Avant Auxerre - HAC : "Rendre l’impossible possible"

Ne pas gâcher… Voilà une phrase souvent entendue en Bourgogne – au moins attribuée de façon humoristique ! – mais qui pourrait parfaitement convenir à la situation Ciel&Marine… Ne pas gâcher ce point obtenu, mérité, face à l’AS Monaco, ne pas gâcher la remontée au classement entamée depuis janvier, ne pas gâcher cet antépénultième match de championnat… Car nous voilà dans ce que l’on nomme le money-time. Quoiqu’on puisse se demander quand il débute réellement, ce money-time ! Chaque point et chaque but ne comptent-ils pas ? Une lapalissade, oui, mais pas si lisse que ça, puisque qu’on ne l’entend souvent que dans la dernière ligne droite.

Ces considérations logico-rhétoriques mises à part, dans beaucoup de clubs, les esprits et les corps se tendent, les mains se tordent, les doigts se crispent, les yeux s’usent sur les PC en observant le classement. Sauf chez quelques uns déjà fixés sur leur avenir, comme le PSG, champion, comme Montpellier, relégué… et comme l’AJ Auxerre, maintenue tranquillement.

Car notre hôte de ce dimanche, 10e avec 41 points, est à présent assuré sur sa vie parmi l’élite. Un maintien qu’il a fêté à Bollaert la semaine passée en atomisant les Nordistes 4 à 0. Eh oui, quand les Bourguignons s’enjaillent, ils pogotent, renversent les chaises et vident le bar, bref, ils ont fait un effet bœuf… Eux qui restaient sur deux défaites (à domicile devant Lyon et à Lille, à chaque fois sur le score de 3 à 1) ont éparpillé façon puzzle des Sang et Or bien pâlots, grâce notamment à un doublé d’Ado Onaiwu (4 buts en tout depuis le début de saison). Mais le Japonais ne sera pas le seul homme à surveiller : Hamed Junior Traoré (toutefois incertain pour dimanche) et ses 10 réalisations, Gaëtan Perrin et ses 9, Jubal et ses 6 (dont 3 penalties) seront aussi à mettre sous cloche. D’autant que le second nommé a également distillé 9 passes décisives, ce qui en fait le cinquième meilleur passeur de l’élite. Et on n’oubliera pas Lassine Sinayoko, auteur de 3 assists le week-end dernier (7 au total, agrémentées de 3 buts). Equipe de transitions, l’AJA de Christophe Pélissier a en tout cas parfaitement réussi celle de L2 en L1, après un passage d’une saison en division inférieure.

Chez un Abbé-Deschamps où la communion sera sans doute totale entre les joueurs auxerrois et leur public, les Hacmen, eux, n’ont pas l’esprit à bambocher. Les serpentins, les chapeaux pointus et les langues de belle-mère, ce sera pour plus tard… Barragistes (28 points), ils devancent Saint-Etienne d’une longueur, en comptent deux de retard sur Angers, et savent qu’ils ne peuvent se permettre de revenir bredouilles de ce déplacement en terre icaunaise. Probablement privé de Gautier Lloris, touché face à Monaco, mais retrouvant Arouna Sangante et Yanis Zouaoui, Didier Digard ne compte en tout cas pas du tout sur un relâchement auxerrois, préférant s’appuyer sur la force de caractère des Ciel&Marine. Soyons-en tous conscients : ceux-ci ont à cœur d’éprouver plus de mal que de peur, c’est-à-dire de fournir les efforts nécessaires sans craindre la pression, de monter encore un peu plus le curseur de l’intensité. Eux dont certains errements se sont métamorphosés au fil des mois en vertus et en valeurs seront de plus portés par un parcage visiteurs claironnant, fougueux, bouillonnant ! Qui s’efforcera, en parfaite symbiose avec les Hacmen, de poursuivre la mission maintien, de « rendre l’impossible possible », selon les mots du coach havrais ce vendredi en conférence de presse. Non, le HAC ne gâchera pas. Peut-être même prendra-t-il du dessert…

O.D.