Johny Placide : 2000/2007 des rêves plein la tête

S’il est un jeune gardien de but de 22 ans, Johny Placide n’en demeure pas moins un Hacman de longue date puisque qu’il porte le maillot ciel et marine depuis l’âge de 12 ans : « J’ai eu comme entraîneur en moins de 13 ans  Guy Guilbaud, ensuite j’ai enchaîné avec Mohamed Sall. Ce furent des années très enrichissantes, beaucoup de plaisir, beaucoup de joie et d’insouciance lors mes  premières années au centre. On joue pour le plaisir, et uniquement pour cela. Aujourd’hui, le plaisir reste intact, mais il y a d’autres enjeux et préoccupations.»

C’est avec une pointe de nostalgie que Johny se retourne sur ses années formation, surtout lorsqu’on lui rappelle qu’il ne reste plus beaucoup de ses copains des débuts : « C’est vrai que, parmi tous ceux qui sont arrivés comme moi en 2000, aujourd’hui il ne reste que Jean-Pascal Fontaine. Les autres n’ont pas franchi la dernière marche qui mène aux pros. Alors, forcément, je suis heureux d’avoir réussi là où les autres ont échoué. J’ai certainement fait ce qu’il fallait pour y parvenir. On a beau nous mettre en garde sur les difficultés à percer en professionnels, on vit nos premières années au centre avec des rêves plein la tête. »  

Mais, vers l’âge de 16 ans, lorsque l’insouciance fait place à la réflexion, Jonhny connaît de gros moments de doute, notamment lors de sa première année en moins de 16 ans où il ne joue pas avec les Nationaux mais avec les moins de 15 ans DH. Cela passe, mais, à 18 ans, lorsqu’il était troisième gardien des pros derrière Steve Mandanda et Olivier Blondel, de nouveau, l’incertitude ressurgit : «  Heureusement, j’ai eu la chance d’avoir des entraîneurs qui m’ont permis de franchir ces caps. Je pense forcément à Nicolas Dehon qui m’a toujours soutenu. Je sais que, sans ces personnes, cela aurait été très très dur. »

Il vit ses débuts avec les pros comme une grosse satisfaction venant récompenser toutes ces années de travail et de sacrifices : « A 18 ans, s’entraîner avec les pros est un sacré changement. Je n’avais jamais côtoyé ce monde, et, au départ,  j’avais pas mal de difficultés à m’adapter. Non seulement cela allait trois fois plus vite qu’en 18 ans,  mais il y avait surtout l’envie de toujours vouloir bien faire devant des joueurs que je voyais à la télé et que j’admirais. Je me souviens notamment de Pierre Ducrocq qui m’impressionnait. »

Heureusement, le number one au poste de gardien n’est autre que Steve Mandanda, un ami proche qu’il côtoyait déjà au centre de formation (en photo ci-contre), et qui parvient à le décomplexer. Jonhy a toujours eu comme exemple l’actuel portier de l’Olympique de Marseille : « Lorsque j’étais en moins de 15 ans, je regardais déjà ses entraînements en moins de 18 ans, et c’était un exemple pour moi, alors, lorsque je me suis retrouvé en pro avec lui sur les terrains, cela m’a fait énormément plaisir. » Même s’il ne cherche pas à copier son aîné, bien que beaucoup de spécialistes tentent systématiquement de les comparer, il analyse néanmoins avec lucidité son plan de carrière: « Il est tout simplement énorme. Mon objectif est de m’en inspirer en faisant d’abord de grosses saisons au HAC avant de tenter l’aventure ailleurs  lorsque le moment sera arrivé. » Pour l’instant, l’ami Johny n’est pas pressé de partir, en tout cas pas avant d’avoir franchi de nouveaux caps avec le HAC.