Avant Brest - HAC : il était une foi dans l'Ouest

La période n’est pas des plus riantes : les Ciel&Marine restent sur trois revers (Toulouse, Monaco, Lille), et les voilà qui enchaînent une nouvelle rencontre face à un club européen... Un déplacement revêtant une dimension particulière que n’offre pas, à première vue, le classement de Ligue 1 McDonald’s : ce dimanche, le HAC se rendra à Brest, chez le coleader de la Ligue des Champions ! La victoire d’Eric Roy et ses hommes 4 à 0 sur la pelouse de Salzbourg a fait du bruit dans le Landerneau et les Bretons ne se voyaient probablement pas à pareil fest noz… Mais tandis que l’Europe découvre l’Armorique, pour nous, le Stade Brestois n’a rien d’une équation à plusieurs inconnues : le gardien Marco Bizot, le défenseur Kenny Lala, les offensifs Romain Del Castillo (actuel meilleur buteur du SB29, deux buts, ex aequo avec Mahdi Camara) et Mathias Perreira Lage, ou encore le milieu Hugo Magnetti, nous les avons tous croisés la saison passée, voire même les précédentes en Ligue 2, parfois avec d’autres clubs. Une expérience qui nous fait dire que, de cette équipe bretonne, il ressort surtout un collectif parfaitement huilé dont il est difficile d’extraire une individualité. Même si les nouveaux arrivants, les attaquants Ludovic Ajorque, prêté (avec option d’achat obligatoire !) par Mayence, Abdallah Sima, prêté par Brighton, et Mama Baldé, transféré de Lyon, forment un trident pouvant inquiéter n’importe quelle défense.

Autre caractéristique des Ty-Zefs : leur gabarit ! Car le Brestois est grand… très grand… A l’image d’Ajorque, 196 cm sous la toise, de Sima, 188 cm, et d’un effectif pointant à une moyenne d’1,83 m. Ce qui promet du duel, du culminant, de l’engagement au sommet. Un domaine où le HAC n’est toutefois pas en reste : entre Youte (1,96 m) et Lloris (1,92 m), la DCA havraise sait se mettre à la hauteur. La clé du match pourrait donc se situer dans les airs…

On ne peut pas tout miser sur son physique, certes, alors dans quel état seront les Brestois ? Avoir battu le Red Bull Salzburg leur donnera-t-il des ailes ? Avec six points (deux victoires contre Saint-Etienne et Toulouse, quatre défaites contre Marseille, au PSG, à Lens, à Auxerre) en championnat, le SB29, 13e, présente le même bilan que le HAC, 14e, ne devançant nos Ciel&Marine qu’au goal-average (-5 contre -6) : renverser le HAC entre donc expressément dans les objectifs d’Eric Roy.

Il est évidemment dans ceux de Didier Digard de rapporter du positif de Bretagne. Peut-être privés de Josué Casimir, homme « atout faire », touché à une cheville, les Hacmen vont tenter de conclure sans compter sur un malentendu, eux qui n’ont que trop rarement décroché le jackpot au stade Le Blé (la dernière victoire remonte à janvier 2008, 2 à 0, avec des réalisations signées Lesage et Hoarau). Or, les mauvaises séries sont faites pour être brisées menu ! Même si le HAC ne pourra pas encore compter, bien entendu, sur André Ayew, il s’en remettra pour ce faire à ses valeurs, à sa volonté, à sa solidarité, à sa foi en ses qualités, bien réelles, et qui l’ont fait battre des adversaires directs pour le maintien comme Saint-Etienne et Auxerre. « On ne peut qu’avancer », déclarait Arouna Sangante vendredi en conférence de presse, capitaine au regard déterminé. Ça tombe bien : hors de question pour nous, Normands (et surtout Havrais) d’avoir des yeux de Breizh pour nos adversaires du jour.

O.D.