Comment évaluer les jeunes de l’Academy sans compétition ?

Comment se déroulent les évaluations des joueurs de l’Academy en temps normal ?
Notre évaluation est globale. Elle dépend bien évidemment du talent du joueur, de sa marge de progression mais aussi de son évolution en tant que personne. Pour résumer, nous nous appuyons sur les entraînements et sur les matchs. En effet, c’est lors de ces derniers que nous pouvons réellement voir les capacités du jeune. Il ne faut pas oublier qu’il existe un facteur anxiogène inhérent à la compétition qui peut modifier l’apport d’un joueur. En somme, la compétition est essentielle pour une évaluation objective.

À l’image d’un étudiant qui valide une formation par le biais d’un examen, sur quoi vous concentrez-vous aujourd’hui pour évaluer un jeune footballeur sans le voir évoluer en compétition ?
Nous rappelons à tous les joueurs qu’ils doivent travailler la semaine et passer un examen blanc le week-end. Depuis l’arrêt des compétitions, nous organisons des matchs en interne entre les diverses catégories. Alors bien évidemment, il n’y a pas ce facteur stressant lié aux résultats. Malgré tout, nous nous en approchons. Certains arrivent à nous surprendre mais si l’un d’eux rate un match, ce n’est pas éliminatoire non plus. Ces confrontations nous donnent une certaine sorte de conformité. Depuis maintenant trois semaines, il est enfin possible de reprendre les matchs amicaux contre d’autres centres de formation. Nous pourrons dorénavant nous appuyer sur ces rencontres pour affiner nos évaluations.

Dans ce contexte atypique, est-il possible tout de même d’avoir la certitude de ne pas se tromper ?
Non, malheureusement, nous ne pouvons pas avoir cette certitude. À la base, le curseur n’est déjà pas évident et la marge d’erreur très maigre. Avec ces modifications liées aux répercussions de la Covid-19, nous devons être encore plus vigilants. Pour conclure, nous ne pouvons pas nous permettre de nous tromper car, même si l’erreur est humaine, nous parlons de l’avenir des jeunes de l’Academy.

Propos recueillis par Olivier Geai