Avant HAC - Créteil, interview de Jean-Michel Lesage

Jean-Michel, comment ça va à Créteil ??
Ça va plutôt pas bien, on fait du bon travail depuis le début de la saison bien que l’on reste sur quelques petites contre-performances.

On a pour habitude de dire que lorsqu'un joueur joue contre son ancien club c'est un moment particulier. On a envie de dire que pour le public havrais, revoir Jean-Michel Lesage va également être un moment attendu ?
C’est un retour, ça fait longtemps que j’attends ça et ça va être une joie pour moi de rejouer devant ce public havrais.

Avec Créteil et la casquette de promu, comment juges-tu le début de saison de ton équipe ?
Comme je le disais, on a fait une bonne préparation et fait un bon début de championnat. Alors là, est-ce le contrecoup de la préparation parce que l’on s’est beaucoup dépensé depuis le début de la saison, on a fait de supers matches, peut-être aussi avec l’arrivée du froid, on a un petit coup de moins bien. Mais ça reste pas mal pour un simple promu.

Il ne faut pas oublier en effet que Créteil fait cette saison son retour en Ligue 2 et hormis un faux pas à la 3ème journée, vous avez fait un très bon départ de championnat !
Oui cela a été une bonne surprise car on a un groupe assez jeune qui découvre la Ligue 2, il y a beaucoup d’envie, mais là on est un peu plus attendu qu’au début, il n’y a plus d’effet de surprise.

Sur un plan personnel et du haut de tes 36 ans, tu continues à enchaîner les saisons ??
Depuis que je suis arrivé à Créteil, il y a 3 ans et demi, j’en suis déjà à 29 buts et 33 passes décisives, donc tu vois, je fais quand même mes saisons, je suis très content de ce que je fais ici.

Vendredi, tu seras opposé à un HAC qui n'a gagné que 2 fois cette saison, qui semble douter un peu, alors comment ton équipe va-t-elle aborder ce match, plutôt avec méfiance ou confiance ?
Non, on sera très méfiant car pour nous, le HAC n’est pas à sa place dans ce championnat. On sait que même en difficulté, cette équipe peut réagir à n’importe quel moment. D’ailleurs j’ai vu le match qu’ils ont fait contre Lens, ils ont montré qu’ils avaient du potentiel. D’ailleurs, on a vécu un peu cette même situation il y a quelques semaines à Laval qui était également en grande difficulté et on en a pris 5. Donc on sait que cette Ligue 2 est vraiment très dure et que toutes les équipes ne sont pas à leur place, on sait qu’il suffit d’un déclic alors on sera très méfiant.

Tu parles de cette correction reçue à Laval, mais si Créteil peut passer à côté d’un match, cette équipe peut aussi faire de bons coups comme cette victoire (4-3) à Lens en Coupe de la Ligue ?
Oui on est capable de faire de très belles choses, si on rentre bien dans notre match et que l’on va tous ensemble dans le même sens ! On est une équipe qui a besoin de confiance.

L'accueil du public devrait être plus que chaleureux à ton égard !
Je l’espère déjà et que ce sera plus positif que négatif, je l’attends avec envie et j’espère que tout va bien se passer.

Tu es conscient d’avoir laissé une trace indélébile au HAC et de garder une place à part dans le cœur des Havrais ?
Oui j’en suis conscient, j’ai quand même joué pendant 12 ans au HAC et je suis fier de ce que j’ai fait dans ce club.

Cela va se jouer dans un stade que tu connais et dans lequel tu as déjà marqué sous le maillot havrais à l'occasion des 140 ans du club face au Real Madrid ?
Moi je n’ai joué qu’au stade Deschaseaux, ce stade est différent mais c’est un stade extraordinaire, il est super beau, c’est vraiment une belle enceinte. J’ai eu la chance d’y jouer une fois quand même face au Real Madrid pour les 140 ans, j’en garde un souvenir magnifique.

Puisque l'on parle du HAC, avec qui restes-tu en contact au club ?
J’ai gardé des contacts avec le « petit » Alex Bonnet, Walid Mesloub ou encore Jean-Pascal Fontaine, mais depuis mon départ l’équipe a pas mal changé.

Et sais-tu déjà avec qui tu vas échanger ton maillot à la fin du match ?
Alex Bonnet je pense, il y a de bonnes relations entre nous.

On fait une parenthèse nostalgie, te souviens-tu de ton 1er match avec le HAC, une entrée en jeu au Parc des Princes le 25 avril 1999 ?
C’est vrai que je garde un grand souvenir de ce moment, ce jour là j’étais remplaçant et j’étais rentré en jeu pour le dernier quart d’heure. Mais les souvenirs ce sont surtout les premiers buts.

Alors justement, avec toi on ne peut pas parler de ton premier but, mais de « tes » premiers buts, puisqu'il s'agit d'un doublé face au PSG 6 mois plus tard à Deschaseaux et une victoire (3-1).
Cela a été un déclic, ça a laissé des traces dans les mémoires et surtout dans la mienne. C’est un moment magnifique !

Avec 76 buts marqués ce qui fait de toi le meilleur buteur de l'histoire du HAC, quel est selon toi le plus beau but, ou le plus important ? Je t’en propose 4 mais j’en oublie sûrement : une demi-volée contre Nice en 2002, un retourné de 35 mètres à Bastia en 2006, le but à la Beaujoire en janvier 2008 ou toujours en 2008, le but de la tête face à Rennes et ton pote Nicolas Douchez ?
Pas facile de choisir (rire), mais ce but à Nantes (photo ci-contre) était vraiment très important, il nous permettait de passer devant Nantes et de prendre la première place qu’on ne lâche plus jusqu’à la fin du championnat. Je dirais celui-là, d’une part il est joli et d’autre part il a apporté quelque chose de très positif.

A 36 ans comment vois-tu l'avenir, ta fin de carrière et même ta reconversion ?
Là il me reste cette année plus une option pour une année supplémentaire si j’ai la chance de ne pas me blesser. Moi j’ai encore envie de continuer, tout va bien, je gère un peu mes entraînements tout de même, mais j’essaye de n’en manquer aucun pour être toujours au contact du groupe. J’ai la chance de ne pas me blesser, j’ai la confiance du coach, du club et de mes partenaires, c’est hyper important.

Et ton rôle dans cette équipe, tu parlais d’une équipe jeune ?
Oui j’essaye au maximum d’encadrer les jeunes, mais au niveau collectif, je ne suis pas un grand parleur. Alors je préfère agir sur le terrain et jouer mon rôle plus individuellement auprès des jeunes.

Et ta reconversion ?
C’est sûr que maintenant, je suis bien forcé d’y penser, il ne me reste plus beaucoup de temps à jouer. Après la question est « qu’est-ce qui pourrait me plaire ? »

Souhaites-tu rester dans le monde du football ou tourner la page ?
Oui, j’aimerais rester dans le milieu du foot, c’est dans ce domaine là que je suis le plus performant.

Propos recueillis par Emmanuel Lelaidier

Les photos de Jean-Michel Lesage lors de sa période havraise