Maxime Di Liberto : « Que le Stade Océane soit une forteresse ! »

Maxime, te voilà donc à l’aube de ton premier match d’Arkema Première Ligue en tant que coach principal. Que ressens-tu ?
Je réalise par où je suis passé et comment je suis arrivé là, grâce à qui. Je n’ai pas du tout la pression, la compétition m’excite mais ne m’inhibe pas. Je n’ai pas de boule au ventre, pas de stress, j’ai entièrement confiance en mon effectif. Le contenu de nos quatre derniers matches de préparation est très bon même si ça ne se voit pas forcément au niveau des résultats, le staff travaille, aujourd’hui, nous n’avons aucun regret sur la prépa. Je me dis que j’ai une mission à mener à fond, depuis l’arrivée des joueuses, en passant par la causerie, jusqu’à la fin quand il faut aller serrer la main aux arbitres. Placer les joueuses, leur donner les consignes pour qu’on gagne, les encourager à bien jouer, à aller marquer des buts, voilà ce qui m’anime ! C’est l’excitation de remplir la mission qu’on m’a confiée, de se dire qu’on est entraîneur, au summum de ce qu’on fait dans le football féminin. Il y a quatre ans, quand je suis arrivé au club, je n’avais pas en tête de prendre l’équipe première.

Que retiens-tu de la préparation ?
Je retiens déjà qu’on a un groupe de joueuses qui a envie de travailler. Certaines ont retenu les échecs qu’elles ont eus dans leur passé, d’autres étaient là bien avant et retiennent ce qu’il s’est passé quand nous nous sommes maintenus en D1, et il y a celles qui changent de club, qui sont venues ici pour performer et emmener le HAC le plus haut possible. Enfin, un quatrième groupe arrive avec la formation, avec un nombre assez important de jeunes dans le groupe de l’équipe première, et aujourd’hui, elles font entièrement partie des plans. Aujourd’hui, sur un groupe de 18 qui va être nommé le vendredi à la veille du match, il y a possiblement cinq, six, voire sept jeunes. C’est un mélange de divers horizons, un peu tous les ingrédients d’une mayonnaise, et je pense que la mayonnaise a pris. Maintenant, est-elle assez consistante dès la première journée, on le verra samedi. Les filles ont pris confiance en elles individuellement, collectivement, et pris confiance en nous, c’est-à-dire joueuses et staff.

Ce staff, quel est-il ?
Woury Ndongo, arrivée cette saison, est adjointe. Bérangère Sapowicz, entraîneure des gardiennes, Thomas Delaunay, préparateur athlétique, Benjamin Paulon, analyste vidéo, étaient déjà en place l’année dernière. Pour le staff médical, nous avons Anne-Sophie Decosse Lhoir, médecin, et Magali Collet, kiné, et Nora Coton-Pélagie, team-manager.

Un staff où l’on trouve beaucoup de femmes !
Avec Laure Lepailleur, la manager générale, on ne regarde pas si c’est un homme ou une femme. La compétence prime. Si ces personnes ont été mises à ces places-là, c’est que nous estimons avec Laure que ces gens ont la capacité de nous emmener vers les objectifs que le club s’est fixés.

Et quels sont ces objectifs ?
Je suis de nature optimiste mais prudente ! De par mes expériences, de ce que j’ai pu voir les saisons précédentes voire même la saison dernière, je pense que ce n’est pas bien pour un club comme le nôtre, avec un effectif comme le nôtre, très jeune, d’aller se fixer des ambitions très élevées. Aujourd’hui, ce qui est sûr, et toutes les équipes se battent pour ça, c’est que nous voulons rester en Arkema Première Ligue. L’objectif du maintien est toujours dans la tête, parce qu’on est un club assez jeune, ce n’est que la troisième saison consécutive parmi l’élite, c’est pour moi la plus dure année à confirmer. Après, on sait où les actuels aléas du football ont mené les clubs. C’est pour ça qu’on a cette jeunesse et que l’axe de la formation, qui devait arriver je pense d’ici deux ans avec l’ouverture du centre, arrive un peu plus tôt, dès cette saison. Je n’ai pas fixé d’objectifs aux filles, je leur ai juste dit que si elles jouaient comme lors de la deuxième mi-temps contre Fleury (NDLR : dernier match de préparation, défaite 4 à 3), elles pouvaient avoir de grands objectifs. Maintenant, c’est un peu le résumé de la prépa : je suis satisfait, mais on a encore cette irrégularité dans nos contenus de matches, on est capables de faire une très bonne mi-temps puis d’avoir un creux pendant vingt minutes. Cette irrégularité vient de deux choses : de filles qui apprennent encore à se connaître et de cette jeunesse qui découvre le niveau.

Un petit mot sur cette première journée et la réception du FC Nantes ?
Je ne sais pas si on peut appeler ça une rivalité mais les deux clubs sont liés par la saison 2021-2022, où Nantes était une des équipes fortes du championnat D2 et était venu perdre sa montée au Stade Océane (NDLR : victoire du HAC 2 à 1), avec, on la retrouve, Melinda Mendy passeuse décisive sur le deuxième but. Il y a toujours du côté de Nantes des regrets, mais l’effectif a beaucoup changé. C’est un club qui s’est donné les moyens de tenter de se maintenir, parce qu’il y a toujours, statistiquement, un des deux promus qui descend ! Leur recrutement est très intéressant avec une très belle équipe sur le papier, dont des joueuses internationales. C’est le jeu à la nantaise, un football léché, un jeu de passes, une construction partant de leur but pour aller dans le but adverse. Chez nous, on parle de jeunesse, chez eux on parle plus de joueuses un peu plus confirmées. Pour moi, ça va rester un match ouvert, avec un temps d’observation. Les deux équipes ont envie de réussir leur entrée, mais nous, nous voulons que les équipes aient peur de venir jouer au Stade Océane ! Je veux que le Stade Océane soit une forteresse !

Propos recueillis par Olivia Detivelle