10 juillet 2019

1959, retour sur la victoire en Coupe de France du HAC

1959, retour sur la victoire en Coupe de France du HAC
Nous sommes le dimanche 3 mai 1959. Enfin. Un jour attendu avec impatience, avec enthousiasme, avec gourmandise par tout Le Havre. Car cet après-midi, au stade de Colombes, le HAC va disputer la finale de la Coupe de France de football. Trente-neuf ans après une première, perdue face au C.A. Paris. Un vrai challenge pour les Havrais, opposés au F.C. Sochaux, club de Première Division. Les Ciel et Marine, eux, se présentent en petit Poucet : ils n’évoluent qu’en Deuxième Division, même s’ils en sont leaders, et que les Strappe, Hassouna, et autres Lagadec n’ont peur de personne. Au Havre, d’ailleurs, la confiance règne. Le parcours jusqu’à la finale n’a-t-il pas été royal ? Evidemment, il a fallu batailler contre Annecy en seizième, et jouer trois fois avant de disposer de l’équipe savoyarde ! Evidemment, la demi-finale contre Nîmes, club de l’élite, a été âprement disputée, et l’exploit vint de cette lointaine frappe lobée de Strappe - le capitaine havrais, pourtant blessé au genou peu avant par un vilain tacle - en première mi-temps pour forcer la décision. C’était d’ailleurs déjà à Colombes… Un signe ? Peut-être, oui…
En attendant, des milliers de Havrais prennent la direction de la banlieue parisienne, par les trains spécialement affectés, par les voitures, dont le nombre forme un véritable cortège tout le long de la route, brandissant fièrement les couleurs ciel et marine ! Et si le forfait pour blessure du maître à jouer Di Loreto les inquiète, elle ne les empêche pas de se faire entendre, entonnant des « Allez Le Havre ! » dans les travées, à en interpeler le Général de Gaulle, présidant là sa première finale. Il n’en sera pas déçu…
Car les 53000 spectateurs vont vivre de grandes émotions ! De même que les téléspectateurs, dont le Président du HAC, André Robert, souffrant et n’ayant pu se déplacer. Il est pile 15h quand Monsieur Groppi, l’arbitre de la rencontre, donne le coup d’envoi. Deux minutes plus tard, Mazimann commet une faute sur Bouchache... dans la surface de réparation ! Mais l’arbitre n’indique pas le point de penalty, accordant simplement un coup franc. Celui-ci tiré en cloche par Saunier, lobe le mur sochalien pris de vitesse par le Havrais Ferrari qui, de volée, propulse le ballon dans les filets ! 1 à 0, quelle belle entame de match pour les Ciel et Marine ! Malgré des incursions des Jaune et Bleu, la première période est globalement dominée par le HAC, Bouchache notamment donnant du fil à retordre à ses adversaires, permettant même à Saunier d’inscrire un but… refusé pour hors-jeu (29e). Cependant, Sochaux égalise dans les toutes dernières secondes précédant la pause, un ballon rebondissant sur le crâne du Havrais Eloy, lequel trompe malencontreusement son propre gardien, Villenave. 1 à 1 à la mi-temps, le suspense reste entier…

Le match sera rejoué

En cette seconde période, les Sochaliens prennent l’ascendant, obligeant Villenave à intervenir, notamment sur un missile d’Edimo (11e). Et si N’Doumbé se met en évidence, les supporters havrais tremblent quand leurs favoris se retrouvent en infériorité numérique : Ferrari a reçu un vilain coup sur la cheville et va se faire soigner sur la touche. Douze longues minutes avant que le premier buteur de la partie ne revienne, certes sur une jambe, mais avec toute sa hargne et sa volonté ! Le public de Colombes bascule alors : cet héroïsme gagne les cœurs et les spectateurs prennent parti pour le HAC. Tant mieux, car le temps réglementaire est désormais écoulé et les prolongations s’offrent aux deux équipes. Gênés par l’engagement, le courage, l’envie des Ciel et Marine, tout autant que par la vitesse de N’Doumbé et la technique de Bouchache, grands hommes de cette finale, les Franc-Comtois peinent à se sortir du piège de cette opposition de styles. Le Havrais Salzborn croit même donner l’avantage à son équipe mais son but, inscrit sur coup franc direct, est refusé : l’arbitre avait signalé un coup franc indirect (108e). Deux minutes plus tard, le coup de grâce : sur une frappe de Brodd, Villenave relâche devant Gardien qui pousse le ballon dans les filets (1-2, 110e). Mais, loin de les assommer, ce but redonne de l’allant aux Hacmen, les galvanise ! Même épuisés, même traînant la jambe pour certains, ils repartent de l’avant et provoquent, vont chercher cette égalisation finalement signée Bouchache qui s’arrache pour propulser le ballon dans la cage (2-2, 114e) ! Les supporters exultent ! Le jeu reprend. On sent les deux équipes hésitantes : faut-il se jeter dans la bataille et risquer le tout pour le tout ou attendre le coup de sifflet final et le match à rejouer ? Et alors que Brodd vient de frapper, Monsieur Groppi siffle la fin de la partie… et le ballon entre dans les filets ! Incompréhension, protestations sochaliennes… Rien n’y fait, le temps est écoulé, l’arbitre est formel. Il faut s’y résoudre : le match sera rejoué dans deux semaines !
Au Havre, ce nul est assimilé à une victoire. Au retour, les joueurs dribblent leurs supporters, qui les attendent à la gare du Havre, en s’arrêtant à celle d’Harfleur pour aller rendre visite à leur président, toujours alité. Puis, comme prévu, ils prennent leurs voitures pour aller dîner ensemble, et avec leurs familles, au buffet de la gare du Havre… où ils sont alors accueillis par 3500 personnes déchaînées ! Le quartier est en ébullition ! Répondant gentiment à toutes les sollicitations, ce n’est que tard qu’ils regagnent leurs domiciles… Pour panser les plaies, et, avant de songer à rejouer cette finale, se préparer aux échéances de championnat qui se présentent encore dans cette fin de saison excitante… A suivre !

O.D.


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