Isaak Touré: "J'ai mes objectifs avec le club"

Isaak, comment es-tu venu au football ?
Cela s’est fait comme ça, avec mon groupe de copains. J’ai essayé pas mal de sports, du basket et du judo notamment, mais au fil du temps j’ai choisi le football. Je jouais sur un city-stade près de chez moi et j’ai eu la chance de rencontrer Dominique, un entraîneur qui m’a proposé de venir dans son club à Saint-Pierre-lès-Elbeuf. J’ai intégré son équipe lorsque j’avais 6 ans. Au début, c’était juste pour m’amuser puis j’y ai vraiment pris goût !

Comment se fait ton arrivée au HAC ?
Le HAC m’a repéré alors que j’étais en U12. Il était convenu que je rejoigne le club en U15. Ma mère m’a encouragé dans ce choix et je suis arrivé bien plus tôt que prévu, elle a même déménagé pour être avec moi au Havre. Après trois ans, je suis devenu interne au centre de formation à la Cavée-Verte.

2,04m, est-ce un atout ou un handicap ?
Personnellement, je vois cela comme un atout et j’en profite. Bien sûr, il y a aussi quelques inconvénients, mais pour moi c’est une force et cela me réussit plutôt bien.

Avec un tel gabarit, on aurait pu t’imaginer dans un rôle offensif !
Je n’imaginais pas jouer défenseur. Quand on est gamin, on veut jouer en attaque ! Encore aujourd’hui je m’inspire de joueurs offensifs comme Didier Drogba ou Yaya Touré. C’est au HAC que l’on m’a repositionné en défense : avant, je jouais devant, au milieu ou sur les côtés, mais mon coach de l’époque, Mohamed Chacha, a vu que j’avais quelque chose pour évoluer défenseur. Je n’étais pas content et pendant plusieurs mois il y a eu des conflits entre nous à ce sujet. Au fur et à mesure j’ai compris, j’ai pris de la maturité et j’ai fini par accepter et aimer ce poste.

Qu’est-ce qui te plaît finalement à ce poste de défenseur ?
Gérer les premières relances, être un leader. Ce rôle permet de beaucoup parler à ses partenaires, le défenseur doit diriger, c’est ce qui est plaisant.

Tu as intégré le groupe pro il y a un an et demi, mais tes vrais débuts ont eu lieu cette saison.
Oui, la saison dernière a été très compliquée à cause des blessures. Pourtant elle commençait bien, j’avais fait ma première entrée en jeu à cinq minutes de la fin face à Amiens lors du premier match au Stade Océane, mais après je me suis blessé deux fois. J’ai mal encaissé les efforts dus aux contraintes du haut niveau. Mentalement, ce fut compliqué.

Cela t’a-t-il appris à mieux doser et gérer tes efforts à l’entraînement ?
Exactement ! Lors de ma dernière blessure, quand j’étais avec Olivier Rodriguez (le préparateur physique), j’ai bien su gérer les efforts. Si la séance me semblait trop compliquée, je disais à Olivier : « Je connais mon corps, là il faut réduire ». Il comprenait et adaptait sa séance. Cela m’a permis de bien reprendre et jusqu’à présent tout va bien.

Qu’est-ce qui te surprend le plus entre ce que tu as connu à l’entraînement chez les jeunes et avec le groupe pro ?
En jeunes, il y a plus d’intensité, mais avec les pros, il n’y a pas de déchet technique, tout est propre. En match, techniquement, il y a une grosse différence.

Tu sais que tu es suivi par plusieurs grands clubs européens…
On m’en parle souvent, mais sincèrement je ne calcule pas trop, j’ai la tête au HAC, j’ai mes objectifs avec le club et mes coéquipiers. Nous avons tous envie de faire monter le HAC en Ligue 1. C’est un rêve, car depuis petit je suis là et j’aimerais vraiment réussir cela avant de partir ailleurs.

Propos recueillis par Emmanuel Lelaidier