26 mai 2025
Cédric Lécluse : "Une unité avec ce qu’il se passe au-dessus"
Les U19 se sont battus jusqu’au bout pour conserver leur place en championnat national, terminant à la 10e place. Une saison difficile dont Cédric Lécluse, l’entraîneur, nous établit un bilan incluant également du positif…

Cette saison, où il aura fallu sortir la règle à calcul à la fin, était stressante ?
Très ! Attendre la dernière journée pour être assuré du maintien alors que ce n’est clairement pas l’objectif de début de saison, ça l’était vraiment.
A quoi attribues-tu ces difficultés ? Parce que cela n’avait pas mal débuté…
C’était correct, en effet. Puis il y a eu une période où j’ai eu beaucoup de joueurs différents, jusqu’à même un 2009. Il y a eu beaucoup de blessés, de suspendus… Ça a impacté tout le monde, surtout les catégories U19 et réserve. A ce moment-là, on a perdu aussi des matches bêtement, naïvement, aussi par manque d’expérience, ce qui fait partie de la formation. Sur certains matches, on n’a pas non plus été à la hauteur, individuellement, il y a eu des manques. Ce métier qu’ils rêvent de faire demande beaucoup d’efforts et d’être le meilleur possible chaque week-end, pas que de temps en temps. C’est là qu’on voit dans la durée les performances des joueurs qui ont cette âme et cette envie de réussir. A partir du moment où ils entrent dans un centre de formation, ils pensent tous qu’ils vont y arriver, et qu’au bout de leur contrat, ça va être le graal !
Ce qui n’est évidemment pas le cas !
Il faut toujours travailler, travailler. Le dénominateur commun, c’est le travail. Dans tous les centres de formation, ce mot-là ressort en permanence. Ça a été compliqué pour certains, à travers les séances, à travers les matches, il a manqué des choses. Ce qui fait qu’on a été à un moment en difficulté. On a rencontré sept structures professionnelles, donc 14 matches, on a perdu sept fois, fait quatre nuls et gagné que trois fois. C’est une manière aussi de se jauger face à des joueurs de la catégorie. Certes, on a joué jeune, aussi, à un moment j’avais Aaron Betéhé et Yanis Monkolot en défense centrale (NDLR : respectivement 2008 et 2009) mais ils ont tenu comme il fallait. A partir du moment où j’ai récupéré des joueurs plus âgés en cette fin de saison, les résultats ont été clairs, nets, précis (NDLR : trois victoires et un nul sur les quatre derniers matches). Ce qui prouve que le manque d’expérience, de maturité est flagrant.
La plupart s’entraînent déjà en seniors, les U19 sont une catégorie charnière…
Ceux qui sont de la catégorie mais s’entraînent depuis le début de saison avec la réserve veulent jouer en réserve. Il y a parfois des déçus, quand ils descendent, il faut discuter, essayer d’échanger avec eux. Parfois, certains n’ont pas plus envie que ça, alors que d’autres ont très envie ! Ça fluctue. C’est dur de leur expliquer que ce n’est pas une punition de descendre, ils jouent dans leur catégorie. Le fait d’être bon dans leur catégorie nous permet de donner des arguments au coach du dessus !
Il y a eu tout de même du positif dans cette saison !
Le positif, c’est que les matches compliqués, les matches où on ne devait pas perdre servent aussi de leçon, c’est un vrai apprentissage pour eux. Quand on a gagné un match, le week-end suivant il faut oublier ce qu’on a fait et repartir d’une feuille blanche, remettre le bleu de chauffe, prouver qu’on est à la hauteur quel que soit l’adversaire. Mais il y a des choses hyper positives, même pour moi dans ma manière de coacher, de manager… C’est très enrichissant.
Qu’as-tu appris, toi ?
J’ai appris à m’adapter à des circonstances d’espaces, de terrain. Ça a été compliqué quand il pleut, qu’on ferme les terrains… J’ai appris à gérer les moments compliqués sportivement. Comment, quand on est déçu d’une défaite, comme tous les joueurs, on rebondit, on repart, et qu’on n’essaie pas d’oublier ce qu’il s’est passé de pas bien mais d’en retenir des leçons, de corriger. Et quand ça a bien tourné, de ne pas s’enflammer. On retient les bonnes choses, on s’appuie dessus pour performer de nouveau le week-end suivant. La gestion aussi d’un groupe, des hommes, j’ai encore plus appris, et j’ai appris aussi des autres, en les regardant, les observant… Tout est intéressant à apprendre, de la préformation à la postformation, c’est intéressant de regarder ce qui se passe et de retenir des idées.
En début de saison, nous avions discuté d’entraînement invisible, de ce qu’il faut mettre en place pour réussir. As-tu constaté des progrès ?
Chez certains, oui. J’ai eu la chance de dormir au CRJS, d’être au contact régulier des jeunes, de temps en temps les voir dans leur lieu de vie, d’avoir des échanges avec eux en dehors du terrain, de mieux les connaître, et parfois de surprendre certains en train de faire des exercices d’étirements, d’abdominaux… D’aussi font du rab de renforcement musculaire en salle, des exercices de prévention, ce qui est important. Et j’en ai vus aussi qui ne faisaient rien ! Mais c’est partout pareil, dans tous les clubs de France. Ceux qui ont fait ces efforts ont progressé sur le terrain et aussi dans leur mentalité, leur état d’esprit. Ils ont compris ce qu’il faut faire pour avoir une chance de réussir dans ce métier-là. Le meilleur exemple est Aaron Betéhé, qui avait commencé sur la pointe des pieds en U17 et qui a toujours travaillé, même dans sa chambre… Toujours le premier sur le terrain ! Et il s’est retrouvé titulaire en U19, alors que c’était compliqué pour lui au début.
Il s’agissait de ta première saison au HAC. Qu’en as-tu pensé ?
C’est un grand club, mythique de par son passé. Il est né cent ans avant ma naissance ! J’ai découvert un club bien structuré au niveau des staffs, dans toutes les catégories, avec des gens accueillants, bienveillants, des responsables du club de la SASP vraiment impliqués dans l’association, qui ont un regard aiguisé sur ce qui se fait, sur le travail, des gens qui sont à l’écoute, qui sont présents et s’intéressent à nous. C’est important de se sentir observé par les responsables, ça prouve qu’il y a une unité avec ce qui se passe au-dessus. Ces personnes connaissent tous les joueurs du club ! J’ai trouvé ça génial. Mais c’est comme ça que ça doit fonctionner parce que les petites graines du club vont devenir les belles plantes de l’équipe première, donc eux doivent en prendre soin pour que ces plantes poussent, et nous, on est les tuteurs pour qu’elles poussent droit !
Propos recueillis par Olivia Detivelle
Très ! Attendre la dernière journée pour être assuré du maintien alors que ce n’est clairement pas l’objectif de début de saison, ça l’était vraiment.
A quoi attribues-tu ces difficultés ? Parce que cela n’avait pas mal débuté…
C’était correct, en effet. Puis il y a eu une période où j’ai eu beaucoup de joueurs différents, jusqu’à même un 2009. Il y a eu beaucoup de blessés, de suspendus… Ça a impacté tout le monde, surtout les catégories U19 et réserve. A ce moment-là, on a perdu aussi des matches bêtement, naïvement, aussi par manque d’expérience, ce qui fait partie de la formation. Sur certains matches, on n’a pas non plus été à la hauteur, individuellement, il y a eu des manques. Ce métier qu’ils rêvent de faire demande beaucoup d’efforts et d’être le meilleur possible chaque week-end, pas que de temps en temps. C’est là qu’on voit dans la durée les performances des joueurs qui ont cette âme et cette envie de réussir. A partir du moment où ils entrent dans un centre de formation, ils pensent tous qu’ils vont y arriver, et qu’au bout de leur contrat, ça va être le graal !
Ce qui n’est évidemment pas le cas !
Il faut toujours travailler, travailler. Le dénominateur commun, c’est le travail. Dans tous les centres de formation, ce mot-là ressort en permanence. Ça a été compliqué pour certains, à travers les séances, à travers les matches, il a manqué des choses. Ce qui fait qu’on a été à un moment en difficulté. On a rencontré sept structures professionnelles, donc 14 matches, on a perdu sept fois, fait quatre nuls et gagné que trois fois. C’est une manière aussi de se jauger face à des joueurs de la catégorie. Certes, on a joué jeune, aussi, à un moment j’avais Aaron Betéhé et Yanis Monkolot en défense centrale (NDLR : respectivement 2008 et 2009) mais ils ont tenu comme il fallait. A partir du moment où j’ai récupéré des joueurs plus âgés en cette fin de saison, les résultats ont été clairs, nets, précis (NDLR : trois victoires et un nul sur les quatre derniers matches). Ce qui prouve que le manque d’expérience, de maturité est flagrant.
La plupart s’entraînent déjà en seniors, les U19 sont une catégorie charnière…
Ceux qui sont de la catégorie mais s’entraînent depuis le début de saison avec la réserve veulent jouer en réserve. Il y a parfois des déçus, quand ils descendent, il faut discuter, essayer d’échanger avec eux. Parfois, certains n’ont pas plus envie que ça, alors que d’autres ont très envie ! Ça fluctue. C’est dur de leur expliquer que ce n’est pas une punition de descendre, ils jouent dans leur catégorie. Le fait d’être bon dans leur catégorie nous permet de donner des arguments au coach du dessus !
Il y a eu tout de même du positif dans cette saison !
Le positif, c’est que les matches compliqués, les matches où on ne devait pas perdre servent aussi de leçon, c’est un vrai apprentissage pour eux. Quand on a gagné un match, le week-end suivant il faut oublier ce qu’on a fait et repartir d’une feuille blanche, remettre le bleu de chauffe, prouver qu’on est à la hauteur quel que soit l’adversaire. Mais il y a des choses hyper positives, même pour moi dans ma manière de coacher, de manager… C’est très enrichissant.
Qu’as-tu appris, toi ?
J’ai appris à m’adapter à des circonstances d’espaces, de terrain. Ça a été compliqué quand il pleut, qu’on ferme les terrains… J’ai appris à gérer les moments compliqués sportivement. Comment, quand on est déçu d’une défaite, comme tous les joueurs, on rebondit, on repart, et qu’on n’essaie pas d’oublier ce qu’il s’est passé de pas bien mais d’en retenir des leçons, de corriger. Et quand ça a bien tourné, de ne pas s’enflammer. On retient les bonnes choses, on s’appuie dessus pour performer de nouveau le week-end suivant. La gestion aussi d’un groupe, des hommes, j’ai encore plus appris, et j’ai appris aussi des autres, en les regardant, les observant… Tout est intéressant à apprendre, de la préformation à la postformation, c’est intéressant de regarder ce qui se passe et de retenir des idées.
En début de saison, nous avions discuté d’entraînement invisible, de ce qu’il faut mettre en place pour réussir. As-tu constaté des progrès ?
Chez certains, oui. J’ai eu la chance de dormir au CRJS, d’être au contact régulier des jeunes, de temps en temps les voir dans leur lieu de vie, d’avoir des échanges avec eux en dehors du terrain, de mieux les connaître, et parfois de surprendre certains en train de faire des exercices d’étirements, d’abdominaux… D’aussi font du rab de renforcement musculaire en salle, des exercices de prévention, ce qui est important. Et j’en ai vus aussi qui ne faisaient rien ! Mais c’est partout pareil, dans tous les clubs de France. Ceux qui ont fait ces efforts ont progressé sur le terrain et aussi dans leur mentalité, leur état d’esprit. Ils ont compris ce qu’il faut faire pour avoir une chance de réussir dans ce métier-là. Le meilleur exemple est Aaron Betéhé, qui avait commencé sur la pointe des pieds en U17 et qui a toujours travaillé, même dans sa chambre… Toujours le premier sur le terrain ! Et il s’est retrouvé titulaire en U19, alors que c’était compliqué pour lui au début.
Il s’agissait de ta première saison au HAC. Qu’en as-tu pensé ?
C’est un grand club, mythique de par son passé. Il est né cent ans avant ma naissance ! J’ai découvert un club bien structuré au niveau des staffs, dans toutes les catégories, avec des gens accueillants, bienveillants, des responsables du club de la SASP vraiment impliqués dans l’association, qui ont un regard aiguisé sur ce qui se fait, sur le travail, des gens qui sont à l’écoute, qui sont présents et s’intéressent à nous. C’est important de se sentir observé par les responsables, ça prouve qu’il y a une unité avec ce qui se passe au-dessus. Ces personnes connaissent tous les joueurs du club ! J’ai trouvé ça génial. Mais c’est comme ça que ça doit fonctionner parce que les petites graines du club vont devenir les belles plantes de l’équipe première, donc eux doivent en prendre soin pour que ces plantes poussent, et nous, on est les tuteurs pour qu’elles poussent droit !
Propos recueillis par Olivia Detivelle