11 février 2024

Emmanuel Sabbi : "J’étais juste un jeune garçon avec un rêve…"

L’attaquant américain, arrivé cet été au HAC, possède un parcours atypique attisé par sa propre histoire multiculturelle… Rencontre avec celui qui devient l’un des chouchous du Stade Océane.
Emmanuel Sabbi : "J’étais juste un jeune garçon avec un rêve…"
C’est à cause de ta naissance en Italie, de tes parents ghanéens, de ta nationalité américaine que tu es un si grand voyageur ?
Oui ! C’est l’histoire de mes parents. Ils sont ghanéens, sont allés du Ghana en Italie, où je suis né, puis sont partis aux Etats-Unis. Je me souviens un peu de l’Italie. Mon oncle vit encore là où je suis né, je vais parfois le voir pendant les vacances.

Que t’apportent ces différentes origines ?
Je pense que ça m’apporte une facilité d’adaptation, à différents pays, différentes cultures, avec la culture américaine, la culture ghanéenne, un peu de la culture italienne… Cela m’a donné de la diversité, la capacité d’apprendre des différentes cultures.

Pourquoi es-tu venu au football ?
Probablement à cause de ma famille. J’ai grandi avec un ballon de foot toute ma jeunesse, avec mes frères et sœurs, et mes parents. J’ai toujours aimé le football, tous les membres de ma famille jouaient au foot, c’était dans mon sang de devenir footballeur !

Après avoir joué dans plusieurs clubs de l’Ohio, tu es parti très jeune en Espagne, à Las Palmas ! Cela ne t’a pas fait peur ?
J’ai toujours rêvé de jouer en Europe. On m’a dit que j’avais le potentiel pour essayer. Je voulais voir comment était le football ici, et je n’ai pas été effrayé, je n’ai pas eu de doutes. J’étais juste un jeune garçon avec un rêve, et j’ai rendu ce rêve possible. J’adore jouer en Europe.

Après l’Espagne, tu as passé six ans au Danemark, à Hobro puis à Odense…
Oui, c’était bien ! C’est une partie de ma carrière où j’ai beaucoup appris, où j’ai enfin joué des matches, parce que je n’en avais pas disputé en Espagne. C’était une belle opportunité, là-bas je suis devenu professionnel, j’ai vraiment apprécié le temps passé au Danemark, ainsi que les gens.

Et pourquoi as-tu choisi la France et Le Havre ?
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment ! Mon agent m’a appelé un matin pour me dire que Le Havre était intéressé. Je me suis dit que c’était une grande étape pour moi de venir en Ligue 1, parce que je savais que Le Havre avait été sacré champion de Ligue 2. J’avais besoin de cela pour me jauger. Et les gens au Havre sont merveilleux ! Pourquoi la France ? Je pense que c’était aussi parce que j’ai l’habitude de ce genre de culture aux Etats-Unis, je n’avais donc pas besoin d’un temps d’adaptation. Il y a juste la langue ! (rires) Mais ça viendra… J’ai un professeur, que je vois chaque semaine. Bientôt, je parlerai mieux !

Et nous ferons donc la prochaine interview en français…
Euh… (rires)

Tu joues aussi pour l’équipe nationale des Etats-Unis !
C’est un honneur ! J’ai des sélections en équipes de jeunes (NDLR : il est international U18, U20, U23) et une seule en équipe A. J’espère en avoir plus ! Ma famille en est fière… et moi aussi.

Quand tu étais petit, tu avais des idoles dans le football ?
Oui ! Je regardais toujours Messi, un des plus grands ! Mais j’avais aussi d’autres idoles… Enfin, je ne dirais pas des idoles mais des joueurs que j’observais beaucoup, comme Leroy Sané, Wilfried Zaha, Dembélé… Des joueurs avec lesquels je pense avoir quelques similarités sur le terrain.

As-tu entendu parler des joueurs formés au HAC ?
Oui, je sais qu’il y a eu Paul Pogba, Riyad Mahrez, de très grands joueurs passés par le HAC. Je suis entre de bonnes mains ici ! Je travaille dur, j’espère devenir moi aussi un jour un top joueur.

Tu es en tout cas en train de devenir l’un des chouchous du Stade Océane ! Ressens-tu cet amour du public ?
Oui, récemment ! C’est bien d’avoir les supporters à nos côtés. Les gens m’ont bien accueilli, dans le foot, mais aussi en dehors, ils me saluent quand ils me voient dans la rue… Ce n’est pas seulement à cause du football, c’est au-delà du football.

Que penses-tu de tes six premiers mois ici ?
Mes premiers mois ont été très agréables. Nous avons de bons résultats. Mais nous pouvons faire beaucoup mieux, il faut continuer, être solides, concentrés, et ça ira. Avec de la solidarité, comme à Monaco, du travail poussé à l’entraînement, cela paiera en match.

Avec, pour toi, quatre buts jusque-là ! Tu as trouvé de la confiance ?
Oui, en effet. C’est venu avec le travail, j’ai été plus efficace à l’entraînement ces derniers temps, cela aide sur le terrain, pendant les matches.

Et dans le vestiaire, t’es-tu trouvé des affinités avec certains joueurs, des amis ?
Oui, il y a de bonnes personnes ici, ça aide quand on arrive d’un autre pays ! Ils vous conseillent et vous soutiennent quand ça ne va pas, sont derrière vous pour vous dire quand c’est bien. C’est important.

Comment utilises-tu ton rare temps libre ?
Je reste avec ma famille, je joue aux jeux vidéo, j’étudie…

Quelles sont tes ambitions dans le football ?
Jouer au plus haut niveau, et pendant de nombreuses années ! Et rendre ma famille fière. Accomplir ma mission ici, puis aller voir plus haut. Ce sera beaucoup de labeur. Et j’espère qu’un jour, je me retournerai sur ma carrière et je pourrai dire que oui, c’était une belle carrière !

Tu as un sport favori en dehors du foot ?
Oui, j’ai joué aussi au basket. Mais j’étais trop petit pour continuer ! Ici, je suis déjà allé voir le STB une fois, il y a quelque temps.

Tu as aussi des idoles dans le basket ?
Oui ! Une : Lebron James ! C’est mon joueur préféré de tous les temps. Sa réussite, extraordinaire… Toutes ses épreuves… Son travail, si dur… Toutes les choses qu’il a faites pour la communauté, pour l’Ohio, et évidemment pour sa famille… C’est une personne admirable.

Propos recueillis par Olivia Detivelle
StrasbourgVSHAC
Strasbourg 2 - 3 HAC
17/05/2025 - 21:00 - Stade de la Meinau -
34ème journée de Ligue 1
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