Serge Costa: "Ici, ça parle foot !"

Quel est ton parcours d’entraîneur ?
Entraîneur de jeunes à l’AS Nancy Lorraine, Sarrebourg, dont je suis originaire, puis Strasbourg, je suis ensuite arrivé à Amiens avec John Williams et Luka Elsner, le directeur sportif et l’entraîneur, puis j’ai suivi Luka à Courtrai et au Standard de Liège. Par ailleurs, j’ai rencontré Mathieu Bodmer quand il était joueur à Amiens, nous avons toujours gardé contact et échangé sur le football, les méthodes de travail, le jeu, même l’année dernière quand il était consultant.

Mais tu n’as pas toujours fait partie d’un staff !
J’ai réalisé des études de marketing, décrochant en même temps mon Brevet d’Etat de football. En entrant en tant que chef produits chez Puma, j’ai découvert qu’il y avait un service Force Marketing ayant besoin de compétences techniques football. Le but était de recruter des joueurs pour essayer de les valoriser auprès de la marque, connue mais devant se démarquer par rapport à d’autres car n’ayant pas les mêmes moyens. Thomas Lemar, Khalidou Coulibaly, Antoine Griezmann, Olivier Giroud nous ont rejoints. C’était donc du foot et du marketing mais j’entraînais à côté en permanence. Il fallait bien travailler, mes parents me l’ont toujours dit !

Ce parcours atypique t’a certainement apporté beaucoup…
Les études de commerce et de marketing offrent une autre vision, comme celles d’entraîneur. Parallèlement, j’ai obtenu un diplôme de préparateur physique, un autre de psychologie, je mélange beaucoup de matières et de disciplines dans l’entraînement pour pouvoir préparer les contenus. Je n’ai pas la carrière de Nico Douchez - et c’est magnifique d’avoir un Nico Douchez parce qu’à notre arrivée, en quelques jours il m’avait déjà raconté 24 heures d’anecdotes vestiaires et terrain - mais j’apporte une histoire différente. J’ai également effectué un an d’études au Portugal à l’université de Lisbonne, tout en entraînant à Strasbourg. Cela donne beaucoup de leviers, d’armes. On puise inconsciemment dans toutes ces ressources, pour à la fois le savoir-être, l’adaptation à l’environnement, pour savoir parler aux hommes, que ce soit à l’intendant ou au président, mais aussi pour créer les contenus, pour que les gens et les joueurs s’approprient le jeu. Au Havre, il y a une passion du jeu et du métier. Ça parle foot !

Tu t’es également occupé individuellement de certains footballeurs…
Après être parti de Puma, j’ai entraîné des joueurs individuellement, mais il s’agissait surtout de mettre en place des stratégies de jeu pour permettre de performer. J’ai démarré avec les frères Ayew à Marseille et à Lorient, Idrissa Gueye à Lille, Wylan Cyprien à Lens. Cela a plutôt fonctionné. L’histoire s’est poursuivie avec Aurélien Tchouaméni, Jules Koundé, Mattéo Guendouzi, Benjamin Pavard… Cela m’a permis de rencontrer d’autres problématiques de jeu, des contextes différents, et de progresser.

Quelle image avais-tu du Havre, du HAC, avant d’arriver ?
Du Havre, une image de labeur se dégage. On n’est pas sous les cocotiers, on travaille, il y a des valeurs, on le voit en arrivant avec la zone industrielle. Moi, ça me va ! Et cela me rappelle Sarrebourg, la Moselle, le bassin houiller. Je crois d’ailleurs que les supporters du FC Metz sont amis avec ceux du Havre ! Ici, il y a aussi du talent, avec tous ces joueurs qui sont sortis, Dhorasoo, Ba, Sinama-Pongolle… Cela dure depuis des années !

Propos recueillis par O.D.