que l’engouement autour du HAC a été décuplé ?
C’est un changement valorisant, nous avons tout fait pour ! Nous sommes allés chercher cette montée, et maintenant c’est bénéfique pour nous qu’il y ait plus de monde, des médias… C’est plutôt bon signe ! Et c’était notre objectif remplir le stade petit à petit, nous l’avons fait l’année dernière, nous allons essayer de poursuivre cela cette année. C’est une ville qui est en train de renaître !
Et tu es désormais le capitaine, à 21 ans, de cette équipe…
Cela me fait plaisir d’avoir la confiance du club. J’espère la rendre comme je peux, en tout cas je vais tout faire pour. D’après le coach, vu mon caractère, le temps que j’ai passé au club, j’étais celui qui avait le plus le profil. Même quand Victor était encore là, il m’avait déjà préparé.
C’est un discours que tu tiens souvent, justement, rendre au club…
Pour moi, c’est la moindre des choses. Dans la vie, quand on te donne quelque chose, il faut rendre. Si on rend sur le terrain, ensuite, on aura tout ce qu’on mérite. Ça marche comme ça !
Ce brassard t’a-t-il mis une pression supplémentaire ?
Non, pas vraiment, mais il faut élever le curseur dans les performances, et être encore plus présent pour ses coéquipiers sur le terrain mais aussi en dehors, savoir comment l’équipe s’organise aussi pour les voyages, par exemple, participer à toutes les discussions, donner son avis, proposer des choses, même dans les plans de jeu, être le porte-parole…
Quel genre de capitaine es-tu ? Tu cries, tu parles posément ?
Un peu des deux ! Parfois, je « chauffe » vite, mais je me dis que si moi, je ne reste pas calme, je risque d’exciter tout le monde. Donc, il faut parfois que je m’abstienne.
Que penses-tu du début de saison de l’équipe ?
Une victoire, une défaite, trois nuls à l’extérieur, c’est plutôt bien, notre classement, 11e, aussi. Après, ce n’est pas encore excellent ! Il nous faut enchaîner pour ne pas tomber dans la zone rouge. Mais nous sommes en confiance et nous voulons aller chercher la victoire pour bien continuer. Mais avec le ballon, nous pouvons faire beaucoup mieux. A Lyon, sur la première mi-temps, nous n’avons pas de frappe, nous ne les mettons pas en danger. C’est là que nous avons des regrets, parce que, franchement, sur la deuxième mi-temps, nous nous en sortons bien. C’était en première mi-temps que c’était jouable.
Et ton début de saison personnel, que t’inspire-t-il ?
Il est moyen. Je dois progresser notamment dans la concentration durant le match, parce que je peux parfois offrir une ou deux situations et cela pourrait coûter cher ! Mais il y a énormément de choses, on peut progresser sur tout.
Venons-en à ton enfance… Étonnamment, tu as débuté dans le rugby !
Là où j’habitais, à Saint-Denis, il était proposé du rugby ou du foot. Je venais d’arriver, je n’avais pas beaucoup d’amis, j’ai essayé, cela m’a plu deux petites années. Puis j’ai vu mes potes jouer au foot, on m’a entraîné, et j’ai basculé de l’autre côté ! Pour le moment, ça m’a réussi et je ne regrette pas mon choix !
Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
Je m’étais renseigné pour être vitrier ! Le foot prenait un peu de temps à se concrétiser, même si je savais qu’il fallait être patient. J’avais commencé à chercher des stages, regarder la filière… Quand je suis arrivé au HAC, j’ai demandé cela, mais il n’y avait que de la gestion-administration proposée à travers les partenariats avec différents lycées. Je n’avais donc pas le choix.
Tu es arrivé au HAC en U16, donc en 2017, en provenance du Red Star. Quels souvenirs gardes-tu de la Cavée ?
Toutes les personnes qui étaient là avec moi, les éducateurs, je n’oublie pas non plus les coaches qui m’ont accompagné, lancé… Et l’ambiance aussi ! C’était une famille pour nous, ma deuxième famille. Cela m’aidait, puisque je ne pouvais pas voir mes parents tout le temps. C’était dur mais je me suis accroché. Mais je ne savais pas si j’allais revenir avec quelque chose, c’était ma plus grande crainte.
C’est pour montrer ton attachement à Saint-Denis que tu portes le n° 93…
Oui, d’où je viens. J’avais débuté avec le 29, parce qu’à l’époque on ne pouvait pas aller au-delà. Mais dès que le règlement a changé, j’ai voulu changer pour pouvoir représenter les miens et que tout le monde soit fier. Mes parents, mes amis sont fiers, et ça me fait plaisir.
A côté du football, il paraît que tu écris des morceaux de rap…
C’est vrai que je fais de la musique… Je suis chez moi, je mets mes écouteurs, je regarde ce qui me plaît, et je commence à composer. J’ai commencé depuis bien avant le HAC ! J’allais au studio et j’écrivais. J’ai continué à la Cavée, dans la chambre, avec Ateef Konaté, qui est parti depuis. Comme je n’étais plus trop la sortie de sons, je commence à faire des sons en studio. Je n’ai pas de projet avec la musique pour le moment, je me concentre sur le foot tout en faisant ça à côté. J’aime particulièrement Hamza Sauce God, il a un style à lui, mais j’écoute un peu de tout.
Propos recueillis par Olivia Detivelle
Ça donne envie de faire un gros match, au regard du stade, de l’ambiance, de l’équipe en face, une top équipe de Ligue 1, de la médiatisation ! Ça apporte une motivation supplémentaire.
Es-tu conscient que l’engouement autour du HAC a été décuplé ?
C’est un changement valorisant, nous avons tout fait pour ! Nous sommes allés chercher cette montée, et maintenant c’est bénéfique pour nous qu’il y ait plus de monde, des médias… C’est plutôt bon signe ! Et c’était notre objectif remplir le stade petit à petit, nous l’avons fait l’année dernière, nous allons essayer de poursuivre cela cette année. C’est une ville qui est en train de renaître !
Et tu es désormais le capitaine, à 21 ans, de cette équipe…
Cela me fait plaisir d’avoir la confiance du club. J’espère la rendre comme je peux, en tout cas je vais tout faire pour. D’après le coach, vu mon caractère, le temps que j’ai passé au club, j’étais celui qui avait le plus le profil. Même quand Victor était encore là, il m’avait déjà préparé.
C’est un discours que tu tiens souvent, justement, rendre au club…
Pour moi, c’est la moindre des choses. Dans la vie, quand on te donne quelque chose, il faut rendre. Si on rend sur le terrain, ensuite, on aura tout ce qu’on mérite. Ça marche comme ça !
Ce brassard t’a-t-il mis une pression supplémentaire ?
Non, pas vraiment, mais il faut élever le curseur dans les performances, et être encore plus présent pour ses coéquipiers sur le terrain mais aussi en dehors, savoir comment l’équipe s’organise aussi pour les voyages, par exemple, participer à toutes les discussions, donner son avis, proposer des choses, même dans les plans de jeu, être le porte-parole…
Quel genre de capitaine es-tu ? Tu cries, tu parles posément ?
Un peu des deux ! Parfois, je « chauffe » vite, mais je me dis que si moi, je ne reste pas calme, je risque d’exciter tout le monde. Donc, il faut parfois que je m’abstienne.
Que penses-tu du début de saison de l’équipe ?
Une victoire, une défaite, trois nuls à l’extérieur, c’est plutôt bien, notre classement, 11e, aussi. Après, ce n’est pas encore excellent ! Il nous faut enchaîner pour ne pas tomber dans la zone rouge. Mais nous sommes en confiance et nous voulons aller chercher la victoire pour bien continuer. Mais avec le ballon, nous pouvons faire beaucoup mieux. A Lyon, sur la première mi-temps, nous n’avons pas de frappe, nous ne les mettons pas en danger. C’est là que nous avons des regrets, parce que, franchement, sur la deuxième mi-temps, nous nous en sortons bien. C’était en première mi-temps que c’était jouable.
Et ton début de saison personnel, que t’inspire-t-il ?
Il est moyen. Je dois progresser notamment dans la concentration durant le match, parce que je peux parfois offrir une ou deux situations et cela pourrait coûter cher ! Mais il y a énormément de choses, on peut progresser sur tout.
Venons-en à ton enfance… Étonnamment, tu as débuté dans le rugby !
Là où j’habitais, à Saint-Denis, il était proposé du rugby ou du foot. Je venais d’arriver, je n’avais pas beaucoup d’amis, j’ai essayé, cela m’a plu deux petites années. Puis j’ai vu mes potes jouer au foot, on m’a entraîné, et j’ai basculé de l’autre côté ! Pour le moment, ça m’a réussi et je ne regrette pas mon choix !
Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?
Je m’étais renseigné pour être vitrier ! Le foot prenait un peu de temps à se concrétiser, même si je savais qu’il fallait être patient. J’avais commencé à chercher des stages, regarder la filière… Quand je suis arrivé au HAC, j’ai demandé cela, mais il n’y avait que de la gestion-administration proposée à travers les partenariats avec différents lycées. Je n’avais donc pas le choix.
Tu es arrivé au HAC en U16, donc en 2017, en provenance du Red Star. Quels souvenirs gardes-tu de la Cavée ?
Toutes les personnes qui étaient là avec moi, les éducateurs, je n’oublie pas non plus les coaches qui m’ont accompagné, lancé… Et l’ambiance aussi ! C’était une famille pour nous, ma deuxième famille. Cela m’aidait, puisque je ne pouvais pas voir mes parents tout le temps. C’était dur mais je me suis accroché. Mais je ne savais pas si j’allais revenir avec quelque chose, c’était ma plus grande crainte.
C’est pour montrer ton attachement à Saint-Denis que tu portes le n° 93…
Oui, d’où je viens. J’avais débuté avec le 29, parce qu’à l’époque on ne pouvait pas aller au-delà. Mais dès que le règlement a changé, j’ai voulu changer pour pouvoir représenter les miens et que tout le monde soit fier. Mes parents, mes amis sont fiers, et ça me fait plaisir.
A côté du football, il paraît que tu écris des morceaux de rap…
C’est vrai que je fais de la musique… Je suis chez moi, je mets mes écouteurs, je regarde ce qui me plaît, et je commence à composer. J’ai commencé depuis bien avant le HAC ! J’allais au studio et j’écrivais. J’ai continué à la Cavée, dans la chambre, avec Ateef Konaté, qui est parti depuis. Comme je n’étais plus trop la sortie de sons, je commence à faire des sons en studio. Je n’ai pas de projet avec la musique pour le moment, je me concentre sur le foot tout en faisant ça à côté. J’aime particulièrement Hamza Sauce God, il a un style à lui, mais j’écoute un peu de tout.
Propos recueillis par Olivia Detivelle