Il y a 50 ans, le HAC remportait la Coupe de France
Sur la route de Colombes

Le HAC est en route pour faire au moins aussi bien qu’en 1920, arriver en finale de la Coupe de France. Cependant il faut avant tout triompher des Crocodiles Nîmois bien peu enclin à leur faciliter la tâche. Dans un match âpre, c’est André Stappe qui fait basculer la rencontre, sur une frappe de 40 mètres, le capitaine Ciel & Marine trompe le portier Nîmois qui a mal anticipé la trajectoire du ballon. Décidément ces Havrais là sont intouchables, ils remportent le match (1-0) et le HAC est en finale 39 ans après celle perdue, le 9 mai 1920 au Stade Bergeyre, contre le C.A. Paris. Le peuple Havrais est euphorique, la date du 3 mai 1959 est d’ores et déjà réservée par nombre d’entre eux pour se rendre à Paris, au stade de Colombes.

La première finale

Ce 3 mai 1959 ne sera décidément pas un jour comme les autres, l’engouement derrière les Ciel & Marine est exceptionnel, du jamais vu, c’est la ville entière qui soutient les siens, si bien qu’en voitures et par trains spéciaux, les Havrais sont des milliers à envahir la capitale. Seulement voilà une nouvelle inquiète les supporters havrais, « Tête d’or » ne va pas pouvoir jouer. Surnommé comme cela, l’argentin Edouard Di Loretto ne peut pas participer à la finale, l’avant-centre du HAC s’est blessé quelques jours plus tôt à l’entraînement. Rien de bien rassurant car, qui plus est, les Havrais pensionnaires de 2ème division sont loin d’être favoris faces à des Sochaliens qui évoluent en Première Division. Qu’à cela ne tienne, après la formalité de la Coupe de France et un passage en revue des 22 acteurs par le Général De Gaulle qui assiste là, à sa première finale de Coupe de France, les Ciel & Marine vont faire valoir leurs arguments. Ils sont les premiers à faire parler la poudre dès la 2’ grâce à une combinaison Saunier/Ferrari sur un coup franc (1-0). Les Hacmen sont rentrés dans cette partie de la meilleure façon qu’il soit. Les Lions Sochaliens ne vont cependant pas en rester là, ils égalisent au plus mauvais moment, juste avant la pause et c’est le malheureux Eloy qui trompe Villenave, son propre gardien (1-1). Si en seconde période rien ne sera marqué, il faut attendre les prolongations pour espérer voir se départager les deux équipes. Le HAC est handicapé par la blessure de son buteur Ferrari qui restera malgré la douleur sur le terrain jusqu’à la fin de la partie, précisons qu'à cette époque, les remplacements n’existent pas. Il faut attendre la 110' de match pour voir le score évoluer et malheureusement ce sont les Sochaliens qui trouvent à nouveau l'ouverture par Gardien qui trompe Villenave (1-2). Il en était presque terminé des espoirs havrais quand soudain l’inégalable Bouchache décroche une frappe surpuissante depuis la ligne des 6 mètres ne laissant aucune chance au portier sochalien. Incroyable, le HAC égalise à seulement 5 minutes du terme de la rencontre. Et cette finale réserve encore une surprise de taille aux 50 000 spectateurs entassés dans le stade de Colombes, alors que les toutes dernières secondes du match s’égrainent, l’arbitre Monsieur Groppi donne un coup-franc direct aux Sochaliens, Jo Telléchéa se charge de le frapper et le ballon finit sa course au fond du but de Villenave, (3-2) les Sochaliens remportent la Coupe de France ! Non car entre deux, Monsieur Groppi avait sifflé la fin de la rencontre, mais les Sochalien n’avaient pas entendu le coup de sifflet final, quel coup de théâtre! Ce 3 mai 1959, la Coupe de France n’a pas trouvé de terre d’accueil et une nouvelle finale est programmée le lundi 18 mai.
La seconde manche


De retour au Havre, les joueurs brandiront la Coupe de France depuis les balcons de l’Hôtel de Ville tandis qu’une presse nationale dithyrambique saluera comme il se doit l’incroyable performance du HAC, L’Equipe titrera ainsi « Le Havre : l’exploit sans précédent », France Football : « Honneur à la vaillance et au mérite » tandis que Le Miroir des sports lancera « Le Havre A.C. a bien mérité les faveurs du sort ».
C’est certain, avec ce doublé historique Coupe/Championnat de D2, 87 ans après sa fondation, le HAC a bien écrit la plus belle page de son histoire.
Les équipes havraises des 2 finales :
3 mai 1959 : Villenave, Hassouna, Lagadec, Eloy, Meyer, Salzborn, Ferrari, Saunier, Strappe, N’Doumbé, Bouchache
18 mai 1959 : Villenave, Hassouna, Lagadec, Eloy, Meyer, Salzborn, Ferrari, Navarro, Strappe, N’Doumbé, Bouchache
Le parcours du HAC lors de la Coupe de France 1958-1959
HAC – Dieppe : 5 – 0
HAC – Auchel : 1 – 0
HAC – Annecy : 1 – 1, puis 1 – 1 puis 3 – 1
HAC – Draguignan : 2 – 0
HAC – Metz : 2 – 0
HAC – Nîmes : 1 – 0
HAC – Sochaux : 2 – 2 puis 3 – 0