Avant HAC - Reims : home, sweet home

Après l’important succès de la semaine passée face à Montpellier (1-0), acquis sur un penalty transformé par Abdoulaye Touré, les Hacmen enchaînent avec un nouveau match à domicile, affrontant une équipe difficile à cerner : le Stade de Reims.

Difficile à cerner ? Oui, parce qu’après avoir démarré pied au plancher (3es ex aequo au bout de sept journées, avec notamment deux très bons nuls à Marseille et face au PSG), les Rémois, désormais 8e (14 points), ont quelque peu perdu pied avec la tête du classement, affichant trois défaites consécutives : à Auxerre (2-1), à domicile contre Brest (1-2), et à Toulouse (1-0). Une série au goût de bouchon pour le club de Champagne, dont la cuvée 2024-2025, entraînée par Luka Elsner, semble pourtant un bon cru, avec la doublette japonaise Nakamura – Ito, dont le « obi » principal est de marquer et de faire marquer : 5 réalisations pour le premier nommé, 2 buts et 4 passes décisives pour le second. S’ils connaissent tous deux un coup de moins bien offensif (leur activité défensive reste irréprochable), attention toutefois : en bons adeptes du kintsugi, cet art nippon de la réparation soulignant d’or les fissures, les deux compères sauront à un moment dépasser leurs faiblesses. Le milieu de terrain Munetsi (3 buts), suspendu la semaine passée, sera de retour face à nous, tout comme le défenseur Buta. Au rang des joueurs à surveiller, ajoutons l’attaquant Diakité (2 buts) et le jeune milieu Fofana.

Didier Digard, lui, devra encore faire sans son capitaine, Arouna Sangante. Mais récupérera les suspendus de la semaine passée, Christopher Opéri et Josué Casimir (lequel était aussi blessé), de quoi étoffer le choix d’un coach méritant un traitement beaucoup plus juste que les huées qu’il reçoit actuellement d’une frange de la population du Stade Océane n’ayant visiblement pas encore assimilé les codes d’un véritable public de football. N’ayant pas non plus compris que le HAC (17e, 9 points) a remporté jusque-là trois victoires non négligeables, face à des adversaires directs (Saint-Etienne, Auxerre, Montpellier). Signer un nouveau succès ce dimanche permettrait de quitter probablement la zone rouge, de faire le plein de confiance, et d’engranger trois points précieux vers le maintien.

Oui, le maintien ! Car le but du HAC (lequel, n’oublions pas, doit construire sans les briques dont certains se sont alourdi les poches) est pour le moment simplement de s’installer durablement en Ligue 1. On le sait, les inconvénients de la satiété sont incomparativement plus grands que la misère, d’où la nécessité de rappeler sans cesse d’où nous venons : de 14 années consécutives de Ligue 2, période où il fallut même une fois se battre pour ne pas chuter à l’échelon inférieur. Grâce à un effectif hors norme en termes de valeurs morales, grâce à un esprit de corps et de cœur comme peu d’équipes en eurent dans l’histoire, le HAC a réussi à se hisser au sommet… et à s’y maintenir au printemps dernier, événement inédit pour le club au XXIe siècle. Et donc, maintenant, certains (heureusement une minorité) se permettent de siffler, non seulement le coach, mais aussi un gamin issu du centre de formation (Joujou). Et pourquoi ? Parce qu’ils en attendent plus ? Il est certain que ce genre de comportement est d’une aide précieuse pour lui faire passer un cap… On sait bien qu’il y a autant de représentations du monde que de personnes sur la planète, que le stade est un lieu devenant parfois un exutoire, toutefois, en sport, le spectateur est un joueur supplémentaire… qui ne doit surtout pas marquer contre son camp de par son attitude. Heureusement, le Stade Océane dans son ensemble reste un atout pour l’équipe. Aux supporters havrais d’ouvrir la voix, tout en faisant taire les impatiences : le HAC a besoin de temps pour créer l’intemporel.

O.D.