Avant Marseille - HAC : 2025 débute en prime time

« Les résolutions sont comme les anguilles, on les prend aisément, le diable est de les tenir. » Alexandre Dumas (le fils) connaissait bien ses contemporains… Lui, qui ignorait tout du Dry January ou de la salle de sport, laissait filer janvier entre ses doigts sans chercher à s’imposer de contraintes. Ce qui n’est pas notre cas : les contraintes s’imposent à nous-mêmes au moment de reprendre la compétition.

Dix-septième avec 12 points, le HAC va devoir les dépasser pour aller chercher le maintien. Un maintien toutefois loin d’être aussi illusoire que la décision prise dans les brumes épaisses du réveillon de se coucher plus tôt, de moins scroller, ou de bouffer plus de légumes. Car le classement est serré, très serré, une seule petite longueur séparant les Ciel&Marine de la place de barragiste et de celle de premier non-relégable… Sachant qu’il reste 19 journées, cela laisse le temps de s’offrir quelques points de bascule. Ce qui sera de toute manière nécessaire.

Evidemment, débuter l’année 2025 à Marseille, dans un Vélodrome probablement à guichets fermés, n’apporte pas une bouffée d’optimisme au commun des mortels, c’est-à-dire à tout individu n’ayant pas les yeux de Chimène pour les Hacmen. L’OM, c’est l’actuel dauphin du PSG (30 points), toutefois à dix unités (et un match en moins) du champion en titre, avec neuf succès en quinze matches. Roberto de Zerbi semble avoir trouvé son système et son équipe-type : un 3-4-3, avec une ligne arrière associant Murillo, Balerdi, et Kondogbia (cependant forfait contre nous), protégeant un Geronimo Rulli ayant plus d’une flèche à son arc, le gardien argentin s’affichant en effet comme l’une des grosses satisfactions de cette première partie de saison. Du solide, puisque les Marseillais possèdent la sixième défense (18 buts encaissés)… Offensivement, c’est la deuxième attaque (32 buts marqués) qui se présentera dimanche soir face au HAC, emmenée par un Mason Greenwood fracassant (10 buts) clamant haut et fort qu’il vise le titre de meilleur buteur du championnat. A ses côtés, Luis Henrique (6 buts, 4 passes décisives) et Neal Maupay (2 buts, 4 assists) apparaissent bien mieux que des faire-valoir pour l’Anglais. Et on n’oubliera ni Rabiot, ni Merlin, ni Rongier dans cette équipe performante, brillant aussi par la qualité de ses duels : l’OM est la formation de L1 ayant le plus haut ratio de duels gagnés (52 %). Juste devant… le HAC (51,7 %).

Voilà l’état d’esprit, clé – non exhaustive – de la réussite : gagner les duels, imposer sa volonté. Pour ce faire, le retour d’Arouna Sangante, blessé depuis deux mois, pourrait insuffler le supplément d’âme nécessaire à des Havrais en mal de confiance : le capitaine havrais a repris les séances collectives, et c’est une excellente nouvelle. Toutefois, sa présence dans le groupe n’est pas encore actée. Tout comme celle de Josué Casimir, touché à une cheville face à Angers, et lui aussi revu sur les pelouses de Soquence. Reste à savoir de quel côté penche la balance les concernant : celle du risque au regard de leur toute récente guérison, ou celle du bénéfice, les deux jeunes gens au sang Ciel&Marine possédant un tempérament exemplaire… Au rayon des absences déjà actées, citons celle de Manu Sabbi (cheville), et probablement celles de Mathéo Bodmer, Christopher Opéri, et Oussama Targhalline, frappés de plein fouet par la grippe. Voilà qui est déjà beaucoup, même quand on est habitué à faire sans, notamment dans cette période de mercato. Le HAC, toujours floué dans l’affaire CVC, est tout en bas, en termes de finances (pas de qualité), de l’échelle de riches terres du football français. Ce ne serait toutefois pas un séisme de voir quelques éléments imiter Steve Ngoura, parti pour le Cercle de Bruges : c’est dans l’ordre des choses comptables et le club ne peut malheureusement faire autrement. Alors on comptera ce dimanche sur les hommes en présence : un André Ayew de retour au Vélodrome pour la première fois depuis son départ de l’OM, un Abdoulaye Touré auteur d’une très belle première partie de saison, un Yanis Zouaoui sur une pente ascendante… et les autres… Des hommes de résolution, au singulier, cette force de l’esprit guidant une vie face aux épreuves. Ça tombe bien, celle qui nous attend dimanche soir, en prime time, est monumentale… mais pas insurmontable.

O.D.